Devendra Banhart à la guitare - Lyonmag
Avec une filiation comme la sienne, la jeune femme pouvait difficilement échapper à la musique. Son premier album sorti en 2012 a été couronné de succès, restait à savoir comment cela rendrait sur scène. Et c’est une surprise bien charmante à laquelle ont eu droit les spectateurs du Grand Théâtre.
Toute élancée dans son jean noir et sa chemise bouffante, Lou Doillon a livré une prestation toute en finesse, entourée de quatre musiciens. Sous leurs arc à lampadaires, ces cinq là donnaient à voir un beau tableau, sobre et chaud à la fois. La chanteuse ne chante qu’en anglais, et l’on se demande d’où peut bien sortir cette voix si particulière aux teintes de folk et de groove.
Elle a emmené avec elle son public dans un langoureux voyage au rythme de son disque, avec notamment l’envoutante I.C.U. L’élégante dédie une chanson à sa maman et à Etienne Daho, puis reprend les Clash avec Should I stay or should I go, en acoustique. Reste donc Lou, c’est si mignon ! Elle fait se balancer les bras de l’assemblée avec Questions and Answers puis interprète un titre pour les femmes trompées, après une gorgée de thé. Son interprétation de Devil or Angel emporte l’adhésion de la foule, celle de Same Old Game émeut.
Comme une vieille routarde, Lou Doillon possède sa scène et l’habite.
Elle fait onduler son corps et joue beaucoup avec ses bras, quand elle
ne commence pas une chanson accroupie. Sa longue chevelure est magnifiée
par l’éclairage intimiste des ruines antiques, qu’elle trouve jolies.
Autre reprise, des Pretenders cette fois, avec I go to sleep (ça tombe
bien, les spectateurs ont leurs coussins à portée de main).
"La
dernière fois que nous étions dans le coin c’était à Feyzin",
confie-t-elle, "juste avant de remporter la Victoire de la musique".
Si la perspective de passer une nuit près de la raffinerie n’est pas
très engageante, celle de rester avec la belle et son band l’est
nettement plus, et Fourvière ne s’y est pas trompé en lui réservant une
chaude ovation accompagnée d’un jeté de coussins en bonne et due forme.
La
première partie avait été assurée par le drolatique Devendra Banhart,
venu livrer ses ballades psychées et ses vocalises de dandy éclairé en
toute quiétude. L’américain qui chante un peu en espagnol et lâche des "obrigado" à qui mieux-mieux taquine le swing et le folk avec classe.
Fin faiseur de glapissements évocateurs et de déhanchés équivoques, le
chanteur a lui aussi su ravir ceux qui étaient venus pour lui.
Très bel article
Signaler RépondreOn a l'impression de revivre cette soirée en vous lisant !
PR