Lyon : le cours Charlemagne bientôt coupé à la circulation au niveau de Confluence

Depuis sa sortie de terre avec l’appui de Gérard Collomb, le quartier de la Confluence dans le 2e arrondissement de Lyon est réputé être l’un des pires en termes d’accessibilité. Des embouteillages monstres se forment traditionnellement le soir, et nombreux sont ceux à maudire la personne qui a fait arriver le métro en surface à Perrache, condamnant désormais tout espoir de prolonger la ligne jusqu’à la pointe de la Presqu’île car les travaux seraient trop coûteux.

Or, depuis le 6 octobre, le quartier a dû s’adapter aux travaux de prolongement de la ligne de tramway T2 jusqu’à la station Hôtel de Région-Montrochet. Pour l’occasion, le cours Charlemagne a été coupé à la circulation à ce niveau dans le sens Sud-Nord. Les automobilistes s’entassent désormais sur le quai Perrache, lui aussi en pleine transformation en prévision de l’arrivée, un jour, du boulevard urbain à la place de l’autoroute déclassée M6/M7.

Selon nos informations, la configuration actuelle, qui n’arrange personne, a donné des idées à la majorité métropolitaine. Les équipes de Bruno Bernard, président EELV de la collectivité, ont décidé de piétoniser partiellement le cours Charlemagne. Les élus souhaitent conserver cette portion fermée pour expérimenter "un urbanisme de transition". Concrètement, les véhicules ne seront plus autorisés à la fin des travaux du T2, ce qui déportera encore et toujours le trafic sur le quai Perrache. Cette mise en place devrait intervenir en début d’année 2021.

Toujours selon nos informations, le même tronçon, mais dans le sens Nord-Sud doit également subir cette transformation à terme. Cela créerait donc un carré piéton, de l’esplanade François-Mitterrand jusqu’à la darse, le centre commercial et l’Hôtel de Région.

Quid du quai Antoine Riboud ? La fermeture du cours Charlemagne pourrait également le condamner, à moins de ne piétoniser qu’après ce croisement, et donc d’offrir seulement la possibilité de tourner à gauche, en direction du nord.

Ainsi, les responsables de l’urbanisme à la Métropole de Lyon, mais aussi à la Ville, souhaitent désengorger le carrefour Charlemagne, et laisser plus de place aux modes doux : vélos, trottinettes, piétons et transports en commun.

Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon, ne semble pas sur la même longueur d’onde que les Verts sur ce sujet. "Pour l’instant, j’y suis opposé. Cela va encore plus enclaver la Confluence, qui l’est déjà. Nous allons lancer un questionnaire auprès de la population, sous le même format que le retour d’expérience de la piétonisation de la Presqu’île. Environ 10 000 personnes vont le recevoir. Si jamais les riverains disent qu’ils sont favorables, j’essayerai de m’en convaincre", nous a confié le jeune élu. "Les écologistes me disent que les commerçants de la Confluence sont pour. Quand je les ai rencontrés il y a trois semaines, ils étaient contre", conclut-t-il.

Le dossier est désormais sur le bureau de Grégory Doucet. Il doit donner sa position sur le sujet, mais sans surprise, il devrait valider le projet.

Mais visiblement, peu importe l’avis de l’opposition, de la population et des commerçants, la décision semble plus qu’actée à la Métropole.