La circulation automobile métamorphosée à Lyon d'ici 2030 ?

La circulation automobile métamorphosée à Lyon d'ici 2030 ?
Illustration de ce à quoi pourrait ressembler le sud de la Confluence - DR Métropole de Lyon

Grand souhait de Gérard Collomb, le déclassement de l'autoroute A6/A7 qui passe actuellement en plein cœur de Lyon est désormais acté. Si rien n'a changé pour autant aujourd'hui, cela promet une révolution en termes de circulation à laquelle il faut ajouter le projet de bouclage du boulevard périphérique à l'ouest et celui du contournement de la ville à l'est.

"Un enjeu d'attractivité". Voilà l'un des aspects inhérents au déclassement de l'autoroute A6/A7 selon le président de la Métropole Lyon. David Kimelfeld, notamment accompagné du préfet du Rhône, Stéphane Bouillon, présentait ce jeudi les grandes lignes du projet, alors que la gestion de cet axe, entre Dardilly/Limonest au nord et Pierre-Bénite au sud, a officiellement été transféré à la Métropole le 1er novembre.

Peu de nouveautés ont été dévoilées ce jeudi lors de la conférence de presse. Le calendrier a été confirmé, laissant espérer une mise en chantier de cet axe stratégique d'ici fin 2019 début 2020. Concrètement, ce déclassement devrait permettre plusieurs choses. Sur les parties nord comme sud, une ligne de bus express sera notamment mise en place.

Au nord, elle reliera en moins de 30 minutes l'échangeur de la Garde à la gare de Vaise dans le 9e arrondissement de Lyon. Un parking relais de (seulement) 150 places sera par ailleurs construit au départ de la ligne à Dardilly/Limonest. Au sud, elle permettra de rejoindre la place Bellecour depuis la halte d'Yvours à Irigny. Entre Dardilly et Lyon, la ligne bénéficiera d'un site propre et une seconde voie sera réservée au taxis, VTC, covoiturages et véhicules électriques aux horaires de pointe grâce à une gestion dynamique. La ligne entre Irigny et Lyon partagera quant à elle sa voie avec le reste du trafic, même si elle pourra être réservée de la même façon qu'au nord lors des heures de pointe.

Suivront par la suite des aménagements plus lourds. C'est aux alentours de 2025-2030 que l'actuelle A6/A7 prendra réellement son aspect de boulevard urbain. Divers travaux de sécurisation (marquages, trottoirs, …) sont à prévoir, ainsi que l'embellissement de l'axe avec des réalisations paysagères ou le rétrécissement des voies. À noter également qu'une liaison cyclable sera aménagée entre Lyon-Perrache, la Mulatière, Oullins et Pierre-Bénite. Le pont de la Mulatière devrait donc finalement devenir cyclable. Les 16 kilomètres entre Dardilly et Pierre-Bénite seront, comme annoncée, limités à 70 km/h.

Le déclassement et l'aménagement de l'autoroute A6/A7 nécessiteront 18 à 24 mois de travaux dont la facture dépassera les 20 millions d'euros. "Le but, à l'horizon 2020-2030, c'est d'en faire un boulevard urbain apaisé, où la circulation ne sera plus de 115 000 véhicules par jour comme aujourd'hui, mais de 50 000", a expliqué Jean-Luc Da Passano, vice-président de la Métropole en charge des mobilités, de la voirie et grandes infrastructures.

Rendre la traversée de Lyon obsolète

La Métropole souhaite donc diviser par plus de deux le trafic sur l'actuelle autoroute. "Notre ambition, c'est d'écarter le trafic de transit de Lyon, mais également du boulevard Laurent Bonnevay et de toute la Métropole", a martelé ce jeudi David Kimelfeld. Un souhait utopique en l'absence d'infrastructures adéquates. Et c'est là que l'État devrait entrer en jeu. Si contourner Lyon – comme la traverser – peut aujourd'hui s'apparenter à un véritable périple, il se peut que cela devienne une alternative de choix. D'une part parce que la traversée de Lyon via le boulevard urbain pourrait s'avérer inefficace, mais pas que.

