Lendemain de sondages à l'UMP

On ne peut que le regretter car même des primaires a minima au plan de l’organisation auraient permis de créer une vraie dynamique électorale mais surtout de légitimer le vainqueur au regard de ses concurrents.
Qu’en sera-t-il ainsi au lendemain du sondage commandé par l’état-major parisien ? Nonobstant la fiabilité et la véracité du sondage, on peut s’interroger sur la réaction des prétendants qui se verront distancer par l’un ou l’une, étant rappelé qu’il y a deux candidates.

Il paraît presque certain que les frustrations seront d’autant plus grandes que les politiques n’accordent aux sondages qu’une importance relative, considérant qu’une photographie de l’opinion à un instant T ne vaut pas pour l’avenir et que le renversement d’une tendance sondagière reste toujours possible.

Qu’en aurait-il été de la campagne de François Hollande si ce dernier avait été désigné comme le candidat du PS à l’élection présidentielle par un sondage ? Il y a fort à parier que le clan Aubry et tous les détracteurs que comptaient l’actuel chef de l’Etat dans son ancien mouvement politique n’auraient eu de cesse de produire d’autres sondages infirmant le précèdent afin de l’affaiblir et de remettre en question sa légitimité à affronter Nicolas Sarkozy. Or les primaires du parti socialiste ont eu un effet de sanction démocratique qui a scellé une bonne fois pour toute la candidature de Hollande jusqu’à l’issue du scrutin.

Il paraît donc plus que nécessaire, si l’on se dispense de primaires ouvertes à droite, que les candidats déclarés s’engagent solennellement à se soumettre au résultat du sondage officiel même si celui-ci se trouve concurrencé par d’autres sondages que certains médias lyonnais pourront susciter, chose normale en soi puisqu’elle relève de leur mission d’information.

La commission d’investiture nationale devra également mettre en garde le ou les prétendants qui ne voudraient pas se ranger à son choix de sanctions certaines en cas de candidatures sauvages, au risque d’éradiquer toutes chances pour l’opposition municipale de reconquérir le fauteuil du maire de Lyon.

Dans la réalité de la vie politique lyonnaise on constate qu’Emmanuel Hamelin est sortie largement en tête de trois sondages successifs publiés en 2010 ( Opinion Way), septembre 2011 ( Ifop) et septembre 2012 ( Ifop Hamelin 38% - Berra 32% -Havard 31%). Il bénéficie d’une tendance favorable dont il sera intéressant de vérifier si elle se confirme à l’occasion de ce sondage d’investiture qui prendra en compte, il est vrai et pour la première fois (sauf dans le vote interactif du forum de Lyonmag), la candidature de Georges Fenech.

Quelle sera la réaction de ce dernier mais également celle de Michel Havard ou de Nora Berra si leurs chances de concourir pour l’élection de mars 2014 s’effacent dès mars 2013 ? Il sera intéressant d’observer leur sens des responsabilités et leur capacité de sacrifier leur individualité politique au profit de l’intérêt général de leur camp.

Romain Blachier avec son talent et sa causticité habituelle a persifflé dans son dernier carnet sur le mode de désignation du candidat UMP. Je lui objecterai que nombre d’élus de gauche ayant l’expérience requise et l’ambition pour succéder à Gérard Collomb doivent certainement envier en secret la pluralité ouverte de candidatures de l’opposition plutôt que de voir leur édile s’autoproclamer seul, unique et incontournable successeur de lui-même, soit Maire de Lyon pour 19 années consécutives et sait-on jamais 25 ou 31 années ! De quoi mourir d’impatience !