Le Fort Montluc devient Mémorial

Le Fort Montluc devient Mémorial

Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, accompagnait mardi les élus lyonnais, les rescapés et quelque 200 invités au Fort Montluc, pour l’ouverture du Mémorial au grand public. L’occasion de se souvenir. Dès 1942, le fort est réquisitionné par les Allemands. C’est sur ce site, dans des conditions de coercition épouvantables, que des milliers d’hommes ont attendu leur déportation.

Gérard Collomb, Jean-Jack Queyranne, Dominique Perben, Serge Klarsfeld, avocat de la cause des déportés en France, le Préfet Gérault, et le procureur Jean-Philippe Viout, substitut général lors du procès Barbie en 1987, ont ouvert officiellement mardi le Fort Montluc au grand public. Le Mémorial Montluc avait été inauguré dès le 21 juin par le premier ministre François Fillon. Il faudra toutefois attendre ce week-end, et les Journées européennes du patrimoine, pour que les visiteurs puissent effectivement accéder au site dès samedi à 10h. Les visites s’effectueront par la suite les jeudis après-midi, sur réservation. Avec la maison du Dr Dugoujon à Caluire, où Jean Moulin fût raflé, c'est, dans l'agglomération, le second lieu lié à cette période spécifique qui ouvre ses portes.



En 2009, Montluc, ainsi que les deux autres prisons lyonnaises de Saint-Paul et Saint-Joseph sont désaffectées. A la demande de la Préfecture, les services de l’Etat protègent une grande partie du site au titre des monuments historiques. Un comité de pilotage est mis en place en mai 2009, regroupant les principales associations de résistants et de déportés, la Préfecture, et le centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation. La présidence du comité est confiée à Jean-Philippe Vioud. 595 000€ sont dégagés par l’Etat dans le cadre d’un plan de relance qui permet de mener les premiers travaux de réhabilitation avec pour objectif d’ouvrir le mémorial au public.



« Lyon compte parmi les villes françaises où l’on sent passer le souffle des siècles et où l’on ressent, au fond de soi-même, l’épaisseur de l’histoire », a souligné Hubert Falco lors de son discours. A inventorier les personnalités passées par le Fort, le lieu est un triste témoin des heures les plus sombres de l’Occupation. Les enfants d’Izieu, Jean Moulin, l’historien Marc Bloch, sont, pour l’exemple, passés par les cellules humides de Montluc. Le lieu occupe également une place centrale dans la persécution des Juifs à Lyon. Il a servi à l’internement avant le départ vers Drancy, anti-chambre des convois vers les camps de la mort. Ce sont quelques 2 500 juifs qui ont été internées à Montluc. Et pour Hubert Falco de terminer son intervention par cette exhortation au souvenir : « Alors souvenons-nous du cri qui montait du coeur des fusillés de Montluc. Ce n’était pas le cri des agonisants. C’était un cri d’espoir, c’est c’était son plus beau nom : «Vive la France. »

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1 commentaire
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Famille M le 20/09/2010 à 09:47

Nous avons visité le fort Montluc avec nos enfants dimanche 19/09. Ce lieu de mémoire est très poignant et émouvant. Nous avons pu parler avec nos enfants de cette période qu'ont vécu nos grands parents et cela leur a ouvert les yeux concrètement sur la réalité de l'époque et sur la fragilité de l'âme humaine qui peut facilement basculer dans l'horreur encore aujourd'hui. Merci

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