C’est un grand connaisseur de Rome l’antique, en la personne de l’ancien
professeur de Lettres Classiques et sénateur-maire de Lyon, qui fête
aujourd’hui ses 65 ans. Avec une puissance et des triomphes jamais
atteints dans cette ville. Une décennie plus tôt, la ville semblait
presque hors d’atteinte pour Gérard Collomb. Ancrée à droite, bien avant
la naissance de Zizi (Jeanmaire pas Pradel), elle semblait promise pour
l’éternité à connaitre un climat électoral du même acabit que Neuilly
ou peu s’en faut. Pour paraphraser Ford, on avait le choix de la couleur
politique de son Maire ou de son député à condition qu’il soit de
droite.
Aujourd’hui, après une municipale remportée de façon écrasante, le maire
de Lyon continue à deux ans des prochaines échéances locales à dominer
largement la vie politique lyonnaise. L’opposition, divisée, a bien du
mal à poser des propositions alternatives et à trouver un chef. Aux
dernières législatives, les trois principaux tauliers de la droite
lyonnaise ont mordu la poussière. Le leader UMP officiel et contesté,
Michel Havard, a été sorti. Idem pour son rival déclaré,
Emmanuel Hamelin. Le plus talentueux des trois, Denis Broliquier, n’a
même pas passé le premier tour ni la barre des dix pour cent lors des
législatives de juin, sur la 2e circonscription du Rhône. Et on voit mal
où peut se poser la relève tant le désert est vaste derrière… Il ne
reste plus que les commentaires sous pseudos des militants UMP sur les
sites d’infos lyonnais pour se défouler un peu.
Certes, Gérard Collomb bénéficie aussi des changements sociologiques de
la ville et d’un électorat des grandes agglomérations qui vire de plus
en plus vers le PS pour l’instant. Mais il sait également que son
équation personnelle joue en premier lieu.
Mais comme les Romains de l’ancien temps, la puissance, si elle n’est
pas pensée avec sagesse, pourrait amener à la décadence en cas de manque
de vigilance. Pour une partie de la gauche tout d’abord qui, face au
danger moins pressant de l’opposition, peut être tentée de jouer la
division pour exister. C’est d’ailleurs ce que faisait la droite du
temps de sa splendeur, qui présentait toujours au moins deux listes
jusqu’à perdre en 2001, en dépensant une énergie invraisemblable en
guerre internes. Ensuite parce qu’avec le renouvellement de la
population, bon nombre d’électeurs pourraient voter sur des
considérations nationales dans deux ans, et l’on sait que les élections
locales ne sont pas toujours favorables au camp gouvernemental. Enfin
parce que la ville doit continuer à bouger comme elle le fait
actuellement. Certes, être dominant permet d’avoir les coudées franches
pour travailler…Et même si Gérard Collomb se représente pour un
prochain mandat, il n’est pas éternel. Si ses éventuels successeurs
n’ont pas l’habitude du combat et du débat, il est tout à fait possible
qu’à terme ils finissent, le militant que je suis ne l’espère pas, comme
Romulus Augustule.
Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son blog Lyonnitude(s).
La Puissance
Aux temps antiques, le général victorieux rentrant dans Rome pouvait se voir récompensé de l’honneur d’une parade triomphale. Que les lycéens qui planchent en ce moment le sachent, leur baccalauréat si convoité vient de là : le héros du jour était paré d’une couronne de lauriers (Bacca Lauréa) tenue par un serviteur au-dessus de la tête du triomphateur suprême. Et pour l’inciter à garder l’effort, à se préparer aux joies comme aux déceptions, à l’existence qui se défile avec le temps et à la raison, le couronneur répétait, comme nous l’apprend Tertullien, une phrase Respice post te! Hominem te esse memento! (Regarde autour de toi, et souviens toi que tu n'es qu'un homme !). Pendant des siècles la République et l’Empire firent régner une domination sans partage sur la méditerranée. Puis les héritiers de ces grands généraux et patriciens sombrèrent dans la décadence et la destruction. L’histoire finie sous les épées des barbares et la réédition de Romulus Augustule.
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Un peu fort, le Romain, militant socialiste élu sur la liste de Collomb, ( alias le coucou) donc article qui met en valeur son patron.
Signaler RépondreArticle venant d'un élu socialiste, enfin, il n'à que le titre, le travail après c'est autre chose,
Signaler RépondreLa roche tarpéienne est proche du Capitole !!!!!!
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