Lyon Mag : Que pensez-vous des mesures prises par Brice Hortefeux pour sécuriser les transports ?
Bernard Rivalta : Nous avons déjà pris des mesures à Lyon. Nous avons 3476 caméras positionnées sur l’ensemble des réseaux. C’est considérable, il y en a partout. Cela représente un investissement de quatorze millions d’euros, pour un volume de 37000 heures enregistrées par jour. La plupart des images sont renvoyées au PC sécurité qui a été mis en place pour un traitement direct. Cela nous permet d’intervenir plus rapidement, et de positionner nos véhicules de sécurité. Il y a 1379 demandes traitées, dans lesquelles les images sont sorties et conservées, dont 825 sur réquisition du procureur de la République. Tout ce contenu est archivé 7 à 10 jours en moyenne.
Ces chiffres prouvent-ils une efficacité réelle ?
Oui. Cela nous a permis, notamment sur l’affaire des bus brulés de Vaux-en-Velin, d’identifier les fauteurs de troubles. Nous sommes en discussion avec la commission nationale informatique et libertés (CNIL), au titre du groupement des autorités organisatrices des transports (GART). Nous avons rencontré le président de la CNIL avec d’autres présidents de réseaux, car se pose le problème des libertés individuelles. Tout doit être géré dans la conformité avec la loi, et la loi ne dit pas tout pour l’instant. Nous ajustons, petit à petit, ce schéma de fonctionnement.
Quelle est la technique utilisée sur le réseau de surface des TCL ?
Sur un bus, le chauffeur a trois boutons pour éviter de parler. En fonction du niveau de l’incident, il choisit le bouton qu’il presse. L’information est renvoyée à un PC sécurité que nous avons mis en route il y a cinq ans. Il y a quatre ou cinq personnes au PC sécurité en permanence 24/24. Le chauffeur est donc rappelé. S’il ne peut pas répondre ou parler, cela signifie que l’incident est important. Et comme nos mille bus sont suivis par satellite au PC sécurité, nous savons exactement où il se situe. On prépositionne dans l’agglomération des véhicules de sécurité. Nous en avons une vingtaine à disposition. Le délai d’intervention est de trois à cinq minutes. On envoie alors le véhicule le plus proche.
Le niveau le plus élevé d’intervention est-il souvent sollicité par les chauffeurs ?
Il y en a trois à quatre interventions par jour qui nécessitent directement l’intervention du véhicule de sécurité et de la police. Nous sommes couplés avec le PC de la police où nos images sont aussi envoyées. La police est en même temps mobilisée. Il arrive parfois que, selon le lieu, la police arrive plus vite que nous, selon le lieu d’intervention. Globalement, dans l’agglomération, cela ne se passe pas trop mal, mieux que dans la région parisienne. Peut être parce que nous sommes plus dissuasifs, depuis plus longtemps.
Y a-t-il de la prévention effectuée en amont ?
L’autre jour nous avons fait un événement avec l’AS Minguettes. Les chauffeurs se ont déplacés, ont expliqué aux jeunes quel était leur métier. Cela a beaucoup parlé aux enfants. Au lieu de voir quelqu’un de désincarné, ils ont vu quelqu’un qui fait son métier, et qui leur explique. On travaille beaucoup en amont sur ce genre de choses. Dans les écoles, dans les collèges également, on intervient également de manière pédagogique.
s'attaquer aux conséquences c'est bien, s'attaquer aux causes c'est mieux. a quand la mise en relation entre précarité sociale et économique avec les manifestations de violences ?
Signaler Répondre