Morad Aggoun mis en examen pour viol : il est urgent d’attendre selon le PRG

Morad Aggoun mis en examen pour viol : il est urgent d’attendre selon le PRG
Les représentants du PRG lors d'un hommage à Jean Moulin - DR

Le Parti Radical de Gauche tenait une Assemblée Générale statutaire ce samedi à Lyon dans le 2e arrondissement. Pour un parti situé dans la filiation du Parti Radical de 1901, rien que de très banal.

Mais l’occasion également, pour les élus du Parti Radical de Gauche d’échanger sur leur pratique politique. Nadia Chikh, ajointe PRG à Vénissieux discute avec Martine Ubaldi-Claret, jeune élue adjointe aux sports dans le 7eme à Lyon. Celle-ci évoque la mise en place dans son arrondissement du  plan « Citoyens du sport », décidé par le Gouvernement à la suite des événements tragiques de janvier 2015 pour offrir de nouvelles chances aux jeunes des quartiers classés politique de la ville.

Martine Ubaldi-Claret qui est  à double titre concernée (ancienne nageuse de niveau mondial et membre depuis 10 ans du PRG comme Thierry Braillard) détaille les modalités de "Citoyens du Sport" qui mobilise l’association Lyon Natation. Il s’agit de permettre à des jeunes enfants de 10, 11 ans d’apprendre à nager, avec l’idée que la pratique de la natation doit conduire à une ouverture au monde au même titre que d’autres savoirs plus traditionnels comme la lecture et l’écriture. Elle reçoit avec satisfaction par SMS ce samedi matin le nombre d’enfants en train d’apprendre la brasse.

Les deux élues paraissent très loin du cas de Morad Aggoun, l’élu de Vaulx-en-Velin récemment placé en garde à vue suite à des accusations de viol portées contre lui par une fonctionnaire de la Mairie. Morad Aggoun est pourtant membre, comme elles, du Parti Radical de Gauche. Martine Ubaldi-Claret n’est même pas au courant et doit se faire expliquer en quelques mots la tragique affaire. Mais Nadia Chikh, elle, voit très bien ce que ça représente pour le PRG. De fait, le cas de M. Aggoun est presque dans toutes les têtes, et on peut entendre les termes de "suicide politique" dans les discussions informelles d’avant l’Assemblée proprement dite.

Pour autant l’ordre du jour est l’ordre du jour au PRG, et le bureau politique de la fédération n’avait pas inscrit à cet ordre du jour, prévu de longue date, la moindre discussion autour du cas de l’élu qui sera mis en examen quelques heures plus tard. Pour l’instant, il  s’agit entre autre de faire voter le rapport moral du bureau du PRG. La sanction est lourde pour Azedine Haffar qui, sur 60 votants, ne recueille qu'un nombre très faible de  vote favorable, un nombre massif d'abstentions, qu'il refuse à ce moment de comptabiliser exactement.

Ce résultat, très négatif pour le bureau en place, n’est sans doute pas lié à l’affaire Morad Aggoun, mais reflète plutôt la déception des militants du PRG face  à la gestion quotidienne du PRG. De fait pourtant, Morad Aggoun a joué un rôle important dans l’élection du président Azedine Haffar il y a 18 mois.

Est-ce cela qui explique qu’aucune décision ne soit prise à l’encontre de Morad Aggoun ce samedi matin ? Une suspension provisoire aurait pu être demandée aux instances nationales qui auraient ensuite tranchées. Au lieu de quoi Azedine Haffar  a préféré une posture attentiste sans doute liée à son désir de ne pas attirer l’attention sur le Parti auquel continue d’appartenir officiellement M. Morad Aggoun.

Cette ligne de conduite pouvait sans doute tenir le 23 au matin, plus difficilement quelques heures plus tard, depuis qu'un Juge des Libertés a décidé de faire dormir en prison Morad Aggoun désormais officiellement mis en examen pour viol.

@lemediapol

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8 commentaires
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trompette 69120 le 26/01/2016 à 05:25

En tant que vaudois je veut savoir comment une fille agressée sexuellement par un élu peut être mute sans que notre maire ne soit au courant que la maire qui patronne de la ville au se cour

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Un ancien du PRG le 25/01/2016 à 17:53

Notons en effet une apparente solidarité clanique qu'on retrouve partout. Dans un Parti qui rebat les oreilles de qui peut le supporter plus d'une fois d'Humanisme, et de République. Ils ne savent plus ce que c'est.

Précisons que "l'assemblée statutaire", n'est rien d'autre qu'une occasion de jouer aux petits politiciens sans envergure avec force forfanterie pourtant. Il ne s'y dit rien, sinon des commentaires plus mauvais encore que sur les chaines d'infos continues - qui seraient animées par des enfants.

Précisons aussi que le chiffre de 400 adhérents évoqués dans différents articles, s'approche plus de 20, pour les "Assemblées Générales Extraordinaires Incroyables" que j'ai fréquenté.

Quand à l'idée d'apprendre des jeunes à nager dans l'objectif deur apporter une ouverture. On constate toujours la confusion intellectuelle et politique, incroyablement naïve et sirupeuse.
A mon sens, mais je me trompe peut-être, apprendre à nager permet de ne pas se noyer et de se dépenser. Et c'est déjà très bien. Pour les questions d'ouverture et de tolérance... Je ne suis pas certain.
Surtout pour un sport qui ne se joue même pas en équipe...

M'enfin, cela confirme les capacités de réflexion des 20 membres de "l'Assemblée-générale-Ouhloulou" qui n'a même pas eu un mot pour les présumées victimes.

La République, l'Humanisme à la bouche et à toutes les sauces, mais jamais trop quand il faut.
Ecoeurant, lassant.

