L’élection métropolitaine se jouera-t-elle sur l’Anneau des Sciences ?

L’élection métropolitaine se jouera-t-elle sur l’Anneau des Sciences ?
DR Simon Cavalier

Des années qu’on l’évoque.

Qu’il revient après avoir été discrètement enterré. Des sommes folles ont déjà été dépensées dans des études, des enquêtes publiques, des rapports. Même le gouvernement ne semble plus vraiment pressé de contribuer financièrement à sa réalisation, à l'instar d'autres axes abandonnés comme l'A45.

Toujours vivant alors qu’on ne sait toujours pas avec certitude quel tracé idéal pourrait germer, l’Anneau des Sciences s’est subitement transformé en enjeu majeur de la campagne des métropolitaines. Le type de choix manichéen qui peut créer de l’intérêt pour une élection que bon nombre d’électeurs de l’agglomération lyonnaise ne connaissent ou ne comprennent pas, pour une collectivité tout aussi nébuleuse à leurs yeux.

Jusqu’à présent, trois camps s’affrontaient de loin sur le sujet du contournement autoroutier de Lyon.

Il y a les élus en faveur de l’Anneau des Sciences, qui militent pour sa réalisation immédiate, tout en sachant qu’il y aura au moins 10 ans de battement entre le déclassement total de l’autoroute A6/A7 et l’inauguration de l’ADS. Le plus grand défenseur de ce projet, c’est bien sûr Gérard Collomb.


Vendredi soir, lors d’une réunion avec des militants de la République en Marche, le maire de Lyon l’a répété : il veut un "Anneau des Sciences nouvelle génération" basé sur des interconnections avec les transports en commun. Le métro B à Saint-Genis-Laval mais aussi le futur métro E à Tassin sont les clés selon lui pour réussir, 30 ans après son lancement, à boucler l’ADS.

Il y a les élus sceptiques, prudents, voire peureux. Ceux qui ne veulent pas froisser le monde économique attaché à ce possible axe pourvoyeur d’emplois. Mais qui ont conscience que le combat écologique prend de plus en plus d’ampleur. Et qu’en 2020, annoncer la réalisation d’une autoroute dans l’Ouest lyonnais, c’est comme envoyer directement une invitation à la création d’une ZAD médiatisée et qui retarderait davantage l’ADS.


François-Noël Buffet, candidat LR aux métropolitaines, est encore dans cette catégorie. Au Progrès cette semaine, le sénateur a reconnu que l’actuel tracé pouvait être considéré comme "trop cher et peut-être, sur le plan environnemental, destructeur". Mais martèle que demain, après le déclassement de l’autoroute, "on a 80 000 véhicules dans la nature (…) qu’il faut gérer". D’où sa proposition d’un moratoire pour retarder, encore, le dossier, et l’envisager sous un autre angle.

Une manière de contenter tout le monde, car les pro-ADS verront sa position comme un refus d’abandonner le contournement et les anti se contenteront de savoir qu’on repartirait pour au moins 5 ans d’études en tous genres.

Un ADS pour les lier

David Kimelfeld faisait encore partie de cette catégorie il y a quelques jours. Mais en off, ses proches préparaient le terrain jusqu’à cette annonce vendredi soir : l’actuel président de la Métropole de Lyon se prononçait contre l’Anneau des Sciences. "Santé publique, pollution, congestion, financement… rien de positif n’en ressortirait", indiquait-il, alors qu’il avait pourtant voté aux côtés de Gérard Collomb pour sa réalisation.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Coup de com’ politique pour se démarquer de son mentor ? Peut-être, et certains n’hésiteront pas à faire le parallèle entre ADS et Gérard Collomb. C’est en tout cas ce que pense Bruno Bernard, le candidat écologiste. "On jugera de sa sincérité en période électorale. Au moins, David Kimelfeld pourra soutenir notre politique en mars après notre victoire", nous glissait-il, juste avant l’officialisation de la position du meilleur ennemi de Gérard Collomb.


Les Verts ont été les premiers à faire de l’Anneau des Sciences le coeur de leur campagne. C’est la condition sine qua non imposée par Bruno Bernard pour choisir ses potentiels alliés. Il l’a répété, tout candidat qui soutiendra le projet sera combattu et ne pourra pas une seconde envisager de faire alliance avec lui, même s’il s’agissait du dernier recours pour remporter la Métropole en mars prochain.

Bruno Bernard estime par ailleurs qu’en utilisant autrement les 3 milliards d’euros que coûterait au bas mot l’Anneau des Sciences, on pourrait faire des miracles écolos dans l’agglomération.

Et voilà que se dégagent deux blocs dans cette histoire. Il serait prématuré d’y voir un rapprochement en vue du second tour de l’élection. Il serait naïf toutefois de ne pas imaginer Gérard Collomb et François-Noël Buffet s’accorder électoralement sur cet Anneau des Sciences 2.0 tandis que David Kimelfeld et les écologistes se retrouveraient côte à côte dans le rôle du fossoyeur à l’enterrement de l’ADS.

