Les policiers lyonnais sont-ils en danger ?

Les policiers lyonnais sont-ils en danger ?
LyonMag

Alors que les syndicats policiers appellent à manifester mercredi midi sous les fenêtres de la ministre de la justice et devant plusieurs tribunaux – dont celui de Lyon –, les flics lyonnais connaissent, eux aussi, d’inquiétantes dégradations de leurs conditions de travail. Enquête.

Loi des séries ou signe d’une situation dégradée pour la police lyonnaise ? En trois semaines à peine, les flics du Rhône ont vu sept de leurs collègues de la BAC blessés après une course-poursuite sur l’A7 tandis qu’un gardien de la paix était grièvement agressé à Lyon 8e (90 jours d’ITT) par un individu condamné à une peine de prison ferme mais qui avait bénéficié d’un aménagement de peine avec une mesure de libération conditionnelle.

Le 7 octobre dernier, c’est au tour d’un fonctionnaire du groupe de sécurité et de proximité (GSP) de Vaulx-en-velin, dans la banlieue de Lyon, de subir une blessure au niveau du cou (6 jours d’ITT) après une interpellation musclée qui a vu l’attroupement d’un groupe de jeunes.

Enfin, un policier du commissariat de Villeurbanne s’est donné la mort ce dimanche avec son arme de service "à cause des conditions difficiles rencontrées dans son travail", expliqua l'un de ses collègues. Mais Lucien Pourailly, le nouveau directeur départemental de la sécurité publique du Rhône, big-boss des 3000 flics lyonnais, se refuse cependant à "tirer des conclusions hâtives quant aux motifs de ce drame". Une enquête a été ouverte pour comprendre ce qui a poussé ce père de deux enfants à se donner la mort.

Si la blessure par balles d’un policier de la Brigade anticriminalité à Saint-Ouen le 5 octobre dernier par un braqueur qui bénéficiait d’une permission de sortie accordée par un juge d’application des peines a fait sauter le couvercle, le feu couve depuis longtemps. En toile de fond, si la mobilisation sur la menace terroriste a épuisé les policiers, les conditions de travail et la question des effectifs inquiètent.

Il manque 115 policiers à Lyon
A Lyon, depuis le 1er septembre, la police connaît un déficit d’effectif. "On dénombre 115 postes de policiers manquants sur la circonscription de Lyon. C’est un problème récurrent mais qui ne date pas d’hier. Il faut remonter au protocole de 2008 signé entre Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l’intérieur, et le syndicat Alliance qui a permis la validation de la la suppression de 8000 postes dans la police nationale", s’énerve Sébastien Thillet, le secrétaire départemental d’Unité SGP Police.

Par ailleurs, plusieurs policiers s’inquiètent de la généralisation des patrouilles avec uniquement deux fonctionnaires, instaurée, semble-t-il par le précédent directeur départemental de la sécurité publique, Albert Doutre.

Patrouille à deux
"Ces patrouilles à deux, ça permet de multiplier les képis dans la ville, d’augmenter le nombre de véhicules qui sillonnent l’agglo. On est contents, il y a du bleu de partout. Mais, ces patrouilles à deux nous mettent en danger. Dans certaines situations, on ne peut pas intervenir. Dans certains quartiers quand il faut interpeller un mec, on ne peut pas laisser le véhicule et le matériel tout seul et en même temps on ne peut pas aller seul sur l’interpellation. Donc on est coincés et souvent en danger à deux " se désole un gardien de la paix.

Thierry Clerc, le délégué zonal Rhône-Alpes pour le syndicat Unsa-Police, rapporte cependant que des négociations sont en cours avec la nouvelle hiérarchie policière lyonnaise afin de rendre possible l’instauration de patrouilles avec trois fonctionnaires de police.

Habilitation flashball
Par ailleurs, une autre source d’inquiétude réside dans la difficulté rencontrée par plusieurs fonctionnaires pour utiliser les armes défensive et de dissuasion que sont les flash-ball et les lanceurs de balle de défense (LBD). "A Décines, les équipages ont l’habilitation pour le LBD mais ils n’ont pas l’arme. Dans d’autres cas, les habilitations sont refusées parce que les contraintes budgétaires ne permettent pas de financer les stages d’habilitation", raconte une source syndicale.

Hausse des agressions
Difficile d’obtenir des chiffres sur le nombre de fonctionnaires habilités à utiliser ces armes de dissuasion. Les autorités ne semblent pas enclines à communiquer sur cette question. Dans le cas du fonctionnaire blessé à Lyon 8e début octobre et qui a écopé de 90 jours d’ITT, ni lui, ni ses collègues ne bénéficiaient d’une habilitation flash-ball.

Jacques Toubon, le défenseur des droits, a récemment demandé l'interdiction du Flash-ball lors de manifestations et a réclamé un moratoire générale sur l'usage de ces armes.

Reste que l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) montre que le nombre de policiers blessés en mission est en constante augmentation depuis 2008. Près de 4000 policiers ont d’ores et déjà été blessés en 2015.

Absence du Procureur
De plus, à Lyon, le procureur de la République a dû cesser sa participation à plusieurs Conseils Locaux de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), faute de moyens. Ces conseils permettent pourtant une coordination de tous les acteurs de la sécurité et une circulation de l'information afin de prévenir les actes de délinquance.

