Prendre un taxi à Lyon

Prendre un taxi à Lyon

Les taxis de Lyon sont la plus grande association écologique de la région lyonnaise.

Bien loin devant les branches locales de Greenpeace, du WWF ou le Pôle Ecologiste du PS. Celui qui essayé d'en prendre un lors d'un jour de fol espoir regardera par la suite la lutte contre l'empreinte carbone, le co-voiturage et la promotion des transports en commun d'un œil bien plus favorable !  Vive la noble corporation des loueurs de temps de conduite locaux.
Tout d'abord, s'il est souvent bien plus sympathique que ses homologues marseillais, le taximan lyonnais est aussi rare qu'un sourire de policier après un excès de vitesse en centre-ville. Tenter d'en avoir un est un exploit comparable à certains légendes des chroniques helléniques.

Trouver l'hippopotame à gyrophare dans son marigot dédié à savoir la station de taxi confine, lui, au rarissime. Parfois, à la saison des amours peut-être, la bestiole daigne toutefois poser son museau dans l'espace qui lui est dédié. Mais ne rêvez pas, cette coutume existe presque uniquement aux alentours de la presqu'île. Ah et bien évidemment à l'aéroport où la course est surtaxée au point de presque faire croire qu'un billet de RhonExpress est un objet discount évoquant le niveau de prix d'une boite de miettes de thon à l'huile de chez Dia.

Si d'aventure vous étiez atteint d'une phobie des taxis, si les sapins parfumés, les compteurs qui tournent si vite vous agaçaient, si un taximan était parti avec votre épouse, en gros si vous souhaitiez pour une raison qui vous est propre ne CROISER ABSOLUMENT aucun exemplaire de l'espèce, les lieux les plus variés, les contrées les plus exotiques de notre ville vous tendent les bras à travers les stations de de taxis n'étant pas situées dans les endroits indiquées plus haut .

Vous avez l'assurance de n'en voir jamais aucun sur les places de stationnement désertes des emplacements réservées à la corporation alors qu'elles occupent un espace aussi gros qu'un score de Sarkozy à Ecully ou à Charbonnières. Pour faire bonne mesure, l'appareil d'appel s'y trouvant, quand il existe, est cassé. Toujours. C'est peut-être une nouvelle forme d'obligation professionnelle. Maigre compensation: le lieu peut faire office de place de pique-nique urbain si le cœur vous en dit. Vous ne serez à coup sûr pas dérangé. Dépliez en toute sérénité votre serviette sur le sol de la station et ouvrez donc cette bouteille de Morgon entre amis.
Si vous préférez continuer votre quête,  si vous n’êtes pas découragé par votre recherche vous voila à user de votre dépassement de forfait pour quérir le coché convoité, à tenter de le réserver par téléphone.

Il y a à ce niveau deux choses à savoir alors que vous entrez dans la caverne :
1-Il existe une chose plus rare que les taxis à Lyon: Les standardistes. Les plus grosses mégacorporations du compteur à brûler vos euros durement gagnés n'en emploient souvent que deux.
2-Autre mauvaise nouvelle, la profession est sans doute gangrenée par des anciens des services résiliation des opérateurs de téléphonie mobile. Aussi durs à saisir qu'une anguille bung-jangeo, l'opératrice de taxi est une espèce difficile à obtenir au téléphone. Patience, abnégation et rejet de tout orgueil sont les maitres-mots pour surmonter l'épreuve avant l'autre vie. Les standardistes de taxi ont plus fait pour le bouddhisme que le Dalai-Lama et Richard Gere.

Une fois l'épreuve surmontée, un délai indicatif vous sera donné avant l'obtention du sésame sur roues. Le délai donné est une riante spécialité locale, au même titre que la quenelle. De  même que le gouleyant plat de nos bouchon, il enfle démesurément une fois enclenché. Un taxi arrivant dans 5 minutes deviendra aussi un fort grassouillet quart d'heure. S'il accepte de venir...

