Fin de la trêve hivernale : les associations veulent stopper les expulsions

Fin de la trêve hivernale : les associations veulent stopper les expulsions
Photo d'illustration - LyonMag

Le collectif des associations unies a demandé lundi la mise en place d’un moratoire des expulsions en 2013.

Une décision qui empêcherait à toute personne d’être délogée jusqu’à la prochaine trêve hivernale. "Pendant 18 mois, ça éviterait que des personnes se retrouvent dehors, alors que l’Etat n’est pas en mesure de les reloger", explique Marc Uhry, responsable régional de la Fondation Abbé-Pierre, membre du collectif des associations unies.
Conscient de ne pas pouvoir demander aux propriétaires de supporter les frais, le collectif souhaiterait que l’Etat prenne en charge les loyers impayés. "C’est ce qui se passe déjà lorsqu’un propriétaire demande une expulsion et que le concours de la force publique n’est pas acceptée, continue Marc Uhry. L’Etat lui doit alors une indemnité d’occupation". Une initiative qui ne coûterait, selon les associations, pas plus cher qu’une procédure d’expulsion, obligeant ensuite l’Etat à reloger les personnes. "On sait pas qu’il y a des mauvais payeurs, mais rien n’empêcherait l’Etat de se retourner contre ceux-ci".

Un dispositif d’hébergement complètement saturé


"Les associations n’accueillent plus personne en hébergement d’urgence depuis février"
, affirme le responsable régional de la fondation Abbé-Pierre. D’autant plus que la fin du plan froid, le 31 mars dernier, engendre une suppression de 700 à 1000 lits durant l’été. "Dans le Rhône, on supprime progressivement les places d’hébergement d’urgence, explique-t-on à la préfecture. L’année dernière les derniers lits ont été fermé fin juillet". Et Marc Uhry de compléter, "A chaque fois que l’on parvient à reloger une personne, on ne réutilise pas son lit jusqu’à atteindre les 700 à 1000 lits en moins. C’est pour cela qu’on n’arrive plus à faire entrer des gens dans les dispositifs d’urgence". Un mécanisme qu’il ne conteste pas mais qui légitime, selon lui, le moratoire demandé par le collectif des associations unies.

Un serpent qui se mord la queue

La loi DALO (droit au logement opposable) oblige l’Etat à reloger toutes les personnes en situation d’expulsion. "Il faut savoir que plus de la moitié des personnes expulsées le sont d’un logement social, précise Marc Uhry. Donc ça revient à expulser une personne, pour la reloger dans le même type d’habitat, ce qui coûte beaucoup d’argent".
Selon les chiffres fournis par la préfecture, 1540 demandes de concours de la force publique avaient été demandées en 2012 dans l’agglomération lyonnaise. 218 d’entre elles ont été exécutées, soit 14,16%. Un chiffre en diminution par rapport par rapport à 2011.
Pour Jean-François Carenco, préfet du Rhône, "ceux qui disent que c’est un drame sont des menteurs, des voyous intellectuels. Il faut arrêter de relayer ces messages qui font peur aux gens, ajoute-t-il. On expulse uniquement les gens que l’on considère de mauvaise foi".

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2 commentaires
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voireuil le 04/04/2013 à 15:01

Pas de problème... contre la liste de leurs membres et on prélève directement sur les comptes bancaires les impayés de leurs protégés!
Ca s'appelle la caution solidaire... c'est ce qu'ils veulent , non?

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Une locataire le 04/04/2013 à 13:06

si les associations stoppent les expulsions, il faut alors que ces associations payent les loyers impayés aux propriétaires ou aux bailleurs. Car rien n'est plus "écœurant" que de devoirs payer, nous les "bons locataires" ces loyers et toutes ces charges qui ne sont pas honorés par les mauvais payeurs.

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