Lyon Mag : Pourquoi manifestez-vous ?
Florence Lapica : Nous voulons apporter un soutien maximum à la médecine générale. Il s’agit d’un appel aux pouvoirs publics et à la population. Il faut prendre conscience que la pénurie de médecins généralistes dans les années à venir qui sera probablement très importante. Si l’on veut un maintien d’une médecine générale de qualité et accessible à tous, partout en France, il faut que les pouvoirs publics mettent les moyens.
Quelle sera la situation si le gouvernement ne fait rien ?
Si le gouvernement ne met pas très rapidement des moyens pour aider la médecine générale, seulement 26000 généralistes pourront exercer en 2025 contre 55000 actuellement, soit presque moitié moins. Donc, dans 20 ans c'est-à-dire dans une très courte échéance, il y aura une très grande modification dans l’accès aux soins en France si rien n’est fait très rapidement.
Que proposez-vous comme solution ?
Je crois qu’il faut revoir tout le système dans son ensemble et revoir les moyens donnés aux médecins généralistes. Il faut reconnaître notre profession et la complexité de nos actes, qui se sont considérablement modifiés notamment avec le médecin traitant. Nous n’avons eu aucune reconnaissance, ni financière, ni sur l’organisation, pour permettre aux médecins de bénéficier de secrétariat plus facilement. On nous demande des tâches administratives de plus en plus complexes, sans qu’il y ait aucun moyen accompagnant ces mesures.
Est-ce que ce mouvement va être suivi ?
Oui probablement. Nous attendons la journée de vendredi pour le savoir. Je pense qu’il y a un réel agacement dans la profession actuellement et les médecins sont près à se faire entendre.
Pour le moment, le gouvernement ne prévoit rien, pas de réformes ?
Non, pas de réformes mais uniquement des petites mesures qui ne sont que du rapiéçage et qui de ne vont pas changer grand-chose, qui n’attire pas les jeunes actuellement, qui n’incite pas à s’installer. C’est à cause de cela qu’il y a une pénurie de médecins généralistes. Je pense que ces journées d’actions sont organisées pour sensibiliser à la fois les pouvoirs publics et la population de façon à tirer la sonnette d’alarme pour que tout le monde soit conscient qu’il n’y aura plus d’accès aux soins si rien n’est fait rapidement.