Une fois embarqué, assurez-vous d'un ou deux détails: Possédez-vous une connaissance absolument PARFAITE de Lyon ? Savez-vous où se trouve la rue de Toulon ? Et celle du Vieil Renversé ? Et l'impasse Catelin ? Dans tout autre agglomération, celui qui veut faire profession de taxi connait généralement la ville sur le bout des doigts, à Lyon l'idée même d'avoir une perception un peu minimum des divers lieux de notre cité est absurde.
Et, même si des progrès existent, toute tentative de compenser cette lacune par un objet, aussi inutile quand on fait profession de conduire, qu'un GPS, est rejeté comme une autre absurdité sans nom.
Autre condition pour mériter le taxi: Avoir une liasse de billets sur soi. Oui une liasse, pas deux petits 5 euros grisâtres au fond de votre poche.
N'essayez pas de tricher et de tendre un bout de plastique, qu'il soit bleu,or ou platine selon vos pensions et revenus, le taxi n'accepte pas les moyens de paiements électroniques ou  les chèques.

Quand on sait qu'un trajet de onze minutes de jour revient une quinzaine d'euros (à Lyon, une course est payée comme un allez-retour) on imagine qu'un Villeurbannais voulant aller faire un petit tour chez son cousin d'Ecully doive de préférence avoir pour occupation principale le poker, l'organisation clandestine de combats de chiens ou tout autre activité imposant d'avoir de grosses sommes en liquide sur soi. Remarquez, si vous souhaitez réduire le prix de la course, il vous reste à coup sûr une alternative : prendre votre voiture pour vous rendre à la station...Bonne idée non ?

Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son blog Lyonnitude(s).

Romain Blachier

X
36 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
lyonnaise69 le 01/10/2012 à 13:00

n'importe quoi!
on reconnaît les vrais taxis à l'absence de GPS justement!
A Lyon nous avons encore la chance d'avoir des voies réservées aux bus et aux taxis...qui ne sont pas prises en compte dans un GPS: l'utilisation d'un GPS retarde considérablement le trajet.
Et si la ville de Lyon faisait un affort pour délivrer des licences il y aurait sûrement plus de taxis dans Lyon!
Renseignez-vous avant d'écrire n'importe quoi Monsieur Blachier!

Signaler Répondre

avatar
Vaudais le 01/10/2012 à 12:53

Je mettais entaillé la main très sérieusement et je saignais .J'ai eu le malheur d'appeler un taxi .Mon trajet Vaulx en Velin vers l'hôpital des Tonkin.Je me vidais de mon sang ce qui n'a pas trop inquiété ce benêt de chauffeur de taxi qui faisait exprès de rouler lentement et à fait un détour contrairement au bus.La serviette que j'avais enroulé autour de ma main était ensanglantée.J'avais perdu tellement de sang qu'à l'hôpital il croyait que j'allais tombé dans les vapes J'aurai mieux fait de prendre le bus pour 15 min de trajet et 3 arrêts .Résultat des courses 20 euros .

Signaler Répondre

avatar
romainblachier le 01/10/2012 à 12:44
PJP a écrit le 01/10/2012 à 11h15

Que c'est triste. Il y a tout de même une petite nouveauté dans cette univers (oui les taxis aussi innovent !) : La 1ere carte prépayée de taxi MOOVCARD valable dans 15 villes dont Lyon. Je l'ai testé c'est plutot pas mal.

tiens je connaissais pas, merci de l'info. Et merci de me lire.

Signaler Répondre

avatar
Stéphane le 01/10/2012 à 11:43

Je viens de me renseigner et cette carte me semble difficilement rentable, sauf si l'on prend très souvent le taxi, de plus il y a un minimum par mois.
Cela me fait penser, à l'eau, au courant, téléphonie ... il m'est déjà arrivé de payer plus d'abonnement que de consommation. De plus cet abonnement augmente chaque 6 mois ... mais bon c'est la vie me direz-vous

Signaler Répondre

avatar
PJP le 01/10/2012 à 11:15

Que c'est triste. Il y a tout de même une petite nouveauté dans cette univers (oui les taxis aussi innovent !) : La 1ere carte prépayée de taxi MOOVCARD valable dans 15 villes dont Lyon. Je l'ai testé c'est plutot pas mal.

Signaler Répondre

avatar
Stéphane le 01/10/2012 à 10:32

Vision intéressante et peu édulcorée, j'en ai moi même fait les frais pour 1 urgence en juillet après avoir raté un tram un dimanche (trajet Perrache -> Part-Dieu), première fois que je prenais le taxi à Lyon, hallucinant : chauffeur peu aimable mettant la musique assez forte, il a contourné le centre me prétextant des feux rouges. Il roulait TRÈS LENTEMENT malgré le fait que je lui avait dit que j'avais un train. Et le bouquet final : 15,4 € et il m'a demandé 16€, ça fait très mal quand même !

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.