Construisons demain une métropole intelligente

Construisons demain une métropole intelligente
Edouard Josse - DR

Dès 2008, le président Nicolas Sarkozy bousculait le débat public en
posant ouvertement la question des échelons de collectivités
territoriales dont le nombre et l’enchevêtrement des compétences est une
source d’inefficacité et de dépenses inutiles pour notre pays.

La réforme votée en 2010 prévoyait la création de "métropoles" au statut d’établissement public de coopération communale (EPCI) à fiscalité propre, et comportait déjà un certain nombre de transferts de compétences du département vers cette nouvelle entité à l’intérieur du périmètre de ladite métropole. La création par Christian Estrosi de la "Métropole Nice Côte d’Azur" en 2011 fut alors une première avancée historique.

Actuellement en seconde lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles prévoit pour l’instant la création de trois nouvelles métropoles. La première concerne Paris, où siègeront le maire de Paris et les présidents d'intercommunalités. Le texte de loi prévoit également le regroupement et l’intégration de toutes les communes d'Île-de-France, sauf Paris, dans des EPCI à fiscalité propre. Une métropole sera également créée autour de Marseille et Aix-en-Provence par la fusion de six intercommunalités appartenant à l’agglomération marseillaise.
Enfin, le projet le plus ambitieux intéresse Lyon et sa région, puisqu’il va bien au-delà de la création ou de la fusion d’intercommunalités. La métropole de Lyon sera en effet à partir du 1er janvier 2015 une nouvelle collectivité territoriale sui generis dans la mesure où sur le territoire de l’ancienne communauté urbaine, le département et le Grand Lyon ne formeront plus qu’une seule et même collectivité.

À mon sens, cette réforme institutionnelle doit répondre à plusieurs objectifs complémentaires : –  inscrire durablement Lyon dans la compétition économique mondiale, en renforçant la région lyonnaise dans son rôle de métropole européenne et internationale ; – permettre la réduction de la dépense publique et de la fiscalité à travers des économies d’échelle ; - améliorer l’efficience de l’action publique sur le territoire grâce à un interlocuteur unique aux compétences élargies ; - et enfin, faciliter la gouvernance de la région urbaine de Lyon à l’échelle du pôle métropolitain (créé par la loi de 2010) qui regroupe actuellement les agglomérations de Lyon, Saint-Étienne, Vienne et Bourgoin-Jallieu.

Selon l’Insee, l’aire urbaine de Lyon dont l’expansion ne se dément pas, a déjà atteint la barre des 2 millions d’habitants en absorbant les agglomérations de Bourgoin-Jallieu et Villefranche-sur-Saône. Cette dernière a donc vocation à intégrer elle aussi le pôle métropolitain, notamment dans sa dimension de mise en relation des réseaux de transports.
Malgré cet essor démographique, Lyon reste largement détournée du Nord et du Nord-Ouest de l’agglomération, à tort. La métropole doit pouvoir y remédier.

Les enjeux de la décennie et des deux prochaines mandatures pour la Métropole de Lyon doivent être clairs. Il faut d’abord limiter à tout prix le fléau de l’étalement urbain, l’urbanisation de la périphérie au détriment d’un dynamisme central peut en effet nuire à l’influence d’une métropole. Des efforts de densification à la fois en matière d’habitat et de transports doivent être réalisés dans les communes-centres.
Une nécessité qui passe donc par la construction d’immeubles de logement de grande hauteur ainsi que par un réseau lourd et le plus souvent souterrain de transports en commun.

Le maillage du réseau de transports collectifs devra par conséquent être densifié, c’est-à-dire qu’il faudra résolument faire le choix de développer le métro et à terme un RER lyonnais en centre-ville. L’extension indéfinie des lignes de métro vers la périphérie n’a aujourd’hui plus grande pertinence alors même que le réseau au cœur de la ville connaît un déficit d’efficacité évident. Les critiques portées contre le tramway en centre-ville sont justifiées puisque, en l’absence d’alternative crédible comme le métro, l’empiétement du tram sur la chaussée provoque davantage d’embouteillages et donc de pollution.
C’est le cas à Confluence, mais aussi avenue Berthelot et demain sans doute à Gerland. De la même manière, comment l’absence de liaison express et souterraine entre la gare Part-Dieu, première gare européenne de voyageurs, véritable hub de l’agglomération, et la Presqu’île, le cœur économique et commerçant de la ville, peut-elle encore s’expliquer ?

Ainsi, la proposition de Michel Havard de construire une ligne de métro transversale, Ouest – Est, entre la gare Saint-Paul et la Part-Dieu m’apparaît être une excellente idée. D’autant plus que la gare Saint-Paul, porte d’entrée ferroviaire de tout l’Ouest lyonnais, pourrait être à terme une station d’une ligne RER afin d’éviter les ruptures de charge entre le métro et le train. 

