Pourquoi la Couronne de la Vierge est un trésor et son vol une catastrophe

Semble-t-il par des professionnels, qui ont réussi à déjouer l’important système de sécurité avant de repartir avec un sacré butin : outre un anneau et un calice, ils ont mis la main sur la Couronne de la Vierge.

Assez peu de Lyonnais savaient qu’un tel trésor était exposé à deux pas de la basilique de Fourvière. Après la guerre de 1870, de riches familles lyonnaises avaient fait don de bijoux à la Vierge. Vingt-neuf ans plus tard, l’orfèvre Armand Calliat s’était servi de ces derniers pour réaliser la couronne de type impérial, en or et émail, ornée de 1791 pierres. Elle avait ensuite été placée sur la tête d’une statue de la Vierge sur l’autel de la basilique de Fourvière, avant d’être retirée et cachée à la banque en 1940, pour éviter qu’elle ne tombe aux mains des nazis.

Depuis, ses sorties sont rares, et la Couronne de la Vierge n’était exposée que depuis l’été dernier au musée.
 
 

Un trésor difficile à revendre ?
 

La Couronne est estimée à 1 million d’euros. On comprend mieux la détermination des voleurs, malgré le préjudice historique et symbolique que représente la disparition d’un tel trésor.
Les potentiels acquéreurs devraient se bousculer au portillon, à moins que les précautions prises par le Musée de Fourvière ne les rebutent : les 1791 pierres de la couronne ont été expertisées et répertoriées, ce qui exclut une vente des pierres lots par lots, trop dangereuse pour les malfaiteurs.

Lyon n'est pas habituée à ce genre de fait divers. Le coup de maître de ce week-end n'a rien à voir avec le vol d’une statuette d’une valeur de 30 000 euros l’an dernier au musée des Confluences : il s’agissait de l’œuvre d’un étudiant ivre, interpellé sur place.

Les enquêteurs espèrent avoir eu affaire à un groupe de cambrioleurs chevronnés, potentiellement déjà condamné et donc fiché. Si la Couronne de la Vierge ne refait pas surface rapidement, Lyon pourrait en être privée pour une durée préjudiciable.