Emmanuelle Haziza : "Affaire Preynat : changer la prescription pénale pour les agressions sexuelles sur mineurs"

Emmanuelle Haziza : "Affaire Preynat : changer la prescription pénale pour les agressions sexuelles sur mineurs"
Emmanuelle Haziza - LyonMag

Emmanuelle Haziza est l’invitée de Ca Jazz à Lyon ce mercredi. L’avocate lyonnaise est revenue sur l’affaire du père Preynat, accusé de pédophilie.

La semaine dernière, le prêtre était mis en examen pour agressions sexuelles et placé sous le statut de témoin assisté pour viols sur mineurs. "Un réel soulagement", indique Emmanuelle Haziza, dont le client est l’une de ses victimes présumées, dont les faits ne sont pas encore prescrits.

"Pendant 30 ans, mon client a vécu dans le silence, il avait une quête de paix intérieure que seules les victimes qui ont vécu ce genre d’agression peuvent comprendre. Son agresseur a reconnu les faits, et il est reconnu comme victime. C’est une première victoire".

Comme beaucoup de victimes présumées de ces actes, "il a eu peur d’être traité d’affabulateur, ca l’a maintenu dans une espèce de dépression psychologique constante. Il a eu cette force de s’exprimer, uniquement lorsqu’il a vu l’association La Parole Libérée émerger".

Selon Me Haziza, "il souhaite désormais que toutes les zones d’ombres entourant son dossier soient levées. S’il existe des personnes responsables autres que le père Preynat, qu’elles soient entendues".

La victime et son avocate ont également interpellé le nouveau ministre de la Justice "sur la nécessité de changer la prescription pénale en matière d’agressions sexuelles sur mineurs. Il y a eu une proposition de loi déposée par la sénatrice Chantal Jouanno en 2014, retoquée par l’Assemblée Nationale. Il est grand temps qu’une modification intervienne. (…) Dix ans en plus, ce serait efficace et utile".

Ca Jazz à Lyon est à retrouver tous les matins à 8h10 sur Jazz Radio 97.3 et en podcast sur LyonMag.com

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4 commentaires
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caritas generis humani le 04/02/2016 à 16:44
Oubli obs a écrit le 03/02/2016 à 13h07

La justice est une œuvre humaine. S'il a été décidé qu'un crime contre l'humanité était imprescriptible, c'est compte tenu de son degré ultime dans l'horreur. Les autres fautes ne peuvent l'être car ça n'a pas de sens. 30 ans après une faute, qu'évidemment vous n'avez pas commise ultérieurement, sinon il ne s'agirait pas de 30 ans, la prescription la fait tomber judiciairement. Et c'est normal, car une durée aussi longue sans nouveaux crimes ou délits marque le retour à la normale. Je ne sais pas si je manque de charité, mais vous, vous oubliez le pardon...

Question de point de vue visiblement, mais pour moi toute atteinte à l'humain en tant qu'individu (qui plus est dans son corps, dans son intégrité) est par extension une atteinte à l'Humanité toute entière.
Spécialement quand on porte atteinte à un enfant, cela porte atteinte à son développement psychique qui est en construction.
On porte atteinte à son futur en tant qu'humain au sein de l'Humanité.

Il n'est pas rare également qu'une victime ne puisse parler de ce genre de traumatismes que très tard dans l'âge adulte car elle n'était pas en capacité psychique de le faire avant.
Parfois il arrive même que le psychisme censure des pans entiers d'un traumatisme et qu'un déclic survienne des décennies plus tard.
Pour se reconstruire une victime a besoin d'être reconnue en tant que telle, que le coupable soit puni. Que sa souffrance puisse être reconnue par la justice, la société.

" Les autres fautes ne peuvent l'être car ça n'a pas de sens." ça c'est vous qui le dites.

"Et c'est normal, car une durée aussi longue sans nouveaux crimes ou délits marque le retour à la normale"
Le retour à la normale pour qui? pour le criminel uniquement. Qui peut ainsi vaquer à ses occupations en toute impunité... Tout ça parce qu'il a eu la "bonne fortune" que ses agissements n'aient pas été découverts avant pour x ou x raison.

Je vous laisse constater que la Suisse a déjà modifié la durée de prescription concernant ce genre d'affaires:
http://www.swissinfo.ch/fre/nouvelle-loi-en-vigueur_les-crimes-pédophiles-ne-sont-plus-prescrits/34622656

De toutes façons dans cette affaire, il y a des faits non prescrits, donc le temps ne peut "les effacer" et le présumé sera jugé, par la justice des hommes.
Heureusement d'ailleurs qu'il y a quelques faits non prescrits parce que sinon cette personne pourrait continuer sa vie comme si de rien n'était. (Et ça, non, ça n'est pas la normalité!!!!) Alors que des dizaines d'enfants ont payé les frais des agissements présumés de l'individu en question.

Quant au pardon, je ne sais pas vraiment si j'ai envie de m'exprimer là dessus. Je n'ai que faire de ces histoires de pardon associées à certaines religions etc...
"Pardon mérite en premier lieu repentance et action de réparation" sont les seules choses qui me viennent en tête.
Débat clos pour moi.

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Oubli obs le 03/02/2016 à 13:07
Caritas generis humani a écrit le 03/02/2016 à 11h18

Je suis choquée par le commentaire de "Oubli obs".
Vous sous entendez donc être avocat par la manière dont vous interpellez la personne interviewée.
Quelle belle humanité. Visiblement votre sens de la justice est plus qu’émoussé par le temps (peut-être l'avez vous oublié après toutes ces années...) ou peut-être par manque de charité.

Je ne vois absolument pas en quoi le temps serait un élément absolutoire des actes répréhensibles causés par une personne dans le passé.

De plus ces actes ont des conséquences sur
- l'ensemble d'une vie - même "oubliés" ils marquent l'inconscient pour toujours.

La justice est une œuvre humaine. S'il a été décidé qu'un crime contre l'humanité était imprescriptible, c'est compte tenu de son degré ultime dans l'horreur. Les autres fautes ne peuvent l'être car ça n'a pas de sens. 30 ans après une faute, qu'évidemment vous n'avez pas commise ultérieurement, sinon il ne s'agirait pas de 30 ans, la prescription la fait tomber judiciairement. Et c'est normal, car une durée aussi longue sans nouveaux crimes ou délits marque le retour à la normale. Je ne sais pas si je manque de charité, mais vous, vous oubliez le pardon...

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Caritas generis humani le 03/02/2016 à 11:18

Je suis choquée par le commentaire de "Oubli obs".
Vous sous entendez donc être avocat par la manière dont vous interpellez la personne interviewée.
Quelle belle humanité. Visiblement votre sens de la justice est plus qu’émoussé par le temps (peut-être l'avez vous oublié après toutes ces années...) ou peut-être par manque de charité.

Je ne vois absolument pas en quoi le temps serait un élément absolutoire des actes répréhensibles causés par une personne dans le passé.

De plus ces actes ont des conséquences sur
- l'ensemble d'une vie - même "oubliés" ils marquent l'inconscient pour toujours.

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Oubli obs le 03/02/2016 à 09:35

Non, cher confrère, l'oubli est important. 30 années suffisent. Après, cela ne relève pas de la justice, mais de la charité ou de la psychologie.

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