Anticor intensifie sa lutte contre la corruption à Lyon et dans le Rhône

Anticor intensifie sa lutte contre la corruption à Lyon et dans le Rhône
Anticor 69 met en cause la future ligne Lyon-Turin - Photo d'illustration - LyonMag.com

Anticor a donné une conférence de presse ce mercredi matin pour
présenter sa démarche et les dossiers locaux en matière de corruption.

Anticor est le principal réseau de lutte contre la corruption en France. Née après le 21 avril 2002, l’association est composée d’environ 3000 adhérents en France et refuse toutes les subventions publiques ou privées. Elle est reconnue par le Ministère de la Justice depuis mars dernier. C’est Anticor qui a sorti, grâce à des lanceurs d’alertes, l’affaire Saal ou encore le sondage de Nicolas Sarkozy payé par l’Elysée. Très parisien au début, le mouvement s’est développé à Lyon et dans le Rhône où une centaine d’adhérents participent à la lutte contre la corruption. Les adhérents sont généralement des bénévoles et ils se réunissent une fois dans le mois.

Dernièrement, l’association a fait parler d’elle en lançant un site parodique (libérezgerardcollomb.org) qui affiche la photo du sénateur-maire de Lyon et un compteur "Gérard Collomb est otage du Sytral depuis" avec les jours, les heures et les minutes qui défilent pour contester avec le sourire le cumul des mandats et des fonctions de Gérard Collomb. "Il occupe 20 fonctions, Collomb ne doit pas être président de tout dans un souci d’éthique et de transparence !", s’est plaint Stéphane Sacquépée, référent Rhône et trésorier de l’association. Le compteur s’est néanmoins arrêté lorsqu’Annie Guillemot a été élue à la présidence du Sytral le 11 juin dernier. Anticor va envoyer des lettres à Gérard Collomb, à Michel Delpuech (Préfet du Rhône), à Christophe Guilloteau (Président du Nouveau Rhône), à Sylvie Guillaume (Vice-présidente du parlement européen) et à l’ensemble des candidats aux élections régionales pour discuter de l’éthique politique.

D’autres dossiers font également parler d’eux comme l’affaire Vortex, entreprise de transport public d’enfants handicapés dans plusieurs départements dont le Rhône. Après avoir constaté des fraudes sur cette société, le Conseil Général avait décidé de repasser ce marché dans le domaine public. "Ni vu, ni connu", pour l’association.

Jeunesse et Sport, Thierry Braillard et l’ESF dans le viseur d’Anticor


Le Lyon-Turin est également la cible d’Anticor. Cette ligne de TGV devrait pouvoir économiser 15 milliards sur les 23 prévus. Plusieurs rapports de la Cour des comptes pointent la surévaluation des prévisions économiques et l’absence d’analyse des alternatives. Anticor souligne également que l’office européen de lutte contre la fraude a déclenché en février dernier une enquête sur le projet pourtant sur deux volets notamment l’implication de la Mafia et sur l’utilisation des fonds européens par Lyon-Turin-Ferroviaire. C’est Daniel Ibanez, l’un des opposants les plus virulents au grand projet ferroviaire entre Lyon et Turin, qui à l’origine de cette alerte. Il avait également écrit un livre sur cette ligne. Daniel Ibanez doit se rendre prochainement au Conseil d’Etat.

Yannick Vallençant, président du syndicat interprofessionnel de la Montagne, a lancé une bombe dans les Alpes. Pour lui, les syndicats professionnels des moniteurs de ski, de guide et autres accompagnateurs bénéficient de tolérances et de passe-droits qui causeraient un préjudice à plus de 80 millions d’euros pour la collectivité national. Les autorités publiques ont décidé de ne pas poursuivre les SNMSF (Syndicat national des Moniteurs de Ski Français) et l’ESF et de ne pas rembourser ces sommes, selon Anticor. "Thierry Braillard, Ministre des Sports, ne s’est toujours pas manifesté après 18 mois de tentatives de rendez-vous", a indiqué Yannick Vallençant. 

Pour l’association, les lanceurs d’alertes sont en danger. "Sur 10 lanceurs d’alertes, il y a 9 morts et 1 disparu", a caricaturé Stéphane Sacquépée. Patrick Malick, ancien entrepreneur du BTP près de Forbach, en Moselle, avait vécu un calvaire. En 2009, il avait raconté à la justice ce qu'il a vécu de l'intérieur pendant des années : pots-de-vin, corruption, et même financement occulte de parti politique. L’été dernier et cinq ans après l’affaire, sa maison avait été brûlée.

A Lyon, plusieurs dossiers de corruption sont en cours et l’association recherche des bénévoles pour enquêter.

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4 commentaires
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SED LEX le 25/06/2015 à 18:25

Et dire que nos politiciens donnent des leçons au monde entier;

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Anticor Ticoïd le 25/06/2015 à 16:04

On attend encore des actions sur des transactions de biens publics aux Bermudes, prises illégales d'intérêts, les emplois fictifs de maîtresses, femmes, d'élus, conflits d'intérêts...

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youpela le 25/06/2015 à 15:25

oula!!!
y a du boulot!

on va etre conforté dans l idee qu'on se fait de nos élus.. et on va meme en découvrir de bonnes,... j en suis persuadé!

youpi!

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limousin le 24/06/2015 à 15:18

Excellent article de "Lyonmag". J'attends d'être en retraite pour adhérer à l'association.

Je me réjouis de savoir qu' "Anticor" va s'intéresser à la vie publique à Lyon et dans le Rhône.
Ce sera mieux que les coups publicitaires et malveillants d'autres "informateurs" qui se prennent pour des justicier et qui ont pignon sur rue auprès des médias "communs".

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