Grippe A : "Si la santé n'a pas de prix elle a malheureusement un coût!"

Grippe A : "Si la santé n'a pas de prix elle a malheureusement un coût!"

Villeurbanne veut se faire rembourser le coût de la vaccination contre la grippe A. La municipalité a annoncé lundi matin qu’elle allait faire une demande auprès de l'Etat. Les frais engagés s'élèvent à 80 000 euros si l’on déduit l'avance versée par la préfecture. Villeurbanne met en avant les dépenses de gardiennage et de nettoyage du centre de vaccination, la mobilisation du personnel administratif et la consommation en énergie. Près de 10 000 habitants de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin avaient été vaccinés sur ce site. Et pour Jean-Paul Bret, le maire de la ville, l'État, qui s'est engagé à couvrir ces frais, doit maintenant honorer sa promesse. Interview.

Lyon Mag : Vous demandez le remboursement de vos frais par rapport à la vaccination contre la grippe A ?
Jean-Paul Bret :
Nous ne faisons que demander ce qui nous avait été promis. Au moment où les centres de vaccination sont ouverts, où l’État a mis en place cette procédure extrêmement lourde d’ouverture de centres de vaccination, nous étions réquisitionnés, car nous n’avions pas le choix. Mais nous l’avons fait sans avoir besoin du concours de la force publique, nous l’avons fait volontairement. En revanche, l’engagement de l’État était de dire à ce moment là que les frais que nous avions engagés seraient remboursés. La facture correspond à des travaux faits.

Concrètement, cela correspond à quel type de travaux ?

Sur les 96 000 euros demandés, 45 000 correspondent àdes travaux d’aménagement, de câblage, de mobilier. nous nous étions installés dans une salle de sport, il fallait donc modifier l’environnement. L’autre moitié représente des frais de personnel en terme de logistique autour du centre de vaccination, de l’accueil, aux agents techniques, en passant par les gardiens.

Ces personnels étaient mobilisés uniquement pour ça ?
Ces personnels étaient soient des vacataires, pour certains d’entre eux, que la ville a payé directement, soit ces personnels ont été pris dans  d’autres services, et qui ont eu un coût indirect pour la collectivité. Ce qu’ils faisaient dans les centres de vaccination, ils ne la faisaient pas ailleurs.

Vous demandez ce remboursement car, pour 10 000 vaccinations, mobiliser tant de personnes et tant de temps n’était peut être pas utile ?
C’est un autre débat.  Il y a un débat auquel on ne doit pas échapper, et qui est un débat national, qui est de savoir si tous les moyens qui ont été mis en oeuvre pour ces centres de vaccination étaient légitimes. Mme Bachelot nous parle du principe de précaution. Moi, je ne veux pas rentrer dans ce débat là aujourd’hui. Nous avons fait ce que l’on nous a demandé de faire. cela ne m’empêche pas d’avoir un opinion de citoyen, voire d’élu, pour dire que peut être on en a fait trop. Mais c’est autre chose. Nous avons fait strictement ce que l’État nous a demandé faire, et nous l’avons bien fait. Nous n’avons pas poussé à la dépense. Quelques fois, lorsque l’on nous demandait d’ouvrir davantage, nous avons fait remarquer que ce n’était pas forcément une nécessité. j’ai envie de dire que nous avons fait des prix au plus juste. Nous avons engagé des moyens au plus juste. nous sommes dans la situation d’une entreprise quia fait des travaux, qui est intervenue à la demande d’un client, en l’occurrence l’État, et qui présente sa facture. Ce n’est pas un remboursement, nous demandons à être payé pour ce que nous avons engagé.

Peut-on dire que vous demandez à ce que l’on vous rende des comptes ?

C’est plutôt nous qui rendons des comptes en envoyant la facture. D’une certaine manière, nous justifions de toutes ces sommes là, et nous demandons à ce que cette facture soit honorée. Comme l’État, au moment de l’ouverture des centres de vaccination, s’est engagé à ce que les frais soient pris en charge par l’État, ce qui était assez logique, et ce qui a peut être convaincu des communes réticentes à s’engager.

Vous espérez ce remboursement pour quand ?
Je prend la comparaison avec les entreprises. Aujourd’hui, une entreprise qui travaille pour une collectivité territoriale à la demande de l’État, demande à être payée dans les trente jours. Si nous étions payés dans les trente jours, cela nous conviendrait parfaitement.

