Nathalie Arthaud veut exister à l'ombre de Mélenchon

Nathalie Arthaud veut exister à l'ombre de Mélenchon
Nathalie Arthaud - DR

La conseillère municipale de Vaulx-en-Velin "répondra à toutes les invitations" pour utiliser au mieux le temps de parole qui lui sera attribué de façon égalitaire avec les autres candidats à partir du 20 mars.

Sa campagne peine à décoller, ne dépassant pas 1% des voix dans les sondages, et est mise à mal par la progression de Jean-Luc Mélenchon. Mais la candidate de Lutte Ouvrière ne désespère pas pour autant. Dès le 20 mars, les médias seront tenus de respecter la parité entre les différents candidats quant à la durée de leurs interventions. "Je suis ravie, ce qui est sûr c’est que je serai plus entendue, se réjouit l'héritière d'Arlette Laguiller, impatiente de défendre ses idées. Il faut que je puisse exposer ce que je pense vraiment". Mais cette seule redistribution des cartes ne garantit en rien une progression dans les intentions de vote. "On verra après la campagne, moi je ne lis pas dans le marc de café", préfère-t-elle relativiser. Dans sa tasse, elle peut apercevoir sans difficulté l’émergence d’une force renaissante, entre la gauche socialiste et l’extrême-gauche. "A la gauche du parti socialiste, il y a toujours eu le courant du parti communiste. Jean-Luc Mélenchon représente celui-là, reconnaît-elle. Moi je représente un autre courant : le courant communiste révolutionnaire qui pense que le sort des travailleurs change par les luttes, les mobilisations et pas par des changements de gouvernement".

La Rhodanienne est actuellement sérieusement menacée par la capacité du candidat du Front de Gauche à réunir à gauche de la gauche. Mais pour Nathalie Arthaud, elle et son concurrent ne se marchent pas sur les pieds, ayant chacun deux registres différents. "On met tout et n’importe quoi dans la gauche, tient-elle à clarifier. Il y a la gauche gouvernementale et il y a l’extrême-gauche pour un changement de fond en comble de la société qui n’a pas envie de gérer ce système capitaliste dominé par les puissances de l’argent. Je ne m’inclue pas dans la gauche. On représente autre chose, une autre perspective, une autre politique." Et les électorats sont aussi bien distincts, même si LO reste minoritaire. "Jean-Luc Mélenchon rassemble dans son électorat ceux qui croient au retour d’un gouvernement de gauche. Je m’adresse à un autre électorat : aux travailleurs qui n’ont pas envie de se bercer d’illusion." Cette illusion qu’elle dénonce, c’est en partie la VIe République voulue par le Front de Gauche qui a fait l’objet d’une grande marche dimanche dernier à Paris. Ce que Mélenchon a présenté à la Bastille, c’est pour elle "une République qui sanctuarise cette propriété privée des moyens de production, des grandes banques, des grandes chaînes de distribution". "Nous ne voyons pas en quoi cela va bouleverser et résoudre le problème des travailleurs. Pour nous, il ne faut pas une révolution citoyenne, mais une révolution sociale", insiste-t-elle. Une révolution qu'elle aura tout loisir d’évoquer sur les plateaux télévisés ces prochaines semaines.
 
M.R.

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