Collomb, au Point : "La France est en train de perdre pied"

C'est qu'à son avis, le navire France tangue de plus en plus dangereusement. Interrogé par le magazine Le Point, il détaille ainsi son plan de bataille, qui passera inévitablement par des réformes d'ampleur.

Priorité n°1 : réduire les dépenses publiques, dont le niveau "atteint des sommets insoutenables". Pour l'élu local, poursuivre la réforme de la décentralisation est indispensable : "On peut aller plus loin, enlever quelques couches au mille-feuilles des collectivités locales, procéder à de grandes réformes de structure". Une manière, même s'il ne le précise pas, de mettre en plan son projet de MIEU (métropole d'intérêt européen) pour Lyon.

Autre axe de réforme pour ce promoteur d'une ligne "sociale-réformiste" : le marché du travail. Pour diminuer le coût du travail, qui, selon Gérard Collomb, "pénalise tout le monde", salariés comme entreprises, il faut baisser les charges patronales, "en échange de l'abandon de niches fiscales". Outre la nécessité de "fluidifier" le marché du travail, il faut également revoir l'organisation de la formation professionnelle, "souvent loin de répondre aux attentes des entreprises", et faire davantage entrer ce monde du patronat au sein de l'université : "Il faut en appeler aux entrepreneurs, solliciter leurs financements, les faire entrer dans les conseils d'administration pour mieux adapter les formations au tissu économique local".

Sur les retraites également, Gérard Collomb a des idées bien précises, vantant une nouvelle fois le système suédois, "car il permet, chaque fois que l'espérance de vie progresse, d'allonger la durée de cotisation, sans avoir l'effet brutal de nos réformes. De plus, il prend en compte la pénibilité des métiers et la situation de chacun". Toutes ces idées, et bien d'autres, Gérard Collomb compte les exposer à ses collègues du Palais du Luxembourg, en invitant notamment une brochette d'économistes épousant les mêmes thèses. Reste à savoir si son initiative de franc-tireur sera bien vue par le PS et le gouvernement.