Moscovici : « Le PS ne peut pas s’offrir le luxe d’une Primaire de confrontation »

Moscovici : « Le PS ne peut pas s’offrir le luxe d’une Primaire de confrontation »

Le député du Doubs, qui partage avec Gérard Collomb le projet réformiste du PS pour les Présidentielles de 2012, était lundi à Lyon. Une visite pour soutenir les socialistes Michel Daclin et Dominique Bolliet, candidats respectifs des cantons de Lyon XI et Lyon III pour les Cantonales, dont le contenu a très largement dévié sur les enjeux de la Primaire socialiste et sur l’hypothétique retour de DSK.

Il est 13h51 quand le président le communauté d’agglomération du Doubs débarque lundi en gare de Lyon Part-Dieu. Accueilli par Gérard Collomb dans un restaurant de la gare, Moscovici ne partage pas uniquement la gémellité du poste occupé avec le maire de Lyon. Ils s’accordent sur la vision réformiste du socialisme, tel qu’ils souhaitent le voir exécuter par leur candidat DSK. Eu égard aux chiffres de popularité du président du FMI, y a-t-il encore pour les réformistes une légitimité à mettre en péril sa candidature en la soumettant au vote des militants et sympathisants ? « Les Primaires doivent se tenir » tranche immédiatement le député du Doubs. Collomb étaye : « Mais il faut une gauche responsable, sérieuse, qui ne soit pas seulement dans l’incantation. »
Toute univocité dehors, les deux socialistes voient pêle-mêle en DSK « une valeur-refuge face à la droite et au FN », selon Moscovici, « le seul à posséder le capacité de transformer et de rassurer », pour Collomb. D’ailleurs aucun des deux n’envisage une défection du champion. « Il n’y a pas de plan B, s’amuse le maire de Lyon. Nous allons essayer de proposer ensemble le plan A » continue-t-il. « Nous risquerions de nous retrouver avec plusieurs candidatures moins qualitatives que celles de DSK pour porter le projet réformiste, embraye Moscovici. Celle de Gérard, la mienne » précise-t-il. La formule rappelle gentiment au maire de Lyon qu’en cas de défection de DSK, il n’est pas le seul à lorgner sur la place malgré ses épanchements répétés dans tous les médias. « Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’une Primaire de confrontation entre les réformistes, continue le député du Doubs. Nous voulons une Primaire de rassemblement. »
Alors DSK pour lisser les ambitions de chacun certes, mais également pour unir la gauche dans sa diversité. Gageure sans doute puisque le courant réformiste est loin de faire l’unanimité rue de Solférino. « Nous ne voulons plus de textes irresponsables ou vaseux » commente Pierre Moscovici, dans une référence à mots couverts le rapport de Benoit Hamon sur l’égalité réelle voté début novembre à la convention du PS afin de préparer son projet pour 2012. Un virage à gauche dont ne veulent pas entendre parler les réformistes, qui à l’époque s’étaient abstenus sur le vote de cette motion pour marquer leur désaccord. Attendu vendredi dans l’agglomération, le porte-parole du PS tiendra sans doute un autre discours. Il reste encore aux socialistes du chemin à parcourir pour s’accorder en interne.

Les Cantonales doivent permettre de réviser les fondamentaux de l’union avec les écologistes


Le chemin à parcourir est encore long pour trouver également une variable d’ajustement avec les différents courants, hors du parti mais de sensibilité voisine. Europe écologie-Les Verts en tête. A cette enseigne, les Cantonales présentent un galop d’essai essentiel, sorte de répétition générale avant 2012. L’enjeu est d’ailleurs introduit par Gérard Collomb dans une description dichotomique entre le monde rural et urbain, qu’accentuerait le Conseil général sous la mandature de Michel Mercier. « Les 20 et 27 mars, la gauche doit infliger une nouvelle sanction au pouvoir » attaque Moscovici. D’autant que le président du Conseil général du Rhône est également Garde des Sceaux. Le local n’a finalement que peu d’emprise sur le discours. Il est pourtant le paradigme du scrutin.
« Mosco » continue, sur de son fait, sur l’enjeu d’union des sensibilités, primordiale durant l’entre-deux tours.  « Avec les Verts, nous devons forcément nous retrouver, indique-t-il. Ils sont les partenaires privilégiés d’une gauche qui sera amenée à occuper les responsabilités. » Et donne des gages d’ouverture. « Nous ne pouvons pas accepter n’importe quel type de croissance, louvoie-t-il, comme une preuve de sa bonne volonté à l’égard des partenaires écologistes. Voilà le type de débat que nous devons avoir avec eux. »  Les écologistes, eux, souhaitent plutôt débattre en ce moment des questions nucléaires, au regard des évènements qui touchent le Japon. Ce que n’élude pas l’ex-ministre des Affaires européennes. « On ne peut pas sortir du nucléaire en 20 jours, recadre-t-il. Il faudra beaucoup de bonne volonté pour équilibrer le bouquet énergétique. Et transposer les évènements japonais dans le débat politique français est dangereux. » Les écologistes, qui réclament un Grenelle de l’énergie, auront noté que chez les socialistes ouverture rime dorénavant avec mesure.

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