Emmanuel Hamelin vise les Municipales de 2014

Emmanuel Hamelin vise les Municipales de 2014

« Aucune amertume .» Balayée la défaite des Régionales, passée à l’as la déception d’avoir été écrémé des listes, Emmanuel Hamelin revient, plus déterminé que jamais. Le conseiller municipal, et désormais ex-conseiller régional, veut reconstruire la droite lyonnaise, bien mal en point après la claque du 21 Mars. L’homme se pose en rassembleur, avec un objectif : conquérir la mairie de Lyon en 2014. Défaite des Régionales, relations avec Perben, législatives de 2012, Grand Stade, Hotel-Dieu, TLM, Hamelin fait le point sur l’actualité de Lyon, et prend de la hauteur. Interview

Lyon Mag : Vous quittez aujourd’hui votre poste de conseiller régional. Quel est votre sentiment ?
Emmanuel Hamelin :
Je ne suis pas homme à avoir des amertumes. Je pense qu’en douze ans, j’ai fait beaucoup de choses à la Région. J’ai créé le groupe RPR, à l’époque où Charles Millon avait des problèmes avec le Front National. J’ai été président de ce même groupe, qui était le plus important de la Région, quand Anne-Marie Comparini en était la présidente. Je n’ai jamais accepté de vice-présidence ni de l’un, ni de l’autre, pour rester en cohérence avec mes convictions. Cela n’a jamais été pour moi le lieu où l’on accédait au pouvoir pour le pouvoir. Pendant la dernière mandature, j’ai beaucoup travaillé sur tous les gros dossiers, comme le budget, le siège ou les dossiers de politique nationale. J’avais même, en fin de mandat, présenté un contre-budget, ce qui était un exercice lourd. J’en ressors sans amertume, avec une bonne expérience, et une meilleure connaissance des dossiers locaux.

Pourquoi la droite régionale a perdu si largement ce scrutin des Régionales 2010 ?

Le résultat est extrêmement décevant, en Rhône-Alpes et sur l’ensemble de la France. Il y a deux choses qu’il faut retenir : le taux d’abstention est resté très élevé, même s’il y a eu un frémissement au second tour, ainsi que l’inquiétante montée montée du Front National. Les rhônalpins sont très éloignés du fait régional. Ils ne comprennent pas ce que fait cette collectivité qui est une des plus récentes dans notre République. La campagne ne s’est pas faite sur les enjeux régionaux. Elle s’est faite en partie sur des enjeux nationaux. Les abstentionnistes de droite ont vécu avec sans doute de l’amertume et de la déception les dernières ouvertures faites par le gouvernement. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti sur le terrain. Pour autant, la position de Nicolas Sarkozy, qui souhaite maintenir le rythme des réformes, me semble plutôt appropriée. S’il devait renoncer à cette démarche là, je pense que la sanction de ses électeurs serait encore plus lourde.

Comment rendre l’entité du Conseil Régional plus visible ?

Il y a urgence à faire la grande réforme des collectivités territoriales prônée par Nicolas Sarkozy et prévue pour 2014. Dès lors que les gens n’auront plus à élire une liste dans laquelle ils ne se reconnaissent pas forcément, cela simplifiera beaucoup de choses. Aux prochaines élections régionales, qui seront en même temps départementales, les conseillers territoriaux auront des comptes à rendre à leurs électeurs. Je pense que que les gens comprendront un peu mieux qui fait quoi. C’est aussi un des enjeux de cette réforme, puisque les compétences vont être définies beaucoup plus clairement entre l’ensemble des collectivités qui nous régissent.

«Dominique Perben a encore des choses à dire sur Lyon»

Ne pensez-vous pas que la constitution problématique des listes UMP  a mal lancé la campagne ?

Un scrutin de liste est toujours très compliqué. La politique d’ouverture n’a peut être pas été très bien ressentie par notre électorat. Nous avons fait une large place à des partis associés à l’UMP. Cette démarche,  c’est un peu un déni d’UMP qui est fait depuis quelques temps. Ce n’est d’ailleurs pas propre à Rhône-Alpes. Nous avions constitué l’UMP pour que tout le monde se retrouve dans la même maison, pour éviter les primaires sanglantes comme nous avions pu en vivre dans notre histoire. On se rend compte aujourd’hui que ce n’est pas forcément la bonne solution puisqu’on essaie de faire revivre des sensibilités qui, manifestement, ne trouvent pas leur place au sein du mouvement. Le Nouveau Centre, le Parti Radical et la Nouvelle gauche se sont largement servis. Nous leur demandons maintenant d’exister un peu plus. Se pose maintenant la question même de l’organisation de l’UMP : est ce que la parti reste une grande famille ? Est ce que tout le monde s’y retrouve ? Va-t-on réussir à faire vivre des sensibilités ou faut-il créer à l’extérieur de l’UMP  d’autres sensibilités ? Sur le résultat de cette composition de liste, je considère que ce n’est pas ce qui a fait l’échec du scrutin pour nous.

On a dit les «perbenistes» à l’origine de votre éviction des listes pour les Régionales...

Je m’inscris dans la reconstruction. Et dans ma démarche, je ne souhaite exclure personne. On a trop souvent, dans cette ville, privilégié le moins au plus, le copinage à l’intérêt général. Je pense que cela fait partie de la machine à perdre. Ma démarche s’inscrit dans une volonté d’union et de rassemblement de tous. Je considère que Dominique Perben a encore des choses à dire sur Lyon. On aura besoin de Perben, de Noir, de Chabert, et de tous ceux qui ont quelque chose à dire pour l’avenir de Lyon. Ceux qui voudraient essayer de m’amener sur un terrain où je règle mes comptes se trompent. Ma volonté est d’avancer unis et rassemblés. Après la défaite des municipales, il y a eu beaucoup de commentaires ici et là. Je n’ai jamais visé Dominique Perben comme le seul coupable. Je considère que cette défaite était collégiale. J’ai eu ma part de responsabilité en tant que tête de liste dans le 4ème arrondissement, même si j’ai fait probablement un des meilleurs scores sur Lyon. J’étais en concurrence sur un arrondissement de gauche qui est le seul à ne pas être passé au premier tour. Ma démarche s’inscrit dans un très large rassemblement.

Les Municipales de 2014, c’est là votre objectif ?
Je veux prendre l’initiative sur les Municipales de 2014. Je me déclare maintenant car, après la défaite que nous venons de subir, c’est le moment ou jamais de se poser les bonnes questions, d’envisager les choses de manière différente. C’est dans cet état d’esprit que je me lance dans cette bataille politique, avec une volonté de rassemblement. L’heure n’est pas aux règlements de compte. Il faut une place pour tous, et des objectifs pour les uns et les autres. Si cela passe par une recomposition, pourquoi pas. Mais si on ne fait rien, on obtiendra les mêmes résultats que l’on a obtenu jusqu’à maintenant. Je ne le souhaite pas.

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31 commentaires
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Hamelin 2014 le 26/03/2010 à 11:58

Bravo Emmanuel, il en faudra du courage pour reconstruire la droite lyonnaise. On est derrière vous !

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