Samedi 4 mars 2006. Chaïb Zehaf, un Algérien de 42 ans, habitant d’Oullins, sort d’un bar où il vient de regarder un match de foot entre Lyon et Ajaccio. C’est alors qu’il croise sur le trottoir un homme ivre, Jean-Marie Garcia, qui va lui tirer dessus à trois reprises avec un Beretta 9 mm : deux balles dans le thorax et une dans la tête. Après ce meurtre, l’émotion est vive au sein de la communauté algérienne. D’autant plus que les enquêteurs vont très rapidement abandonner l’hypothèse d’un crime raciste. Une décision qui va créer une vraie polémique. Car des témoins affirment que Jean-Marie Garcia a tenu des propos racistes avant de tirer sur Chaïb Zehaf, un cariste, père de trois jeunes enfants. Et qu’un étui à baïonnette portant un insigne nazi a été retrouvé au domicile de Garcia. Mais Me Frédéric Lalliard, avocat de Jean-Marie Garcia, estime que son client est simplement un collectionneur d’armes à feu. Une thèse confirmée par des proches de Garcia, qui le décrivent comme un homme violent, alcoolique mais pas raciste.
En revanche, Garcia, 38 ans, est connu des services de police puisqu’il a déjà passé six semaines en prison en septembre 2000 pour avoir tiré avec une arme à feu dans un bar.
Alors crime raciste ou homicide dû à un état d’ivresse ? C’est la question à laquelle devra répondre la cour d’assises de Lyon le 26 janvier prochain. En attendant, Jean-Marie Garcia a été mis en examen et écroué pour homicide volontaire. Mais si le caractère raciste de ce crime est retenu, comme le souhaite Me François Saint-Pierre, avocat de la famille Zehaf, l’accusé risque la prison à perpétuité.