Meeting du Modem : Un Bayrou très nature

Meeting du Modem : Un Bayrou très nature

Pendant plus d’1h30, le leader centriste a répondu aux questions des militants lyonnais rassemblés au Double mixte à Villeurbanne. Mais une polémique sur la main mise de certains barons du parti sur les fichiers remet en doute la transparence de la prochaine consultation des militants.

“Un changement culturel”. C’est ainsi que François Bayrou a présenté la consultation des adhérents centristes lyonnais pour désigner leur candidat à la prochaine élection municipale. Tout au long de la soirée, le leader du Modem a défendu cette “expérimentation lyonnaise”. Mais il a aussi défendu sa nouvelle ligne ni droite-ni gauche. Ainsi, répondant à un jeune adhérent de Francheville qui lui reprochait d’avoir cessé d’être un allié systématique de l’UMP, Bayrou a marqué une nouvelle fois sa différence avec Nicolas Sarkozy : “moi, je n’ai aucune admiration pour le modèle de la société américaine qui se distingue par des inégalités croissantes.” Tout en défendant son choix de travailler, en fonction des programmes et des circonstances, avec des élus de droite comme de gauche. “Après tout, Azouz Begag était bien dans le même gouvernement que Dominique Perben”, a-t-il fait remarquer avec un clin d’oeil à cet ancien ministre présent au premier rang, tout en estimant qu’il ne fallait pas croire que “le monde politique était peuplé d’ennemis irréductibles.” Ainsi, il a défendu la cogestion de la Communauté urbaine avec Gérard Collomb qui a pris 5 vice-présidents centristes. “Notre objectif est d’avoir un groupe autonome au Grand Lyon mais on ne va pas gérer cette instance de manière partisane.”
Globalement, la salle semblait largement acquise à cette stratégie applaudissant les discours mobilisateurs de François Bayrou qui a martelé qu’il voulait “faire émerger une famille politique nouvelle”, tout en huant les rares intervenants pro-UMP.


Des fichiers mystérieux


Seul ombre au tableau de la soirée : une polémique sur les fichiers d’adhérents. Toujours très naturel, François Bayrou n’a pas cherché à cacher "les faiblesses" de son mouvement face aux questions des militants sur les dysfonctionnements de l'organisation de son nouveau parti. En revanche, les militants ne sont pas repartis convaincus de son explication sur les fichiers. En effet, plusieurs responsables locaux du Modem ont reproché publiquement à Michel Mercier, président du conseil général du Rhône et patron de l’UDF dans le Rhône, de ne pas leur avoir communiqué les coordonnées des adhérents dans leurs communes. Ce qui les empêche bien sûr de les contacter pour les mobiliser. L’équipe de Richard Morales, le candidat Modem à Villeurbanne venu en force, avait même dressé un stand à l’entrée du meeting pour identifier les nouveaux adhérents de sa commune ! Pris au dépourvu, François Bayrou s'est tourné vers Michel Mercier , visiblement agacé, qui a pris le micro pour se justifier en confirmant qu'il ne fallait "pas compter sur lui pour communiquer ces fichiers" en expliquant que c’est la CNIL qui interdisait la “diffusion des fichiers politiques”. Même à des responsables de son parti. Venant à son secours, Bayrou a voulu démontrer que tous les partis politiques étaient soumis à cette interdiction en donnant la parole à un ancien militant du PS mais celui-ci a au contraire expliqué qu'au PS, chaque responsable de section dispose d’un fichier d’adhérents... Une polémique qui vient semer un trouble sur la transparence de la prochaine consultation des militants pour désigner la tête de liste Modem à Lyon. En effet, François Bayrou ayant exigé que chaque candidat à la candidature pour la tête de liste du Modem à Lyon décroche 80 parrainages pour avoir le droit de se présenter, leur bloquer l’accès à ces fichiers risque de privilégier les apparatchiks soutenus par les barons traditionnels de l'UDF lyonnaise.

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