Le rééquilibrage du développement entre l’Ouest et l’Est de l’agglomération sera d’ailleurs un enjeu majeur de la future métropole. Si des initiatives sont à saluer (tram-train, plan LEOL), l’Ouest lyonnais demeure structurellement enclavé. Le retard considérable pris sur le bouclage du périphérique par le sénateur-maire de Lyon et président du Grand Lyon sortant, Gérard Collomb, a durablement pénalisé l’attractivité des communes de l’Ouest et du 5e arrondissement de Lyon.
La construction sans condition du tronçon ouest périphérique (TOP) doit être une priorité absolue pour la future majorité métropolitaine dans la perspective du raccordement prochain de l’A89 à l’A6. Mettre en relation à travers ce périphérique, nos pôles d’excellence que sont les campus et les centres de recherche : l’École centrale de Lyon à Écully, les hôpitaux Sud, Techsud, le biopôle de Gerland, les hôpitaux Est, ou encore la Doua, est évidemment crucial.

Moi qui fais partie de cette nouvelle génération engagée en politique, j’entends porter demain d’autres pratiques. J’estime que la Métropole de Lyon ne devrait pas être un sujet qui engage des débats inutilement clivants et partisans. Il est urgent de rénover profondément notre vie politique locale et la faire coïncider avec le nouveau schéma institutionnel. Il nous faut l’adapter aux exigences de la mondialisation qui ne tolère pas la bureaucratie, la surenchère fiscale, l’inflation réglementaire et les petits arrangements politiciens.
Nous devons regarder l’avenir avec ambition, détermination et intelligence afin de bâtir ensemble, au carrefour de l’Europe, la métropole lyonnaise du XXIe siècle.

Edouard Josse est militant UMP engagé dans le 5e arrondissement de Lyon

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edouard josse

32 commentaires
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toujoursdesmots le 13/12/2013 à 16:22

Encore un développement certes relativement bien écrit mais creux sans la moindre piste de financements surtout la deuxième partie.
A croire que c'est inscrit dans les gènes de la fédération locale UMP
Un parti qui se veut vertueux des deniers de la ville et de la métropole qui ne veut soit disant pas augmenter les impôts ni creuser la dette mais qui veut être le champion toute catégorie des projets irréalistes et mégalos
Pour ça c'est vrai on peut dire qu'Havard est le digne héritier de Noir.
Lui a augmenté fortement les 2 : les impôts et la dette x2,5

Cela pose la question du courage politique.
Entre quelqu'un qui fait la politique de l'autruche et quelqu'un qui dit clairement qu'il va augmenter la première années les impôts pour faire face au désengagement de l'Etat entrepris depuis Sarkozy.
Je pense que c'est vite vu, il s'agit à moment donné de faire preuve d'honnêteté politique.
Hé oui pour ceux qui en doutent la RGPP et les coupes budgétaires arbitraires de l'Etat vers les communes et les intercommunalités ne datent pas d'Hollande....

Les subterfuges qui consistent à maquiller les hausses d'impôt par de la dette ça ne marche plus.
Les français savent que la dette d'aujourd'hui c'est les impôts de demain.
Demandez aux oullinois et aux caluirards ceux qu'ils en pensent (180% et 188% de hausse de dette depuis 2000)

Une liaison RER entre Perrache et Part dieu par Bellecour c'est très bien
Problème c'est plus de 2/3 milliards d'euros
Question c'est dans les possibilités financières d'Havard ?
Ah mais bien sur il pourrait même s'il le voulait rajouter encore un zéro.
On va bientôt l'appeler monsieur Milliards

Metro saint paul part-dieu, relisez donc ceux qu'en pensent Fenech; Berra, Hamelin.
Projet coûteux et quasi inutile.
Ceux qui veulent aller en presqu'ile par le métro depuis la partdieu font la correspondance B+D, il n'y a pas besoin d'investir 1 milliard d'euros dans 3 petits km de métro.
Il n'y a que chez les afficionados d'Havard qu'on peut le croire!
Avec 150M€ 180M€ on peut faire en tram cordeliers Laurent Bonnevay soit 6x à 7x moins que le projet d'Havard et encore on n'a pas d'estimations exactes.
Sur ce point, j'ai en tout cas plus tendance à croire ses amis politiques que lui!

Il n'arrive pas à faire l'unanimité au sein de son parti et il veut convaincre le gouvernement qui plus est socialiste jusqu'en 2017 à lui faire une offrande.
On croit rêver !
Vraiment le don quichotte de la politique lyonnaise ce Michel Havard.

Quand la droite arrivera à chiffrer ses projets, la rédemption envers les lyonnais aura commencé.
Depuis Noir, la droite s'evertue à faire croire aux lyonnais que leurs poches sont inépuisables.
Comprenez que ça ne passe pas.

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divrybody le 13/12/2013 à 15:38

Si l'on doit améliorer les flux est-ouest, le raccordement prochain de l’A89 à l’A6 est une bétise et ne fera que surcharger le tunnel et le futur périphérique nord. Un tracé est-ouest plus au nord est préférable.
La gare de Saint Paul n'est pas du tout à l'échelle des objectifs que vous lui fixez - le métro Part Dieu -> St Paul est donc inutile.

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