Drôle de fin de campagne

Drôle de fin de campagne
Eric Pelet - Photo Lyonmag.com

Les sondages de premier tour s’affolent comme les aiguilles d’une montre qui se croiseraient sans logique.

La gauche se persuade de sa victoire et la droite finit par douter. Mais les Français sont tellement inconstants que cette donnée pourrait s’inverser durant le second tour. Les petits candidats (Dupont-Aignan/Cheminade) surenchérissent, grisés par l’égalité médiatique que la République offre à leur narcissisme. Poutou et Arthaud tentent de ne pas se faire totalement dévorer par Mélenchon. Ce dernier savoure la réussite de sa campagne, un sans-faute, et se montre même serein voire adouci au regard des périodes précédentes. Maintenant il sait que les français l’aiment. Les ralliés de la dernière heure (Fadela Amara, Begag, Hirsh) au favori Hollande se ridiculisent, sans savoir qu’ils seront certainement plus méprisés dans le camp qu’ils tentent de rejoindre que dans celui qu’ils abandonnent.

Les Français déclarent ne pas s’intéresser à la campagne mais cette posture est contredite par l’audimat des émissions consacrées à l’élection et la passion des meetings. Les abstentionnistes sont redoutés comme à chaque suffrage, curieux peuple fantôme qui ne veut pas s’exprimer dans les urnes alors que d’autres peuples, plus loin, sont massacrés par leurs dictatures pour le simple désir d’être des citoyens vivant en démocratie. La dette, la crise financière, le nucléaire iranien, le délitement de l’enseignement public etc. Et combien de sujets d’importance qui n’ont pas été abordés par les candidats.

J’ai une petite question à leur poser : Vous engagez-vous si vous êtes élu le 6 mai prochain à promulguer une loi d’amnistie comme le veut la tradition de la Vème république ?

L’argent enfin. L’argent des autres. Ce thème majeur de la campagne 2012. La gauche qui promet aux millions de pauvres que notre pays compte malheureusement aujourd’hui, à tous ceux qui ont perdu leur emploi ou que la crise a précarisé, qui leur promet de prendre l’argent des riches, des particuliers comme des entreprises. L’essentiel étant que les riches paient comme s'ils étaient coupables de ne pas être pauvres. Le ressentiment anti-Sarkozy, qui a un moment de son mandat a involontairement symbolisé l’argent (Bolloré, Bouygues, bouclier fiscal...), explique cette défiance vis-à-vis du profit, de l’enrichissement par le travail ou de la  réussite entrepreneuriale. Qui prendra le risque de créer de la richesse, seul moteur de l’économie, dans la France de François Hollande ?

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