Cité de la Gastronomie : enfin l'épilogue d’un dossier devenu trop indigeste ?

Cité de la Gastronomie : enfin l'épilogue d’un dossier devenu trop indigeste ?
LyonMag

Après de longs mois d’attente, la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires est censée transmettre son verdict au gouvernement.

Qui de Rungis, Beaune, Dijon, Tours et Lyon accueillera la Cité internationale de la Gastronomie ? Réponse prévue normalement vendredi après la concertation des ministres de l’Agriculture, de la Culture et de l’Agroalimentaire. Selon l'AFP, un appronfondissement du dossier pourrait toutefois retarder l'attribution.
Créé après l’inscription de la gastronomie française au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, le projet faisait d’abord office de boulet. Trop coûteux pour la Ville de Lyon qui voyait les investisseurs refuser poliment d’aider la Cité à se monter à Lyon.
Face à la pression de l’opposition, d’un collectif citoyen mais aussi des (très) grands noms de la gastronomie locale, le maire de Lyon avait finalement réussi à fignoler avec Eiffage un parcours du goût de 15 000 m2 basé à l’Hôtel-Dieu. Un immense projet estimé à 18 millions d’euros qui faisait clairement de l’ombre aux autres candidatures. De quoi nourrir quelques rancœurs.

Lyon contre Dijon ou Collomb contre Rebsamen ?

En 2012, les premiers magistrats de Lyon et de Dijon se sont tirés la bourre sur le cumul des mandats. Furieux de s’être fait soufflé la vedette par François Rebsamen dans les médias nationaux, Collomb a tout fait pour écraser la candidature de son homologue socialiste. C’était sans compter sur la roublardise de Rebsamen qui a laissé fuiter dans les médias que Lyon était éliminée du projet. C’est ce même Rebsamen qui déclarait au Monde il y a quelques jours que Collomb "cassait les pieds" des ministres à force de faire le forcing pour sa ville. Dernière farce savoureuse de Rebsamen : ses vœux, prévus vendredi, et présentés sous la forme d’un menu, proposent en guise de dessert "la surprise du chef" sur le thème de la Cité de la Gastronomie. Interrogée par le Bien Public, la mairie bourguignonne déclare n’être au courant de rien.

A force de s’envoyer des piques, les deux hommes auraient bouleversé la décision finale du jury. Le gouvernement serait tellement agacé par cette querelle qu’il aurait soufflé l’idée à la MFPCA, chargé de désigner le vainqueur, de contenter tout le monde. Selon l’Express, Lyon et Dijon pourraient accueillir toutes les deux la Cité de la Gastronomie. LyonCapitale croit même savoir que trois villes sont susceptibles de recevoir le Saint Graal. Même si l’ego de Rebsamen serait rassasié, le projet lyonnais risquerait, question de logistique, d’attirer tout de même plus de monde.

Ce qui attend les Lyonnais en cas de victoire

Mis à part une recrudescence du tourisme d’Asiatiques friands de gastronomie française, le quotidien des badauds ne sera pas bouleversé. Rien ne les empêchera toutefois d’arpenter les quatre étages de la Cité lorsqu’elle verra le jour pour découvrir ou redécouvrir les secrets d’une fierté nationale. Avec un marché des terroirs, des restaurants, des commerces dédiés aux arts de la table et au design, un musée, un centre de conférences et de ressources, un laboratoire d’idées, un jardin pouvant accueillir des manifestations de plein air, Lyon a mis le paquet pour satisfaire l’estomac et la curiosité de tous.
Les retombées économiques pourraient également être intéressantes pour les métiers de bouche et l’hôtellerie à court terme.

Après une longue période d’indigestion, la Cité Internationale de la Gastronomie est proche de son épilogue. La candidature lyonnaise a d’abord passionné les Lyonnais puis s’est perdue dans un amas de fourberies acides. Elle ne ressort pas forcément grandie de cette histoire mais quand le projet verra le jour, qui se souviendra de ses origines ?
Tout cela, à condition, bien sûr, que le nom de Lyon soit choisi vendredi par la MFPCA.

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2 commentaires
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TURON37540 le 11/01/2013 à 16:21

Oui, sauf que vous n'avez pas été retenu.
Rabelais peu dormir tranquille...

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vert le 11/01/2013 à 10:37

Pour ceux qui voyagent un peu, Lyon est la déjà considéré par les étranger comme la cité de la gastronomie.
pas besoin de faire un musée, encore une coquille vide, subventionnée par une ville u une région.

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