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D’un côté les Voies Navigables de France, responsables de l'aménagement des Docks du port Rambaud. De l’autre, l'opérateur téléphonique France Télécom. Pour VNF, chaque emplacement de bateau est relié au réseau primaire
grâce à un fourreau enterré. La sécurité de chacune de leurs
installations sur le domaine public est garantie. Chez France
Télécom, on reconnait que l’installation n’a pas été parfaitement faite
dans les règles de l’art, mais personne n’est prêt à prendre en
charge la totalité des coûts pour une remise aux normes. "En 2011, il y
a eu des travaux d’aménagement des quais réalisés par VNF, rappelle
André Gil, directeur du pôle juridique d’Orange Rhône-Alpes Auvergne.
Nous avons dû retirer de cette zone les poteaux téléphoniques qui
assuraient jusqu’alors la desserte téléphonique des péniches." En
attendant, on bricole. Lorsqu’une panne survient, on applique la même
procédure : le technicien constate que l'infrastructure France
Télécom-Orange est en cause et fixe un second rendez-vous avec chacune
des parties, puis un troisième pour l’intervention. "Nous avions eu des
discussions il y a quelques mois avec VNF sur l’utilisation d’un génie
civil, explique le cadre d’Orange. Elles n’ont pas abouti." Les
propriétaires de bateaux sont donc victimes de délais moyens
d'intervention de 8 à 10 semaines minimum, ce qui, à l’ère de la fibre
optique, est une éternité. En règle générale, la réparation tient
quelques mois. Il faut dire que, vu l’installation quelque peu exotique
mise en place, il n’est pas rare qu’un piéton ou un propriétaire se
prenne les pieds dans un câble. Il faut alors repartir pour de longues
semaines de procédure. "Nous allons reprendre l’initiative vis-à-vis de
VNF pour clôturer assez rapidement cet aspect technique", assure le
directeur du pôle juridique de l’opérateur téléphonique.
Mais les habitants du bord de l’eau sont excédés. On leur avait vendu à l’époque un quartier vitrine de ce qu’il se faisait de mieux en termes d’aménagement écologique, ils se retrouvent aujourd’hui avec des fils inactifs parfois dénudés, des boîtiers de raccordements posés à même le sol, des dizaines de mètres de câbles obsolètes pendant dans l’eau, ou entravant le passage des riverains et des usagers. Certains cas de chutes liées aux installations téléphoniques ont déjà été signalées. Impossible pour eux aujourd’hui d’avoir un interlocuteur opérationnel ou politique qui prenne en main leur dossier. L’obligation de service universel qui impose à France Télécom-Orange de "diligenter les travaux de remise en état dès connaissance du sinistre" n’est pas pour autant tombée à l’eau. André Gil allègue que l’opérateur va reprendre ce dossier en main dès mars. Orange assure d’ailleurs que l’instabilité des installations n’est pas forcément due au raccordement de fortune. "Nous allons faire le nécessaire pour identifier les dysfonctionnements", promet Gil, tout en reconnaissant la difficulté des rapports entre VNF et Orange sur ce dossier."Nous sommes partenaires mais chacun a ses prérogatives et ses contraintes", glisse-t-il. La question du coût des travaux d’aménagement des quais en tête.