Cette Lyonnaise, arrivée vendredi avec sa mère et son petit-ami, devait
loger chez son frère, profiter des rues animées de New-York, se nourrir
d’une ambiance unique au monde.
Mais depuis quelques jours, elle a
surtout connu les supermarchés vides, NBC et ses conseils en boucle et une nuit
barricadée dans l’appartement de son frère, dans l’Upper West Side.
L’ouragan
Sandy est arrivé trop brusquement pour penser à un retour. Manon et sa
famille étaient piégés : "L’intensité exceptionnelle de l’ouragan ainsi
que la prise de conscience des dégâts qu’il pourrait occasionner ne
sont devenus une réalité que dimanche après-midi, quand nous nous sommes
aperçus que les magasins fermaient à 17h et que le métro (fonctionnant
toute la nuit 7 jours sur 7) serait stoppé à 21h. De fait, étant arrivés
vendredi, nous ne pouvions plus rentrer. Mon père semblait catastrophé
hier lundi et n’a cessé de nous appeler durant la nuit."
Après le 11
septembre ou les fortes chutes de neige sur la ville, Sandy n’était pas la première
crise qu’affrontaient les New-Yorkais. "Nous avons été surpris par le
calme de la population face à l’événement ", explique Manon, pourtant prise plusieurs fois dans le rush des magasins d'alimentation.
C’est
dans la nuit de lundi à mardi que la tempête a atteint New-York. Manon
avait l’avantage d’habiter à 10 km de la pointe sud de Manhattan, la zone
la plus touchée. Dans son quartier, pas d’inondation, mais une tension,
toujours présente : "Vers 18h, les bourrasques se sont faites plus
fortes jusqu’à 21h, et alors que les images affluaient témoignant de
quartiers inondés, nous sommes demeurés plutôt à l’écart des inondations
dans notre zone. Nous sommes allés nous coucher vers minuit alors que
beaucoup de foyers au sein de Manhattan et surtout dans les alentours
n’avaient plus d’électricité. Beaucoup d’amis et collègues de mon frère
sont à cet instant sans électricité et dans l’impossibilité de quitter
leur domicile."
Coincés dans l’immeuble, les Pécoud-Bouvet n'ont pu sortir qu’en fin de matinée dans les rues. Ils pensent se diriger vers une zone classée A, le sud de Manhattan, "pour avoir une vision
plus objective et complète de la situation". Il faut dire que Manon enrageait de devoir rester cloîtrée "quand New York a tellement de charmes à révéler". Si ses vacances ont été "gâchées" par l'ouragan Sandy, elle mesure sa chance d'avoir échappé au pire. Une dizaine de personne a perdu la vie à New York.