L'A46 sud, qui prolonge la rocade est, devrait elle aussi avoir le droit à son lot d'aménagements. Une compétence de l'État. Cet axe, compris entre Saint-Priest et Ternay, devrait donc passer de deux à trois voies dans chaque sens. Une nécessité pour faire face "à la croissance prévisible du trafic et aux difficultés de circulation qui vont avoir tendance à s'aggraver", explique-t-on à la Métropole, alors qu'on recense déjà 250 jours de bouchon par an. Les nœuds routiers de Ternay, qui relie l'A46 sud à l'A7 et celui de Manissieux avec l'A43, seront également repensés. Les concertations concernant ce tronçon de 21 kilomètres devraient avoir lieu courant 2018. "On sera bien entendu très attentif à tous les aspects de la concertation", a par ailleurs promis Stéphane Bouillon. Une coopération sera aussi mise en place avec les départements voisins. Les mises en service de ces aménagements sont prévues pour 2023.

Pour détourner le trafic, le préfet envisage également d'autres méthodes plus coercitives. "Un groupe de travail existe déjà entre les ministères des Transports et celui de l'Intérieur", explique ce dernier. Ici, l'idée serait d'installer des radars tronçons capables de détecter si les véhicules traversent le territoire ou s'ils se rendent effectivement à Lyon. En ligne de mire, notamment les poids-lourds. Un nouvel arsenal législatif, passant par la publication d'arrêtés et de décrets préfectoraux, est aussi à l'étude.

Côté ouest enfin, le bouclage du périphérique de Lyon devrait se faire avec une mise en service à l'horizon 2030. Ce chantier, qui s'annonce titanesque et dont le financement devrait être aussi conséquent, reliera la porte de Valvert au nord à celle de Saint-Fons au sud, via celle d'Alaï à Tassin. Un ouvrage d'une quinzaine de kilomètres dont 90 % enterrés et qui comportera sept accès. À terme, il permettra de fluidifier le trafic dans le secteur, alors que "l'autoroute fait aujourd'hui souvent office de périphérique ouest à sa manière", a concédé Jean-Luc Da Passano.

C'est donc dans un projet colossal que la Métropole de Lyon et l'État vont s'engager conjointement. Si la partie déclassement est en grande partie sûre, celle de l'Anneau des sciences et du détournement du trafic semble l'être moins. Elle reste néanmoins essentielle pour permettre le bon fonctionnement du futur nouveau boulevard urbain de Lyon, qui pourrait commencer à se concrétiser plus rapidement qu'on ne le pense.

X
38 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
tout ça le 30/11/2017 à 20:38

Tout ça à cause des la bagnole...
tout ça à cause des magouilles immobilières
tout ça à cause de...

Signaler Répondre

avatar
Arrrheu ! le 30/11/2017 à 19:20
non non et non a écrit le 30/11/2017 à 18h18

Non et non. Ps de contournement ouest !! Il en est absolument ps question. On va vous agrandir la rocade Est. Après si vous êtes pas content, vous pouvez toujours démanger !

On dirait un ch'ti n'enfant ! "Non non non" !!! ;-D

Signaler Répondre

avatar
Si si et si le 30/11/2017 à 19:06
non non et non a écrit le 30/11/2017 à 18h18

Non et non. Ps de contournement ouest !! Il en est absolument ps question. On va vous agrandir la rocade Est. Après si vous êtes pas content, vous pouvez toujours démanger !

Comme pour toutes les grandes agglomérations le contournement complet de la ville est une nécessité et du bon sens.
Il y aura donc un contournement ouest et si vous n'êtes pas content, vous pouvez toujours démanger !

Signaler Répondre

avatar
grappiniere le 30/11/2017 à 18:54

Il faut faire passer le contournement est au mas du taureau et aux minguettes !'n

Signaler Répondre

avatar
bidon le 30/11/2017 à 18:51

On a un ministre de l'intérieur qui continue à remette des médailles à Lyon alors qu'on a besoin d'un ministre à poigne !! A bientôt la retraite papy ??

Signaler Répondre

avatar
non non et non le 30/11/2017 à 18:18

Non et non. Ps de contournement ouest !! Il en est absolument ps question. On va vous agrandir la rocade Est. Après si vous êtes pas content, vous pouvez toujours démanger !

Signaler Répondre

avatar
CQFD. le 30/11/2017 à 17:50

Il est aussi NECESSAIRE d'y inclure le contournement OUEST

Signaler Répondre

avatar
Paroles paroles paroles le 30/11/2017 à 17:16

2025 - 2030... Ou2035,ou encore... 2070 ?
Les promesses n'engagent que les naïfs qui les croient, mais pas les journaleux qui les colportent.

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.