Fin du franc : "Certains billets échangés sentent la terre fraîchement retournée"

Fin du franc : "Certains billets échangés sentent la terre fraîchement retournée"
Jean-François Bouchard - LyonMag/JazzRadio

Jean-François Bouchard, directeur régional adjoint de la Banque de France, était l’invité de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.

C’est vendredi soir que le franc sera officiellement démonétisé, soit dix ans après la mise en circulation de l’euro. C’est donc le rush aux guichets de la Banque de France. "Depuis 10 ans, nous avions un flux régulier d’environ dix personnes par jour qui venaient échanger des francs au guichet, explique Bouchard. Depuis le début de la semaine, il sont 150 par jour." Seuls les derniers billets imprimés sont échangeables : les 500 francs Pierre et Marie Curie, les 200 francs Gustave Eiffel, les 100 francs Paul Cezanne, les 50 francs Saint-Exupéry et les 20 francs Debussy. "A Lyon, nous avons récupéré 4 millions d’euros en 2010. c’est assez peu. Sur l’ensemble de la France, nous devrions faire rentrer 100 millions d’euros." Et le solde global ira directement vers les caisses de l’Etat. "C’est le cas à chaque fin d’émission monétaire", précise Bouchard qui évoque une somme de "500 millions d’euros." "Cela fait partie des recettes de poche de l’Etat, ce qui n’est pas négligeable", glisse le directeur adjoint.

La majorité des opérations de guichet ces derniers jours portaient sur "des petites sommes." Avec toutefois quelques exceptions originales. "Une grand-mère est venu dernièrement avec un gros sac contenant l’équivalent de 120.000€ en billets de banque, qu’elle avait conservé pieusement depuis 10 ans", rapporte Jean-François Bouchard. "On voit aussi souvent arriver des billets qui ont des odeurs, de cave ou de terre fraîchement remuée par exemple, continue-t-il. Quelques-uns également sont rongés par les rats." Et pour être échangeable, le billet doit avoir au moins 50% de surface en bon état.

L’origine des fonds doit être vérifiable. "Il est évident qu’on est moins attentif aux petites opérations qu’aux grosses, mais toute personne échangeant ses francs doit pouvoir justifier leur provenance. Si on estime qu’il y a un doute, on procède aux diligences habituelles anti-blanchiment." Tous ces francs récupérés seront ensuite transféré vers Chamalières, ou se situe l’imprimerie et la papeterie de la Banque de France. Ils seront détruits.

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