Lyon : 10 mois avec sursis pour les agresseurs d’un chauffeur de bus

Poursuivis pour violences aggravées avec arme et outrages adressés à une personne chargée d’une mission de service public, Gisley et Abdel-Karim, dont le père est conducteur de métro, ont également écopé de 105 heures de travail d’intérêt général et d’une amende de 400 euros, d’après nos confrères du Progrès.

Les deux condamnés possédaient chacun un antécédent judiciaire. Abdel-Karim était même soumis, au moment des faits, à un contrôle judiciaire lui interdisant de s’éloigner de son domicile entre 22 h et 6 h.

Les jeunes en formation de maçonnerie ont déclaré lors de l’audience assumer leurs actes, tout en précisant qu’ils avaient bu, rapporte Le Progrès. Abdel-Karim justifie le jet de gaz par la "peur" qu’il a ressenti lorsque le chauffeur s’est approché pour leur demander de sortir.

Sans porter de masque ni valider leur titre de transport, les deux individus étaient montés à bord du C7 reliant gare Part-Dieu Vivier-Merle à Hôpital Lyon Sud, au niveau de l’arrêt Place Docteurs Mérieux, situé dans le septième arrondissement de Lyon.

Au cours du trajet, l’un des deux jeunes avait craché au sol une dizaine de fois et demandé du feu à l’un des deux autres passagers présents dans le bus pour allumer une cigarette. Il avait également demandé par deux fois l’arrêt du bus, sans toutefois y descendre. Les deux jeunes avaient par ailleurs nargué le conducteur en agitant leurs masques en rigolant.

Anxiolytiques et séances chez le psychologue pour le conducteur

C’est au niveau de La Mulatière que le conducteur de 54 ans s’était levé, pour leur rappeler l’amende en cas de non-port du masque et leur demander de descendre. Le jeune le plus véhément avait alors bloqué la fermeture des portes pour empêcher que le bus reparte. Abdel-Karim avait ensuite aspergé la victime, au niveau de la tête, à l’aide d’une bombe lacrymogène.

Le conducteur avait néanmoins pu repartir, les deux mis en cause étant sortis. Mais ces derniers avaient réussi à stopper, plus loin, le véhicule en jetant une trottinette en libre-service sous les roues. Le conducteur avait alors été victime d’un deuxième jet de gaz lacrymogène de la part, cette fois, de Gisley.

Il s’était vu délivrer deux jours d’interruption totale de travail. Des anxiolytiques et des séances chez le psychologue lui ont été prescrits.

Il avait porté plainte, tout comme Keolis, en charge de l’exploitation du réseau TCL.

Gisley et Abdel-Karim, identifiés grâce aux images de vidéosurveillance, avaient été interpellés ce mercredi matin à leurs domiciles respectifs, situés à Irigny et Sainte-Foy-lès-Lyon et ensuite placés en garde à vue à Oullins.