Municipales 2014 : Hamelin dévoile un programme en plein sondage

Coïncidence ou volonté de prendre l’avantage ? L’intervention du candidat ne fait aucun doute.
"C’est un premier jet de propositions qui sera complété dans les semaines et les mois à venir", explique Emmanuel Hamelin. L’ancien député veut se montrer proche des Lyonnais sur le thème de la gouvernance de Lyon, avec notamment la volonté s’il est élu maire de Lyon de mettre en place un Conseil de la Citoyenneté. "Gérard Collomb fait sa politique de manière solitaire et autocrate. Il ne se concerte pas avec les Lyonnais et même pas avec ses adjoints".
Ce Conseil de la Citoyenneté serait composé d’environ 70 personnes (des représentants des Comités d’Intérêts Locaux, des Conseils de quartier et du monde associatif) et serait en fait un organe consultatif chargé de se réunir à la demande du maire de Lyon sur divers dossiers de la ville.
Mais la proximité ne s’arrête pas là pour Emmanuel Hamelin qui propose également la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne.
Le principe ? Si une pétition réunit plus de 9000 signatures sur un sujet précis, le maire "s’engage à organiser un référendum local, et à en respecter la décision". Emmanuel Hamelin sera enfin un maire différent de Gérard Collomb. "Si je suis élu Maire de Lyon, je prends l’engagement de ne pas solliciter de mandat national ou européen. Le mandat de Maire de Lyon, éventuellement complété par celui de la présidence du Grand Lyon, et demain de la métropole européenne, ne permet pas, compte tenu de la charge de travail importante que cela représente, de cumuler avec un mandat national. Contrairement à Gérard Collomb, qui veut cumuler avec le Sénat où il n’est jamais présent". Le ton est donné.

"Lyon n’est pas une ville intelligente, ce sont les Lyonnais qui sont intelligents"

Mais le programme d’Emmanuel Hamelin ne s’arrête pas là. Deux autres thèmes viennent compléter son offre. Le premier concerne l’enseignement supérieur. "Il n’y pas que le foot à Lyon", précise l’ancien député. C’est pour cela qu’il veut rendre visible aux yeux des Lyonnais mais aussi du monde entier les deux campus de la ville, à savoir Charles Mérieux dans le quartier de Gerland et la Doua. Emmanuel Hamelin veut en faire respectivement un "quartier Latin" à la lyonnaise et un LIT (Lyon Institute of Technologie) à l’image du MIT.
A noter aussi la création du prix de l’audace créatrice, une sorte de prix Lumière dans l’enseignement supérieur et la recherche. "On entend beaucoup parler ces derniers temps de Lyon : ville intelligente, mais ce sont les Lyonnais qui sont intelligents", souligne le candidat. Ce prix récompenserait un chercheur français ou étranger et lui permettrait de venir passer trois mois à Lyon (tout frais compris) pour partager son savoir avec les étudiants et les professionnels.
Dernier thème abordé : la petite enfance avec la création de 1500 berceaux en l’espace d’un mandat. "Je reprends à mon compte l’engagement de Michel Noir". Pour rappel, en 2008, Gérard Collomb avait fait également de la petite enfance un dossier important de son mandat avec l’engagement de répondre à 90% de la demande en matière d’accueil des enfants de 0 à 3 ans avec la création de 750 berceaux.
Emmanuel Hamelin promet donc d’en faire plus et de rendre service aux Lyonnais avec la création d’un portail internet global "petite enfance" chargé de mettre en relation des parents avec l’ensemble des acteurs de l’accueil de la petite enfance.

Et la primaire dans tout ça ?

Si le sondage ne permet pas de départager Emmanuel Hamelin, Michel Havard, Georges Fenech, Nora Berra et Myriam Pleynard, c’est bien les instances nationales qui décideront de mettre en place ou non une primaire. L’ancien député se veut plutôt confiant face à cette élection. "Les trois derniers sondages me positionnent en tête. Mes idées ont été entendus", affirme Emmanuel Hamelin. "Je suis le seul à avoir fait pour l’instant un programme", ajoute-il mettant en avant ses opérations "coup de poing" dans les différentes stations de métro.
Mais pas question pour autant de critiquer ses adversaires pour pouvoir faire la différence. "Je n’ai jamais allumé aucun de mes petits camarades. J’ai un adversaire, c’est Gérard Collomb", s’amuse le candidat. Interrogé sur son absence de prise de parole lors des conseils municipaux au profit de Michel Havard, Emmanuel Hamelin n’est pas rancunier. "Cette brimade, je m’en accommode. Nous avons de très bons rapports, nous discutons souvent… Je pense plus que cela se retourne contre lui".
Lundi, pourtant, les deux conseillers assis côte à côte ne se sont pas décrochés un mot.