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ordrejuste le 25/01/2016 à 08:52
@lemediapol a écrit le 25/01/2016 à 08h08

Je salue votre sens de la mesure et votre respect de la présomption d'innocence. Pour autant il me semble que selon les informations tout à tour révélées par LyonMag il n'y ait que deux femmes avec lesquelles M. Aggoun ait reconnu avoir eu des relations.
Pour ce qui est du parti, il est probable qu'en matière de suspension du PRG le cas de Corinne Bozon-Guillot - qui n'a rien à voir - ait joué. Elle avait été suspendue du parti (comme Lyon Mag l'avait raconté https://www.lyonmag.com/article/73180/le-prg-accepte-la-demission-de-sandrine-frih-et-exclut-samia-belaziz)
puis ré-intégrée après que les ténors du PRG eurent soulignés combien la situation était ridicule.

@lemediapol
Merci pour votre remarque mais les deux cas n'ont rien à voir. Vous comparez une exclusion pour avoir joué aux billes avec un adversaire politique et une potentielle exclusion pour des faits répréhensibles par la loi.
Concernant la troisième personne, c'est le progrès qui a révelé l'information, Lyonmag n'étant pas la seule source journalistique de la règion.
Il faut dire que depuis qu'hélène Geffroy est à la tête de la municipalité, l'entente avec les employés municipaux n'est pas au beau fixe et les élus municipaux de la majorité on pris le boulard et se comportent comme des vainqueurs et non comme des serviteurs des habitants.
D'ailleurs si hélène Geoffroy a agit aussi promptement pour lui oter ses délégation alors que d'habitude elle prend son temps pour faire les choses et aime laisser pourrir les situations ce n'est pas par rien.
Ce n'est pas qu'une exclusion qui devrait être requise à l'encontre de l'adjoint mais lui même devrait poser sa demission.
@mediavaulx.fr

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@lemediapol le 25/01/2016 à 08:08
ordrejuste a écrit le 24/01/2016 à 23h08

Les partis politiques ont des réactions toujours surprenantes. Lorsque le mis en cause n'appartient pas au leur c’est haro sur le baudet, mais quand cela concerne un élu du groupe, alors c’est profil bas, on courbe le dos et on attend que la tempête passe histoire que le vent fasse voler les feuilles. C’est ce qu’a fait Hélène Geoffroy avec son communiqué laconique qui assure aux habitants que tout va bien, la maison est bien gardée mais pas un mot a l’attention des femmes qui ont eu affaire à son adjoint. Dans cette affaire, la présomption d’innocence est bien sur de rigueur, mais quel que soit l’issue du jugement il reste un fait qui devrait faire réfléchir les membres du parti de Morad, Hélène Geoffroy , les membres de son exécutif et Morad Lui-même. Ce dernier a reconnu avoir eu des relations avec ces trois femmes mais des relations consentantes au sein même de la mairie, au sein même de son bureau ce qui est déjà en soit sanctionnable. Est-ce ses beaux yeux ou bien son statut d’élu qui a servi d’argument convainquant. Le jugement permettra de répondre à cette question, mais permettez moi d’avoir mon idée. A un moment donné, il faut dire stop, si nos politiques sont vertement critiqués et déconsidérés, ils y mettent de la bonne volonté.

Je salue votre sens de la mesure et votre respect de la présomption d'innocence. Pour autant il me semble que selon les informations tout à tour révélées par LyonMag il n'y ait que deux femmes avec lesquelles M. Aggoun ait reconnu avoir eu des relations.
Pour ce qui est du parti, il est probable qu'en matière de suspension du PRG le cas de Corinne Bozon-Guillot - qui n'a rien à voir - ait joué. Elle avait été suspendue du parti (comme Lyon Mag l'avait raconté https://www.lyonmag.com/article/73180/le-prg-accepte-la-demission-de-sandrine-frih-et-exclut-samia-belaziz)
puis ré-intégrée après que les ténors du PRG eurent soulignés combien la situation était ridicule.

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Gentil petit le 25/01/2016 à 07:31

C'était simplement de la gentillesse, il ne savait pas qu'en France c'était interdit.

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ordrejuste le 24/01/2016 à 23:08

Les partis politiques ont des réactions toujours surprenantes. Lorsque le mis en cause n'appartient pas au leur c’est haro sur le baudet, mais quand cela concerne un élu du groupe, alors c’est profil bas, on courbe le dos et on attend que la tempête passe histoire que le vent fasse voler les feuilles. C’est ce qu’a fait Hélène Geoffroy avec son communiqué laconique qui assure aux habitants que tout va bien, la maison est bien gardée mais pas un mot a l’attention des femmes qui ont eu affaire à son adjoint. Dans cette affaire, la présomption d’innocence est bien sur de rigueur, mais quel que soit l’issue du jugement il reste un fait qui devrait faire réfléchir les membres du parti de Morad, Hélène Geoffroy , les membres de son exécutif et Morad Lui-même. Ce dernier a reconnu avoir eu des relations avec ces trois femmes mais des relations consentantes au sein même de la mairie, au sein même de son bureau ce qui est déjà en soit sanctionnable. Est-ce ses beaux yeux ou bien son statut d’élu qui a servi d’argument convainquant. Le jugement permettra de répondre à cette question, mais permettez moi d’avoir mon idée. A un moment donné, il faut dire stop, si nos politiques sont vertement critiqués et déconsidérés, ils y mettent de la bonne volonté.

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Fourviere le 24/01/2016 à 14:15

Bonjour bizarre pour un homme politique

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une vaudaise le 24/01/2016 à 13:49

ok nous verrons quelle sera la position du PRG après les résultats de l'instruction

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