Bruno Lina sur la grippe : "Plus d'hospitalisés à Lyon que durant la grippe A"

Bruno Lina sur la grippe : "Plus d'hospitalisés à Lyon que durant la grippe A"
Bruno Lina - LyonMag

Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe, était l’invité ce vendredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Ces derniers jours, on a tous des proches, des amis, des collègues qui sont cloués au lit par la grippe. Grippe très coriace car en un peu plus d’un mois et demi en 2013, on a déjà atteint le nombre de malades de toute l’année 2012.
"On a une épidémie de taille importante, pas gigantesque mais qui dure depuis sept semaines, c’est long. On arrive au pic épidémique donc la visibilité de la grippe est très importante maintenant. L’autre chose qui fait qu’on le voit, c’est la tranche d’âge des gens qui sont malades. Il s’agit de jeunes adultes, le milieu du travail est touché, le lycée et le collège également. Quand il y a un grippé, deux grippés et pas de protection vaccinale, l’épidémie peut se répandre assez rapidement."

Où se situe Rhône-Alpes par rapport à la France ?
"On est plus touché que la moyenne nationale. Le nombre de cas en Rhône-Alpes est parmi les plus élevés de France."

Le virus est-il plus coriace cette année ?
"Il y a plusieurs virus en même temps, donc c’est aussi ça qui peut expliquer la dynamique et l’importance de l’épidémie. Habituellement, depuis cinq ans, on a un virus majoritaire parmi les trois virus de la grippe qui donne 95% des malades. Et là cet hiver, on a une co-circulation importante des trois virus. Le virus B est un peu plus important, c’est logique parce que ca fait six ans qu’il n’avait pas donné d’épidémie. L’immunité qui existait a probablement baissé. Une personne qui a eu cette grippe il y a six ans peut être exposée aujourd’hui comme quelqu’un qui n’a jamais eu la grippe."

On a l’impression que la grippe s’accroche et que les malades mettent plus longtemps à guérir.
"Ca c’est parce qu’on avait oublié ce qu’était une épidémie de grippe. La grippe, ca veut dire des gens cloués au lit trois, quatre jours avec des douleurs musculaires importantes, des maux de tête, une toux incessante, un mal de gorge. Ca c’est la grippe et on essaye de prévenir qu’elle est cliniquement très caricaturale cette année."

"Le niveau de couverture vaccinal a baissé depuis 2009 et n’a pas remonté depuis. Donc le virus circule dans une population mal vaccinée. Et Rhône-Alpes est une des régions où l’on vaccine le moins, de manière générale, pas forcément contre la grippe. Si on ne met pas de barrière de transmission comme la vaccination, le virus flambe. "

Mais des personnes vaccinées se plaignent d’avoir quand même eu les symptômes et d’avoir été malade.
"Le vaccin contre la grippe ne confère en aucun cas une protection à 100%. Il reste un atout car la grippe restera moins longtemps, elle sera moins intense et les malades seront moins fatigués."
 
Si une personne de mon entourage, famille ou travail, est grippé, que faire pour éviter de l’attraper aussi ?
"La première chose, c’est que lorsque quelqu’un est malade, il ne faut pas qu’il travaille. Il doit rentrer chez lui et doit éviter d’exposer les autres à sa maladie contagieuse.
Concernant la transmission au sein de la famille, il faut utiliser les solutions hydro-alcooliques, le lavage des mains marche aussi remarquablement bien. Il faut donc demander à la personne malade de se laver les mains à chaque fois qu’elle sort de sa chambre, voire de porter un masque chirurgical. Il faut également bien aérer la chambre, éviter les contacts trop fréquents. Tous ces conseils, mis en place durant la pandémie de grippe A, sont très efficaces."


"Ce n’est pas tout à fait le bout du tunnel. On est probablement juste derrière le pic épidémique. C’est plutôt une bonne nouvelle parce que le nombre de malades va diminuer. Mais en cas hospitalisés sur Lyon, on est toujours en augmentation. A tel point qu’on a plus de cas que durant la pandémie de grippe A.
Le second événement qui va être positif, c’est que les vacances scolaires commencent la semaine prochaine. Les gens partent donc la densité de population baisse.
Le climat est également concerné, le virus préfère le froid. Et quand il fait froid, on est tous à l’intérieur et ca favorise la chaine de transmission."

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