Vous pensez que votre demande va engager les autres villes à faire de même ?
Je souhaite que toutes les villes soient payées pour les frais qu’elles ont engagé. Je souhaite que le coût de cet ensemble d’opérations au niveau national soit estimé. C’est là qu’il faut rendre des comptes.Je crois qu’une mission parlementaire va se mettre en place. Je pense que l’Inspection générale de la santé publique doit être missioné pour établir ce que les collectivités territoriales et l’État ont engagé pour cette opération. Cela permettra d’enrichir le débat sur la proportionnalité des moyens et le niveaux de l’épidémie.

Pensez-vous que trop d’argent aurait été dépensé ?

Je n’ai pas suffisamment d’éléments pour rentrer dans ce débat, mais j’entends les citoyens dire qu’ à été surestimé l’intensité et le niveau de l’épidémie. Quand on fait des comparaisons avec ce que l’État ou la collectivité met par exemple dans le domaine soit du cancer, soit d’autres maladies, on constate une grande disproportion. Quand on voit que finalement, la grippe Aa provoqué un nombre de victimes beaucoup plus faible que les grippes ordinaires, ou si l’on compare avec d’autres maladies, ce sont des éléments objectifs qui montrent effectivement qu’il y a eu une surestimation. certes, celle-ci émane, dans un premier lieu, de l’OMS, mais elle a été relayée par l’État sans beaucoup de mesure par rapport aux risques. Quand on est amené à juger ces choses là, il faut se projeter dans l’avenir. Demain, il y aura d’autres pandémies, d’autres menaces sanitaires auxquelles nous devrons faire face. Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût. A partir de là, il ne faut pas gaspiller l’argent. Il faut toujours garder une forme de proportionnalité entre la réponse et le risque. C’est sans doute à ce niveau là qu’il peut y avoir un vrai débat

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8 commentaires
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bernard le 07/03/2010 à 12:56

c'est mieux de soigner les gens, que de filer 200000 euro a l'asvel

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lolo le 06/03/2010 à 12:52

il vaut mieux soigner les gens contre une grippe, que verser 100000 euros aux basket!!!!!!!

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Cedman77 le 03/03/2010 à 18:21

Quant à Mr Le Citoyen, et son merci pour l'Afrique, franchement c'est déplacé. On va nourrir l'Afrique ou Haïti avec des vaccins et des masques ?

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Cedman77 le 03/03/2010 à 18:19

Faut-il rappeler que Villeurbanne est la ville qui lève le plus d'impôts locaux dans le Rhône ? Faut-il lucidement condamner le principe de précaution ? Faut-il compter combien le ou les labos pharmaceutiques ont touché pour cette campagne, une mesure anti crise comme une autre peut être ? Vacciné, pas vacciné, le problème ne se pose pas ici, personnellement, j'ai peut être de la chance, mais ma dernière grippe date d'il y a 6 ans, et je n'ai pas de souvenir d'en avoir chopé une avant, alors les vaccins... Il semble qu'encore une fois, le transfert de compétences depuis l'Etat vers les collectivités locales ne s'accompagne pas d'un transfert de fonds.

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un citoyen le 01/03/2010 à 18:08

Au moment ou l'Afrique meurt par manque de vaccins et de médecins, au moment ou Äïti a besoin de médecin et de vaccin, la mairie de Villeurbanne se plaint que le gouvernement français est mis des centres de vaccination ! il voulait quoi des morts à Villeurbanne ?

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mère de famille le 01/03/2010 à 18:05

je suis une mère de famille et j'ai fait vacciner mes 3 enfants à la salle des gratte ciel.je remercie les medecins et l'état ! je comprend pas pourquoi monsieur Bret était contre les vaccins...il refusait la santé et la protection à mes enfants ??? Je suis indignée !!!

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BABA DES GRATTE CIEL le 01/03/2010 à 17:59

DU MATRAQUAGE ANTISARKO C EST L HABITUDE A VILLEURBANNE SURTOUT AU CONSEIL MUNICIPAL MONSIEUR RYSTO PREND LE RELAIS DE MONSIEUR BRET

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UN CONTRIBUABLE VILLEURBANNAIS le 01/03/2010 à 16:12

C EST VRAIMENT ANTI GOUGERNEMENT DE LA PART DU DIRECTEUR CABINET DU MAIRE METTRE EN DOUTE L HONNETETE DE L ETAT AVANT D AVOIR UNE REPONSE C EST DE LA DESINFORMATION SURTOUT EN PEROIDE ELECTORALE MONSIEUR RYSTO MONTER VOTRE DOSSIER AU LIEU DE POLEMIQUER DANS LA PRESSE LE RAPPORT 80000 EUROS 10000 VACCINES EST DE 8 C EST 4 PETITS FOURS DANS LES RECEPTIONS

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