Etienne Blanc, une campagne qui roule

Etienne Blanc, une campagne qui roule
LyonMag

Sous un ciel menaçant mais sur de l’asphalte encore sec, Etienne Blanc apparait tout à coup dans le petit groupe de militants porteurs de casquettes blanches à son effigie.

Des sondages en hausse ("on attend le croisement des courbes", sourit sa tête de liste dans le 3e Béatrice de Montille), et le récent ralliement des centristes (parmi lesquels Laurence Croizier, actuelle adjointe dans le 6e) devraient donner le sourire au candidat LR.

S’il parait un peu renfrogné en enfourchant son Vélo’v pour un départ place de la Croix-Rousse, ce n’est pas à cause du vélo ("j’ai fait le col du Galibier", assure-t-il), c’est plutôt la perspective d’une journée de campagne qui promet d’être intense après une nuit trop courte. Pascal Blache en révèle les détails en riant doucement : "on a fait deux réunions d’appartement hier soir et après on a bu des coups en refaisant le monde".

Mais même fatigué, Etienne Blanc a toujours une anecdote. Comme celle de son père qui, Elève Officier de Réserve en 1946, est chargé d’emmener 20 jeunes conscrits de la croix rousse lyonnaise jusqu’à Marseille, et qui par de prompts abandons, n’en gardera qu’un seul à ses côtés à l’arrivée, les autres faiblissant devant la difficulté ou ne sachant pas faire du vélo.

Ascenseur à vélo

Pour ce qui est de ce samedi de février 2020, l’objectif de cette sortie en Vélo’v a été organisée par Myriam Fogel-Jedidi – actuelle élue LR du 1er - que le groupe Objectif Lyon d’Etienne Blanc s’efforce de suivre (elle est ceinture noire de judo et très énergique). Car, reprenant la vieille idée d’un remonte-vélo le long du tunnel reliant la rue Terme au boulevard de la Croix-Rousse (qui figurait déjà dans le programme de Gérard Collomb en 2014), elle a eu l’idée d’y adjoindre des ascenseurs permettant aux habitant des Pentes d’accéder aussi à ce remonte-vélo. Elle fait donc visiter son projet au groupe.

Bienveillant mais pas totalement conquis, Etienne Blanc commence à ce moment-là à se dégourdir le programme politique en évoquant l’absolument nécessaire (et très ancien) contournement ferroviaire de Lyon (le CFAL) et le retard pris par la Métropole dans le financement coalisé de la construction des voies d’accès ferroviaire au tunnel Lyon-Turin. Le reste de l’équipe de campagne essaye de visualiser mentalement le futur ascenseur à vélo de la rue des Tables Claudiennes. Ceci fait, tout le monde réenfourche sa monture rouge et grise et entame prudemment la descente vers la place Sathonay avec un espoir de café chaud dans un bar à brunch.

Mais surgissant de l’arrière, Etienne Blanc dévale le cours du Général Giraud en tête. Tout en prenant des virages penchés il tonitrue sa stratégie en riant : "dans le peloton j’endors les adversaires, et sur la ligne d’arrivée je surgis pour terminer premier". Redevenu sérieux, devant son café, il évoque les 3 points de son programme qu’il ne négociera pas en cas d’alliance à passer : déminéraliser la ville, faire un programme de mobilité réussi, transformer la Métropole pour qu’elle soit accessible au citoyen. Est-ce un renoncement à un accent mis sur la sécurité ? "Certainement pas", répond-il, évoquant le maintien du chiffre de 600 policiers municipaux à atteindre (il avait dit 500 devant Yves Thréard au Talk du Figaro).

La traversée de Lyon

Il faut déjà quitter le bar à brunch, réenfourcher les Vélo’v, et traverser tout Lyon par le cours Lafayette pour rejoindre le restaurant trop exigu du 3e arrondissement où un mâchon lyonnais régale le reste des équipes de la campagne. Il pleut franchement cette fois, il n’y a plus de pente, c’est long. "Si c’est à Grenoble que vous voulez qu’on déjeune je vais plutôt y aller en train", plaisante l’ancien maire de Divonne. Chemin faisant le regard du candidat Blanc sur l’hyper local alterne avec des réflexions qui vont bien au-delà de la ville de Lyon. Tous les 20 mètres de trottoir bitumé il lance "et là, pourquoi il n’y a pas d’arbustes ?"

Car il ne veut pas non plus lâcher sa promesse de 500 000 arbres ou arbustes qu’il plantera s’il est élu.  Quand on lui objecte que des services entiers, à la Ville ou la Métropole, cherchent sans doute déjà depuis des années comment planter plus d’arbres à Lyon, que le sous-sol manque de terre, qu’il faut mettre des pots en l’air pour éviter les conduits d’eau chaude, d’eau froide, de gaz, d’électricité, de la fibre... qui seraient détruits par les racines de ces mêmes arbres, il répond par un lapidaire : "C’est la volonté politique qui manque", et il pédale plus vite.

Etienne Blanc, qui connait très bien l’action en politique (VP à la Région AURA, trois fois député, maire dans l’Ain) continue mystérieusement à croire que la volonté politique de changer les choses est la clef du problème. Quand il arrive enfin dans le restaurant où une ovation salue son entrée, il monte sur une chaise pour quelques mots qui n’attaquent personne et qui remercient les présents : "On nous avait dit que pour être candidat ici il fallait appartenir à une lignée de lyonnais. Et on nous avait dit qu’il y avait la statue du commandeur. Mais depuis 48h nous sommes en deuxième position alors que nous n’avons pas encore pris la place que l’on mérite dans les médias. C’est à vous que vous le devez : à votre présence dans les cages d’escaliers et sur les marchés".

Les têtes de liste, les sympathisants, les militants, se serrent dans les rires et l’espoir. Etienne Blanc n’est pas au bout de son périple, mais il ne le finira pas à deux comme son père à Marseille, c’est sûr.

@lemediapol

X
34 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
Fraîcheur le 04/02/2020 à 11:47

Quel vent de fraîcheur. Ca fait du bien

Signaler Répondre

avatar
Jean-Pierre Helle le 04/02/2020 à 11:03

Il fait une belle campagne ce Monsieur Blanc.

Signaler Répondre

avatar
69001 le 04/02/2020 à 10:55

Ils nous prennent pour des cons avec leur velo ?

Signaler Répondre

avatar
COLLOMB c’est non le 04/02/2020 à 09:51

Il serait bien que M. BLANC nous dise dès maintenant avec qui il compte s’allier au 2eme ou 3ème tout quand il évoque les 3 points qu’il ne négociera pas dans le cadre d’une alliance. BROLIQUIER ne dépassera pas les 5% sauf peut être dans le 2eme arrondissement, donc il ne pourra pas s’allier avec lui. Tant qu’il laisse planer le doute sur une alliance avec COLLOMB à Lyon et à la métropole, c’est hors de question de voter pour lui !

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.