L'absence du procureur  de ces instances est une occasion de plus pour que les policiers déplorent un manque de communication avec la justice. C'est leur intention de le faire savoir ce mercredi lors de leur manifestation à Christiane Taubira, la garde des sceaux.

Slim Mazni

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12 commentaires
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MGTOW France - Hommes choisissant leur voie le 24/08/2017 à 17:15

pas d'inquietude macron va leurs promettre quelque chose, la taxe d'habitation gratuite pour la saint Glin Glin ar exemple.

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MGTOW France - Hommes choisissant leur voie le 24/08/2017 à 17:12
Prout a écrit le 24/08/2017 à 12h28

C'était l'une des priorités de Marine Le Pen, augmenter les effectifs de la police ! Et c'était plus que logique. Maintenant, après avoir voté Macron, il ne faudra pas vous plaindre.

on s'en fiche de cette personne qui ne sait meme pas débattre et qui ne veut meme pas etre présidente.

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Prout le 24/08/2017 à 12:28

C'était l'une des priorités de Marine Le Pen, augmenter les effectifs de la police ! Et c'était plus que logique. Maintenant, après avoir voté Macron, il ne faudra pas vous plaindre.

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jo le 15/10/2015 à 00:36

Flics par-ci, flics par-là... big boss des 3000 flics...
Merci pour l'article, le journaleux. Heureusement qu'ils sont là vos flics pour faire vos choux gras...

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Vérité le 14/10/2015 à 19:57
JMDC a écrit le 14/10/2015 à 12h06

Pour une fois un journaliste fait correctement son boulot !

Cet article permet trois choses.

La réalité de terrain subit par nos flics.
L'état de notre société.
L'absence totale de l'état, en tant que pouvoir garant de nos institutions et garant de la sécurité publique.

Maintenant les abstentionnistes peuvent continuer d'agir comme des lâches.
Les électeurs peuvent continuer de voter pour les socialo ripoublicains.

Mais qu'ils ne viennent pas se plaindre après, des conséquences de leur lâcheté ou de leurs votes !

Car ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas !
Les moyens d'informations sont multiples et permettent une diversification de l'information.

A bon entendeur salut !

Vous ne savez pas lire, c'est sous Sarko que 8000 postes ont été supprimés, soyez objectifs

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Myriam le 14/10/2015 à 19:19
Terra Nova a écrit le 14/10/2015 à 15h20

Imaginer qu'un personnage providentiel, la blonde en l'espèce, puisse venir sortir le pays du marasme, en réalité de la médiocrité de chacun de nous, ce serait drôle si ce n'était pas si triste.
L'espoir fait vivre, se prendre en main fait le bonheur.

Encore un pervers nacissique manipulateur, qui se prend pour le centre du Monde...

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Terra Nova le 14/10/2015 à 15:20
JMDC a écrit le 14/10/2015 à 15h01

Oui bien sûr !!

En plus eux, sont des militaires avec une culture de militaires...Donc ceux qui osent parler, même a voix très basse, passent pour des pestiférés !

Non, la seule solution au marasme de notre pays passe par les bulletins de vote.
Encore faut-il que les citoyens français se sortent le ou les doigts du derrière et cessent de râler !!

Imaginer qu'un personnage providentiel, la blonde en l'espèce, puisse venir sortir le pays du marasme, en réalité de la médiocrité de chacun de nous, ce serait drôle si ce n'était pas si triste.
L'espoir fait vivre, se prendre en main fait le bonheur.

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JMDC le 14/10/2015 à 15:01
Gendi a écrit le 14/10/2015 à 14h41

Renseignez vous egalement cote gendarmerie. Meme constat.

Oui bien sûr !!

En plus eux, sont des militaires avec une culture de militaires...Donc ceux qui osent parler, même a voix très basse, passent pour des pestiférés !

Non, la seule solution au marasme de notre pays passe par les bulletins de vote.
Encore faut-il que les citoyens français se sortent le ou les doigts du derrière et cessent de râler !!

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Gendi le 14/10/2015 à 14:41

Renseignez vous egalement cote gendarmerie. Meme constat.

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Dizonleu le 14/10/2015 à 12:19

Indignation, manifestation, gesticulation, discours bisounours, etc... rien n'y fera tant qu'il sera hors la loi de tenir des statistiques ethniques et religieuses qui permettraient d'y voir plus clair.

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police le 14/10/2015 à 12:15

Il faudrait aussi minorer les effectifs dédiés à la chasse aux automobilistes et les orienter sur des taches, certes plus risquées, mais aussi plus valorisantes au contact des loubards de banlieue et autres.

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JMDC le 14/10/2015 à 12:06

Pour une fois un journaliste fait correctement son boulot !

Cet article permet trois choses.

La réalité de terrain subit par nos flics.
L'état de notre société.
L'absence totale de l'état, en tant que pouvoir garant de nos institutions et garant de la sécurité publique.

Maintenant les abstentionnistes peuvent continuer d'agir comme des lâches.
Les électeurs peuvent continuer de voter pour les socialo ripoublicains.

Mais qu'ils ne viennent pas se plaindre après, des conséquences de leur lâcheté ou de leurs votes !

Car ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas !
Les moyens d'informations sont multiples et permettent une diversification de l'information.

A bon entendeur salut !

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