Le Rhônexpress à son tour dans l’œil du cyclone Mercier ?

Le Rhônexpress à son tour dans l’œil du cyclone Mercier ?
Le Rhonexpress - LyonMag

Dans l’affaire de la liaison RhônExpress entre La Part Dieu et l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, c’est un peu Veni, Vidi, Vinci.

Ou si l’on préfère ; "je suis venu, j’ai vu et c’est Vinci qui a ramassé la mise". Pour Vinci, le contrat de concession qui le lie au Département du Rhône, c’est effectivement le jackpot assuré. Un jackpot qui va tomber régulièrement pendant encore une vingtaine d’années.

Pendant tout ce temps, les clients vont continuer à payer 15 euros l’aller simple pour un trajet de 23 kilomètres. Ramené au prix du kilomètre, ça nous met Rhônexpress plus cher qu’un vol Paris-New-York en First classe avec champagne et caviar à volonté.

On a beau chercher, rien ne justifie un tel tarif prohibitif. D’autant que Vinci n’a pas déboursé un centime pour réaliser l’infrastructure qui a coûté quelque 120 millions d’euros. Dès le départ, le Département du Rhône en a payé la moitié. Et il s’est engagé dans le contrat de concession à verser 3,5 millions d’euros annuels à Vinci jusqu’à la fin de la concession ce qui couvre largement le remboursement de l’emprunt qu’il a contracté.

Ce petit arrangement financier n’est pas la seule bizarrerie de ce contrat. Il interdit également toute forme de concurrence sur ce trajet. Et tant pis pour les clients qui n’ont d’autre choix que de payer le prix fort.

Il y a deux semaines, le sujet a une nouvelle fois été abordé lors du conseil syndical du Sytral. Le maire LR de Caluire Philippe Cochet a lancé le débat en évoquant le frein que représente cette situation pour les vols low cost. On aboutit à cette situation absurde qui voit le voyageur payer plus cher la liaison Lyon-Saint-Ex que son vol pour Londres ou Amsterdam.

Les touristes qui partent en vacances ne sont pas les seuls dindons de cette farce amère. Comme l’a rappelé l’écologiste Pierre Hémon, les salariés qui travaillent sur la plaine de Saint-Exupéry (laquelle est appelée à se développer) sont logés à la même enseigne. Du coup, les entreprises ont parfois des difficultés à recruter en raison même du coût prohibitif que représente le transport.

S’en mettre plein les poches grâce à un contrat qui est déjà à son unique avantage ne suffit pas à Vinci. Le groupe poursuit le Sytral devant le tribunal administratif. Il lui réclame un peu plus de 2 millions d’euros pour avoir, (suite à l’accord passé avec la CCEL) exploité quelques mois deux lignes qui desservaient l’aéroport.

À se montrer trop gourmand, Vinci pourrait toutefois perdre beaucoup plus. On murmure que la justice pourrait à nouveau s’intéresser aux conditions avantageuses dans lesquelles le groupe a obtenu la concession de Rhônexpress sous la présidence de Michel Mercier.

Quand ils sont descendus à Lyon pour enquêter sur les emplois de la famille de l'ancien président du Rhône, les fins limiers du parquet financier ont emporté nombre de documents relatifs à la construction par Vinci du Musée des Confluences. Y-a-t-il eu des arrangements à l’époque entre les deux parties ? Une réponse à laquelle pourraient répondre prochainement les enquêteurs.

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33 commentaires
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Pigé le 18/12/2017 à 10:40

Merci pour ce résumé. Nous avons affaire à du banditisme cautionné par les élus : car un président de Conseil général ne devrait pas pouvoir faire ce qu'il veut, à moins que chacun ne touche une part du grisbi.

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henon le 18/12/2017 à 09:49

Une fois encore, on met en avant, un peu tard, les dégâts considérables que l'ancien président du département du Rhône, Michel Mercier, a faits aux finances des collectivités territoriales locales: emprunts toxiques (plus de 320 M d'euros, record de France), budget du Musée des Confluences multiplié par CINQ (sans parler des entorses faites au code des marchés publics), scandale de Rhône Express, contrat VORTEX pour le transport des élèves handicapés, vente de titres prématurés, avec perte de dizaines de millions d'euros. Comment se fait-il que la Justice puisse, éventuellement, se réveiller si tard? Certes, Mercier a été Garde des Sceaux, donc bien placé pour se protéger. Mais arriver à ce niveau là, on peut se poser des questions; n'importe quel chef d'entreprise qui aurait englouti un milliard d'euros de pertes aurait, au minimum été remercié sur le champs, au mieux serait passé devant le justice. Il y a encore un énorme chemin à faire pour que les responsables de collectivités soient vraiment mis devant leurs responsabilités, et surtout puissent rendre compte devant leurs électeurs. Et dire que l'ancien président de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb, a rendu hommage à cet élu au-dessus de tout soupçon. Il est vrai qu'entre eux, il y avait le soutien de Mercier au stade de JM AULAS: le département a voté une garantie d'emprunt de 40 M d'euros à l'OL; sans cela, pas de stade. Ecoeurant? A chacun de juger

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pompier69 le 18/12/2017 à 09:49

Qu ils jetent aussi un oeil sur la vente des logements pompiers et aussi le non payement des heures sup .
mr Mercier etait president du SDis

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