Vianès : "Le voile c'est comme une muselière"

Michèle Vianès, présidente de l’association Regards de Femmes, a envoyé une lettre à Claude Journes, président de l’université Lyon 2, pour lui reprocher d’organiser un colloque ce mardi 29 avril, intitulé : “Les voiles dévoilés : pudeur, foi, élégance”.

Ce que vous reprochez au président de Lyon 2 ?
Michèle Vianès : Je lui reproche d’organiser un colloque sur le voile islamique au sein d’un établissement public. Je ne vois pas en quoi le port du voile est un thème scientifique qui doit être débattu dans une université publique. Le président de Lyon 2 ne doit pas tolérer un tel débat dans son établissement car la foi n’a rien à faire à l’université.
C’est juste le mot “foi” qui vous dérange ?
Non, c’est l’intitulé complet du colloque, “Les voiles dévoilés : pudeur, foi, élégance”. Car le voile, ce n’est ni de la pudeur ni de l’élégance, mais c’est de l’oppression, de la discrimination et de la violence contre les femmes.
Mais ce n'est pas une raison pour censurer ce colloque !
C’est impudique de traiter un problème aussi grave d’une manière aussi légère. Avec ce colloque, on veut nous faire croire que les femmes ont fait un choix religieux en portant ce voile. Ce qui est complètement faux. En fait, c’est avec des colloques comme celui-ci qu’on banalise la situation et qu’on devient complice de ces hommes qui ne respectent pas les femmes.
Mais certaines femmes choisissent de porter le voile !
Le voile islamique est le symbole de la soumission des femmes. Pour moi, le voile s’impose aux femmes comme on met une muselière à son chien. Le voile est un outil d’oppression et pas un phénomène de mode. Pas besoin d’aller en Afghanistan pour voir comme les femmes en souffre. Dans les quartiers lyonnais aussi il y a de nombreuses femmes qui sont obligées de porter ce voile en signe de soumission à leur mari mais aussi à Dieu. Et c’est inadmissible aujourd’hui.