Eric Lafond, candidat centriste aux municipales : "Il y a un espace entre le PS et l'UMP"

Vous donnez le coup d’envoi de la campagne des municipales à Lyon de votre parti centriste. De quel parti s’agit-il puisque le MoDem n’existe plus après la défaite de François Bayrou aux dernières présidentielles ? "Nous sommes sur la trajectoire qu’on avait initié en 2008, c'est-à-dire d’une offre politique faite aux Lyonnais dans cet espace au centre. J’ai toujours considéré que si le centre devait être indépendant, c’est parce qu’il portait un projet politique singulier. On continue sur cette voie".

Quelle est votre étiquette ? Vous aurez forcément un nom ? "Le nom de la liste est « Lyon 2014 est une chance » car on considère que 2014 est le moment où l’on peut infléchir la vision et la stratégie politique qui est mené sur ce territoire, et l’on croit que c’est nécessaire de l’infléchir".

Votre challenge aujourd’hui, c’est la notoriété. Vous présentez aujourd’hui votre projet ? "Le démarrage se fait sur le projet parce que justement parce que justement on sait que nous devons aller à la rencontre des Lyonnais pour faire connaître notre démarche".

Sur quoi vous appuyez-vous ? "Nous avons trois priorités aujourd’hui : l’emploi, l’éducation et la qualité de vie avec les transports et les déplacements. On considère que ce sont trois sujets, qui à Lyon ont une résonance de part les difficultés que rencontrent les Lyonnais sur ces sujets. La question de l’emploi est primordiale en France, elle l’est aussi à Lyon. La question de l’éducation, on l’a vécu à travers la réforme des rythmes scolaires et on voit bien que ça ne fonctionne plus très bien".

Qu’auriez-vous fait à la place de Gérard Collomb ? "Si Gérard Collomb avait intégré les propositions que nous faisions, on pouvait le lancer pour septembre. Manifestement, la majorité n’avait pas fait ce choix là. Nous considérons que la Ville doit prendre d’avantage de responsabilités dans le champ éducatif. Notre proposition est de faire en sorte que la journée de l’enfant soit structurée avec le matin de 8h30 à midi, une pause d’1h30 pour déjeuner et ensuite on rouvre le temps d’enseignement jusqu’à 15h30, et c’est là la réforme que nous proposons. On fait venir dans l’école la multitude d’acteurs associatifs d’organisations culturelles, scientifiques, artistiques qui existent sur Lyon, et qui vont venir apporter aux enfants d’autres connaissances…".

Comment jugez-vous les deux mandats successifs de Gérard Collomb ? "Ce qu’on avait dit en 2008, c’est que le premier mandat nous paraissait plutôt satisfaisant. Par contre, il y avait déjà des choses qui nous inquiétaient, et cette stratégie de développement à travers l’offre commerciale de loisirs et culturelle pour rayonner commence à atteindre cette limite. Les grands projets nous semblent relativement fragiles".

Lyon s’est pourtant bien développée au niveau européen ? "Incontestablement, il y a un vrai talent dans l’équipe de communication de Gérard Collomb de vendre Lyon au niveau européen. Ce développement va se mesurer en quoi ? En capacité du territoire à créer des emplois. Quand on regarde les chiffres, Lyon a une population active avec un taux qui est le même que dans les autres grandes villes de France. Il est nécessaire aujourd’hui d’infléchir cette stratégie. Il faut que la ville change de pied. L’enjeu n’est plus de dire à l’extérieur : "Venez chez moi voir combien c’est bien", il faut que la ville dise qu’elle a les ressources et qu’elle va aider les acteurs locaux. C’est un autre rayonnement que nous avons à l’esprit".

Vous allez présenter des candidats dans les neufs arrondissements ? Qui seront ces candidats ? "On mettra bien évidemment des candidats sur les neufs arrondissements. Aujourd’hui, il y a une équipe qui est à peu près constante depuis 2008 qui s’est un peu enrichie. On a aujourd’hui un noyau dur d’une quarantaine de personnes. Tous les gens qui sont dans l’équipe sont actifs professionnellement et pour qui la politique est un hobby".

En 2008, la liste que vous meniez avait terminé troisième derrière celle de Gérard Collomb et celle de Dominique Perben. Vous aviez recueilli 6% des voix. A un an de ces élections, on se dit que le contexte n’est pas très favorable pour vous : Bayrou a disparu, aux législatives vous avez fait un tout petit score et puis le Front National surfe sur la crise… "On peut le présenter de façon difficile. Il y a des gens aujourd’hui qui aspirent à être dans cet espace au centre entre le PS et l’UMP".

Dans les prochaines semaines, quel sera votre agenda ? "Dans les prochaines semaines, c’est d'aller porter ces premières priorités auprès des Lyonnais. Il y a un moment donné où il faut aller au contact physique des gens : les réseaux sociaux c’est bien mais la politique se fait en réelle".