X
40 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
Rasle bol 69 le 01/12/2019 à 11:36

Avec le déclassement de l'A6/A7, en l'absence de l'anneau des sciences tout le trafic de transit nord-sud passera par l'est qui va devenir totalement invivable.

Signaler Répondre

avatar
axel le 01/12/2019 à 11:25

lyon est la seule ville en europe a être traverser par une autoroure, même Marseille si mal gérée a su supprimer son autoroute penetrante et relancer la joliette. A croire qu'il faut voter à droite pour avoir moins de pollution en en centre ville . L'anneau des sciences ne peut voir le jour que si on démantèle le cdp (centre d'échange de perrache) en echange de moins de pollution. Si on a la fois l'anneau des sciences (enterré je le rappelle pour ses detracteurs) et la cabegie de perrache ce serait un crime contre la population lyonnaise !!

Signaler Répondre

avatar
Anti-ADS le 01/12/2019 à 11:14
Impressionnant a écrit le 01/12/2019 à 10h37

On est dans un monde de fous. L'agglo se densifie, elle grossit, les gens ont toujours besoin de se déplacer et de vivre. On veut une agglo dynamique, conserver ou améliorer notre niveau de vie, ce qui est fort légitime et naturel.
Et, en même temps, on contraint les déplacements (on ne fait pas tout à vélo), on veut moins consommer, on supporte de moins en moins ceux qui produisent, créent de la richesse...
Personne ne veut voir (ou fait semblant de ne pas voir) que ces 2 positions sont contradictoires.
Si on veut faire moins (à condition que cela soit la volonté de la majorité), il faudra admettre que notre niveau de vie de dégradera (santé, logement, nourriture, éducation, sécurité...).
Les écolos le savent, mais se gardent bien d’expliquer toutes les conséquences de leur idéologie.

On a évidement tous envie de se déplacer vite tout le temps, sauf que tout à un coût. Et celui de l'anneau des sciences est démentiel. Il représente plus que la participation française au tunnel du Lyon Turin (42% de 8,5 Mds€)

Le pire, c'est que l’État a refusé de mettre le moindre centime dans cet anneau des sciences. Alors une collectivité qui s'endette à hauteur de 4 MILLIARDS d'euros pour un projet qui est loin de faire l'unanimité, c'est clairement un mauvais choix.

Signaler Répondre

avatar
Anna Lyse le 01/12/2019 à 11:10

Si d’aventure les privilégiés du centre-ville obtenaient satisfaction sur la disparition de la voiture, une révolte autrement plus importante que celle des gilets jaunes rassemblerait riches et pauvres dans l’agglomération et au-delà. La voiture, soit-elle électrique, c’est l’autonomie et la LIBERTÉ !

Signaler Répondre

avatar
Contre l'ADS ! le 01/12/2019 à 11:03

On a déjà l'A46 pour le contournement de Lyon il faut juste forcer les automobilistes à l'utiliser ! Pas la peine de construire l'ADS et réserver entièrement cet argent pour construire des transports en commun (pas que les TCL, mais aussi les TER) plus performants !

Signaler Répondre

avatar
Impressionnant le 01/12/2019 à 10:37

On est dans un monde de fous. L'agglo se densifie, elle grossit, les gens ont toujours besoin de se déplacer et de vivre. On veut une agglo dynamique, conserver ou améliorer notre niveau de vie, ce qui est fort légitime et naturel.
Et, en même temps, on contraint les déplacements (on ne fait pas tout à vélo), on veut moins consommer, on supporte de moins en moins ceux qui produisent, créent de la richesse...
Personne ne veut voir (ou fait semblant de ne pas voir) que ces 2 positions sont contradictoires.
Si on veut faire moins (à condition que cela soit la volonté de la majorité), il faudra admettre que notre niveau de vie de dégradera (santé, logement, nourriture, éducation, sécurité...).
Les écolos le savent, mais se gardent bien d’expliquer toutes les conséquences de leur idéologie.

Signaler Répondre

avatar
Idées courtes! le 01/12/2019 à 10:28

Kimelfeld est une caricature du boboland croix-roussien!
Suivisme béat et raisonnement à courte vue!

Signaler Répondre

avatar
Le COL, vite! le 01/12/2019 à 10:23

C'est le COL, Contournement Ouest de Lyon, qui réglerait de nombreux problèmes... Il est toujours au SCOT...
Sans le COL, le bassin de Lyon continuera à être asphyxié, Anneau/TOP ou non...

Signaler Répondre

avatar
SPARTACUS le 01/12/2019 à 10:20

Merci de voir un peu plus haut... La seule bataille qui vaille est celle entre les républicains et les identitaires! Tout le reste est secondaire!
Le "Printemps républicain" arrive!
Lire les articles en ligne suite à son lancement en politique hier...

Signaler Répondre

avatar
Papimouzo le 01/12/2019 à 10:11

Comment peut on croire en des personnes qui vivent dans le mensonge ou la parole de bois C est selon !!!
Pour avant les élections et contre pendant !!
Rien que de les voir en photo il me file Touss la jaunisse C est pourquoi j irai voter
pour le R. N. rien que pour les emmerder !!!!
Bref la chute de ROME façon sauce lyonnaise!!!!!

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.