"Le plus grand proxénète, c'est l'Etat"

"Le plus grand proxénète, c'est l'Etat"

L’arrêté municipal qui interdit le stationnement des camionnettes de prostituées à Gerland entre en vigueur ce jeudi. Réaction de Pascale Marcelin, directrice de l’Amicale du Nid.

Comment vous réagissez à cet arrêté municipal ?
Pascale Marcelin : On est évidemment contre cette décision même si on comprend que la situation doit être infernale pour les industriels, les écoliers et les riverains qui vivent dans cette zone, du quartier de l’Artillerie à Gerland à Moulin à Vent. Car c’est vrai qu’il y a souvent des querelles entre ces femmes, que les normes d’hygiène ne sont pas toujours respectées... Mais une fois de plus, la mairie de Lyon repousse les prostituées à la périphérie, pour avoir un centre-ville présentable.
Mais c'est une manière de lutter contre la prostitution !
Non, on éloigne juste le problème. D'ailleurs, la maire a déjà déplacé les prostituées en 2002, puis les a virées de Perrache l’année dernière et maintenant on recommence à Gerland. Pourtant, il y a toujours de la prostitution à Perrache, sauf qu’aujourd’hui elles sont à pied. Le problème en France c’est que la prostitution est autorisée mais qu’on ne veut plus voir de prostituées. On interdit le racolage pour des raisons de sécurité intérieure et pourtant tout le monde a le droit de vendre son corps. Il y a un énorme paradoxe et la loi est perverse. C’est pour ça que pour moi, le plus grand proxénète, c’est l’Etat. Et la mairie de Lyon s’inscrit dans cette démarche. Elle veut simplement nettoyer les rues.
Il y a beaucoup de prostituées à Lyon ?
D’après la police, il y aurait entre 350 et 500 prostituées à Lyon. Dont près d’une centaine de camionnettes à Gerland. Mais cette concentration de camionnettes est inévitable car les prostituées cherchent à se regrouper, ce qui les rassure. Car plusieurs de ces femmes sont victimes des réseaux de proxénétisme. D’ailleurs, l’année dernière, 35 prostituées ont porté plainte contre leur proxénète.
Vos solutions ?
On n'a pas de solutions justement, surtout que l’arrêté de la mairie est complètement légal. Notre plus grosse inquiétude, c’est qu’on ne sait pas où vont aller ces femmes. Et comme elles se font jeter partout, il est très difficile pour nous de suivre leur évolution et d’essayer de les aider.

L’Amicale du Nid est une association qui lutte contre la marginalisation et l’exclusion des prostituées.

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1 commentaire
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loeildelyon le 05/06/2009 à 11:37

Bonjour, 350 à 500 : vous vous mettez des oeillères. De 2000 à 3000 seraient plus exact ! 500 camionnettes multipliées par 4 filles en moyenne cela fait 2000 plus d'autres activités ... Mais rassurez vous, la police est là pour les protéger.

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