Lyon : la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot au point mort ?

Lyon : la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot au point mort ?
L'entrée de l'hôpital Edouard Herriot - DR

Repris en main par le sénateur-maire de Lyon à l’automne, l’hôpital lyonnais fait l’objet d’un ambitieux plan de restructuration, qui court jusqu’à 2025 pour un coût de 270 millions d’euros. L’Etat, qui a provisionné 20 millions d’euros dans la deuxième tranche du Plan Hôpital 2012, demande des garanties médicales et financières aux hospices civils de Lyon. Le point avec l’ex-secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra.

"Chaque mètre carré dans un hôpital coûte entre 8 000 et 10 000 euros par an de fonctionnement. C’est beaucoup d’argent. Et nous n’avons pas les moyens dans un contexte économique difficile de doter des m2 qui ne servent à rien." Si Nora Berra n’est plus secrétaire d’Etat à la Santé, la Lyonnaise garde un œil attentif au projet de restructuration de l’hôpital du 3e arrondissement de Lyon. "Je voulais quitter le ministère en ayant posé toutes les garanties possibles pour que les projets lyonnais ne tombent pas à l’eau", explique-t-elle. Des garanties qui touchent au projet médical de HEH, mais également à l’apurement de la dette des HCL.

Edouard Herriot, c’est un lourd investissement selon un phasage en deux temps : la première tranche, d’un coût de 120 millions d’euros, doit être engagée dès 2012 pour se terminer en 2019. C’est sur cette phase que l’Etat doit investir 20 millions d’euros. Au programme, la construction d’un nouveau bâtiment, qui regroupera les activités opératoires, les soins critiques, la chirurgie ambulatoire et l’imagerie d’urgence, sur un seul plateau technique. A terme, l’établissement s’articulera autour de six pôles : les urgences médico-chirurgicales lourdes, l’ambulatoire, une filière digestive et hépatique, les transplantations rénales et pancréatiques, la gériatrie et la santé publique. Un coût total de 270 millions d’euros pour une finalisation à l’horizon 2025

La dynamique de mutualisation des compétences n’est pas assez ambitieuse pour Berra. L’ancienne secrétaire d’Etat a proposé de compléter le pôle santé publique avec "un centre santé sexuelle pour accueillir des consultations, de la prévention et du dépistage" et coller ainsi à une des mesures du Plan National de lutte contre le VIH "Le projet était déjà dans les tiroirs mais pas dans le projet qui m’a été présenté", confie-t-elle.
Autre préalable : fusionner les services des grands brûlés entre Saint-Luc Saint-Joseph et HEH. "Ceci n’est pas encore défini, expose Berra. C’est tout l’objet de la concertation qui a lieu entre l’administration de Saint-Luc Saint-Jo', des hospices civils de Lyon et l’Agence Régionale de Santé." Se dirige-t-on vers une mort programmée de Saint-Luc Saint-Joseph ? "Certainement pas,  l’enjeu étant que les hôpitaux lyonnais prennent chacun sa place dans une complémentarité de l’offre de soins." L’autre incontournable, c’est l’odontologie. "Il y a quelques lits pour l’accueil d’urgence des soins dentaires à Edouard Herriot et nous avons dans le 7eme un service d’odontologie, rappelle Berra. Il faut regrouper ces services sur HEH."


L’autre réserve de l’Etat concerne le budget des HCL. "L’Etat veut bien déployer de nouveaux moyens, mais il faut que les hospices continuent de se désendetter", pose-t-elle en préalable. Avec un déficit ramené à un peu plus de 40 millions d’euros fin 2011, contre les 45 millions annoncés, Edouard Herriot continue sa dynamique vertueuse de désendettement. Mais HEH ne doit pas pour autant vampiriser tous les budgets d’investissement des HCL pendant dix ans. "Les HCL pourraient faire face à d’autres dépenses liées à la mise aux normes de sécurité de l’hôpital neuro-cardio" tient à souligner l’ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Nora Berra préconise ainsi la signature "d’un contrat de retour à l’équilibre entre l’agence régionale de Santé et les HCL."

Plus politique, l’opposante lyonnaise à Gérard Collomb pointe une forme d’inconséquence de l’exécutif municipal dans la gestion de la question hospitalière à Lyon. "La chaine de responsabilité est assez large, attaque-t-elle. Les HCL n’ont pas soumis de projets à la direction générale de l’offre de soins des moyens. Ils n’ont pas émargé sur le plan hôpital 2007. Ils n’ont pas émargé non plus sur la première tranche d’hôpital 2012. Les 20 millions d’euros que j’ai réservés, je l’ai fait sur la deuxième tranche d’hôpital 2012 sur la base d’un projet pertinent." Et Nora Berra de tacler un peu plus le sénateur-maire de Lyon, qui est également président du conseil de surveillance des HCL. "On a malheureusement perdu beaucoup d’argent parce qu’on a envisagé les restructurations hospitalières comme des projets architecturaux, mais il ne peut y avoir un projet architectural déconnecté de l’offre de soins que l’on veut y développer."

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2 commentaires
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lilouza le 23/05/2012 à 20:13
OiO a écrit le 23/05/2012 à 19h38

BIN NORMAL !

on ne peut être au four (pour stade privé) et au moulin (pour un Hopital public)

il est pour certains à LYON des priorités d'intérêt personnel généralisées

Tout à fait d'accord avec OiO...

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OiO le 23/05/2012 à 19:38

BIN NORMAL !

on ne peut être au four (pour stade privé) et au moulin (pour un Hopital public)

il est pour certains à LYON des priorités d'intérêt personnel généralisées

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