Jean-Pierre Teindas sur la manif des buralistes : "Le volume de cigarettes vendues dans le Rhône a baissé de 9%"

Jean-Pierre Teindas sur la manif des buralistes : "Le volume de cigarettes vendues dans le Rhône a baissé de 9%"
Jean-Pierre Teindas - LyonMag

Jean-Pierre Teindas, président départemental de la confédération des buralistes, était l'invité ce jeudi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Les buralistes manifestent dans toute la France et notamment à Lyon ce jeudi après-midi à 14 heures. Ils dénoncent la prochaine hausse des prix du tabac qui pourrait intervenir dès cet été. Quelles conséquences aurait cette hausse dans notre département ?
"La manifestation débutent jeudi matin au péage de Villefranche-sur-Saône. On distribue des tracts aux automobilistes venant de Paris. A Lyon, on fait un gros rassemblement avec un départ place Bellecour à 14 heures et on se rendra à la préfecture remettre nos doléances au préfet de région.
Nos difficultés sont une concurrence déloyale avec nos pays limitrophes qui sont l’Espagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg".


A Lyon vous êtes loin des frontières et la plus proche est la Suisse mais les prix sont les mêmes.
"Oui la Suisse a trouvé une harmonie avec la France. Mais le couloir rhodanien est un couloir de circulation où il y a beaucoup de circulation et les douanes constatent tous les jours des infractions, notamment des routiers qui transportent de grandes quantités de tabac. Cela a pour conséquence que des confrères ferment, à raison de deux ou trois bureaux de tabac par an. Ce sont des faillites".

Depuis le début de l’année 2013, le volume de cigarettes vendues a-t-il baissé ?        
"Dans le Rhône, nous avons baissé en valeur de 9%".

Que voulez-vous demander au gouvernement ?
"On demande simplement que le gouvernement fasse son travail d’harmonisation des prix, au niveau européen. Ce n’est pas une question d’incitation de commerçants, c’est une question d’harmonisation de taxes puisque la France est l’un des pays européens où la taxe est la plus importante sur le tabac".

C’est quand même une question de santé publique qu’il faut prendre en compte. Selon l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, l’augmentation du prix du tabac de 10% provoquerait une baisse de la consommation d’environ 5%, l’arrêt de fumer de 315 000 fumeurs et cela éviterait chaque année, 1500 décès. C’est à prendre en compte, non ?
"On est conscients que c’est une question de santé publique. Sauf que ces chiffres là ne prennent en compte que la réalité du tabac que nous vendons. Car nous produisons des chiffres, alors que la contrebande n’a pas de chiffre. C’est une contrebande dangereuse dans le sens où la cigarette n’a sûrement pas la même qualité de fabrication quand elle vient de Chine ou du fin fond de la Russie, que quand elle est fabriquée par un manufacturier de cigarettes".

Votre profession n’est pas la plus mal lotie aux yeux de la Cour des comptes, qui en février a dénoncé les aides que vous donne l’Etat.
"C’est une interprétation des aides un peu fantaisiste. On nous a dit qu’on avait touché de grosses sommes, mais il faut savoir que ces sommes sont réservées aux buralistes qui sont réellement en difficulté, qui sont des frontaliers. Car quand vous avez un produit d’Etat qu’on vous impose en quantité et en prix, quand vous avez une affaire que vous avez acheté trois ou quatre millions d’euros et que vous vous apercevez qu’elle ne vaut que 250 000 euros. Le jour où vous allez la vendre il y bien une différence. Quand vous avez perdu 80% de votre chiffre d’affaires que représente le tabac en l’espace de cinq-six ans, il faut bien que l’Etat compense. Il y a eu une compensation de l’Etat car c’est un produit d’Etat. Mais ce qu’on demande aujourd’hui au gouvernement, c’est qu’il intensifie l’harmonisation des prix avec la communauté européenne et qu’il nous offre, comme il nous l’a promis, la diversification de nos commerces".

Vous êtes donc conscients que la cigarette est surement amenée à disparaitre et qu’il faudra transformer vos commerces.
"On en est tout à fait conscients et on participe à cette politique là. Mais ce qu’on demande à l’Etat c’est qu’il assume son rôle. Il impose des restrictions sur la vente d’un produit, qu’il nous offre alors une diversification de nos commerces pour compenser nos pertes".

Vous êtes déterminés. Pensez-vous être nombreux jeudi après-midi ?
"Je pense qu’on va être nombreux et je le souhaite. C’est une question de survie de notre profession".

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