Stephan Eicher, divin - Lyonmag
Massée dans l’amphi archicomble (spectacle complet), la foule a commencé la soirée en huant copieusement les "VIP" dont les places avaient été gardées au chaud dans le gradin central. De quoi mettre en jambe un public éclectique essentiellement composé de quadras et de quinquas. Mais l’essentiel est ailleurs, il est sur scène.
Devant une superposition de vieilles enceintes, Stephan Eicher est arrivé pour s’installer au piano et entamer le spectacle avec La Relève. Ses quatre musiciens l’ont rejoint un à un. Un joueur de cor, un autre de trombone, un batteur et un guitariste.
Le chanteur suisse, à la crinière poivre et sel et en costume trois pièces s’est adressé au public après quelques titres de son dernier disque. Une spectatrice lui demande avec humour Le Petit Bonhomme en mousse, il répond que ce n'est pas de lui et précise :"vous êtes aussi venus pour les anciennes chansons" avant d’interpréter Pas d’Ami comme toi, en demandant au public ("plus motivé pour siffler les VIP") de faire le chœur. Très élégant et serein, Eicher a développé son concert d’une heure avec grâce, fermant les yeux systématiquement et interprétant bien sûr Déjeuner en paix, qui fît se lever l’arène, avant de terminer, au piano, avec Disparaître. Avant de quitter le théâtre, le chanteur et ses musiciens ont entamé une queue-leuleu de troubadours sur scène avant de naviguer dans le public, grimpant dans les gradins en formation serrée sous les vivats de la standing ovation.
"Le monsieur qui vient après a un piano beaucoup plus grand que le mien", avait prévenu Stephan Eicher. Bien vu.
C’est en effet un imposant
piano à queue qui est installé sur scène pour le deuxième concert. Sept
musiciens entrent en scène un à un, puis Jacques Higelin, dépenaillé et
les cheveux en vrac, les rejoint, souriant. Il s’installe au piano et
commence son concert avec calme. L’homme est un habitué de la scène, il y
est très à l’aise. Entre chaque chanson, il fait de longues digressions
qui font rire le public à gorge déployée. Car en plus d’être chanteur,
Higelin se fait penseur. Il interpelle les uns et les autres sur la
futilité des téléphones portables qui prennent des photos, se demande
pourquoi "on emmerde ceux qui s’aiment" dans une longue tirade en
faveur du mariage homosexuel, fustige la ville et ses voitures ou rend
un hommage très appuyé à Barbara.
Son répertoire est foisonnant, son
énergie scénique redoutable. Il sue, tout comme son saxophoniste
déchaîné sur plusieurs titres. "Ils croient que je suis impotent"
s’amuse le poète quand on lui amène de l’eau et qu’on replace sa chaise.
Pourtant, de la puissance il en a à revendre, et la distribue
volontiers à l’assemblée qui en redemande. Avec ses musiciens géniaux
et impliqués, il fait des versions démentes de Paris - New York ou La Joie
de vivre, foi de lyonnais on les entend jusque dans le quartier Saint
Georges en contrebas de la colline ! Une euphorie communicative qui
ravit l’assistance et l’impressionne, après l’avoir émue et amusée avec
Rendez-vous en Gare d’Angoulême, issue de son dernier disque. La version
d’ Irradié restera également dans les annales de Fourvière.
Jacques
Higelin s’est enfin retiré après avoir salué son public, conquis. "Il
est minuit, les voisins dorment, ne faisons pas des choses qui
pourraient mettre en péril le festival", s’est il justifié. Pendant ce
temps, son guitariste se couchait sous l’impressionnant tas de coussins
arrivés jusque sur scène. Une très belle nuit s’achevait dans les
travées dans la colline qui prie, devenue le temps d’une soirée la
colline qui chante.
Belle soirée et excellentes prestations des deux chanteurs.
Signaler RépondreJacquot, t'étais beau
Signaler RépondreQuelle soirée ! Eicher a mis l'ambiance sur une prestation malheureusement un peu trop courte. Avec Higelin quel bonheur de voir que même s'il joue un peu moins au piano nous redonne des frissons des année 80. Ai envie de réécouter Higelin à Mogador en boucle pour prolonger ce bon moment.
Signaler RépondreLe journaliste n'y connaît rien, ce n'était pas Stéphan Eicher mais Tom Jones !
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