Entretien d'embauche : les clefs pour réussir

L’entretien d’embauche est semé d’embûches. Après l’envoi du CV, et le contact téléphonique, la rencontre avec le recruteur est souvent décisive. Décryptage.

Préparation
Une solide préparation de l’entretien d’embauche est essentielle. Si le candidat connaît le nom de l’entreprise qui cherche à embaucher, ce qui n’est pas forcément le cas lors des premiers contacts, “il faut au minimum aller sur son site internet, pour connaître son histoire, ses valeurs, sa culture... Et il est indispensable de connaître également le secteur d’activité de cette entreprise, son marché, ses concurrents...” explique Stéphane Salto, directeur du bureau lyonnais du cabinet de recrutement Michael Page. Un cadre financier ou commercial se renseignera aussi plus précisément sur les principaux indicateurs : chiffres d’affaires, bénéfices... Il faut également avoir une idée du niveau des salaires dans l’entreprise et des conditions de travail. Internet est là encore un outil incontournable.

Arrivée
Etre naturel, professionnel et poli sans en faire trop. Des conseils simples mais qu’il faut rappeler car certains candidats arrivent tellement stressés à leur entretien qu’ils en oublient de sourire, d’écouter... “Et c’est pourtant essentiel. Car dans un entretien, beaucoup de choses se jouent dans les 5-10 premières minutes. La perception du candidat, qu’elle soit positive ou négative, est très liée à de la communication non verbale”, explique Stéphane Salto. C’est-à-dire une poignée de main ferme, un regard direct, un costume adapté à la fonction qu’on souhaite occuper... Mais surtout, pour Cyril Capel, directeur du petit cabinet lyonnais CCLD Recrutement, “il faut se mettre dans une position d’égalité. On doit tout de suite être dans un esprit de collaboration. Un entretien doit être une conversation et non pas une réponse à un questionnaire. C’est un jeu de séduction. Le candidat doit séduire le recruteur mais aussi être séduit par le projet.”

Début
C’est généralement le recruteur qui prend la parole en premier. Il doit fixer le cadre de l’entretien : la durée et les différentes thèmes qui vont être abordés. S’il ne le fait pas, le candidat peut poser des questions. “Il est souvent plus simple de demander à son interlocuteur ce qu’il attend. La grande erreur, c’est de vouloir en dire un maximum en un minimum de temps”, explique Stéphane Salto. De même, quand le candidat évoque son parcours, il doit être capable de présenter rapidement le secteur d’activité où il travaillait, son entreprise, son service, son rôle, ses résultats...

Mensonges
A éviter absolument. “Car on le voit très rapidement”, affirme Anne Dewald, directeur du cabinet de recrutement Altedia Drouot à Lyon. “On doit séduire mais pas se survendre. Car même si on arrive à tromper le recruteur, on n’arrivera pas à faire face aux responsabilités quand on sera en poste. Et ce sera un échec pour tout le monde”, explique Stéphane Salto.  “En plus, si on est sûr de sa valeur, de ses compétences et de la cohérence de son parcours, il n’y a pas besoin d’en rajouter“, souligne Anne Dewald.

Pièges
“Il n’y a pas de questions pièges”, c’est ce qu’affirment tous les recruteurs qui expliquent qu’ils sont pas là pour vérifier “la bonne adéquation profil-poste-projet” ainsi que les compétences du candidat. Par contre, “la question peut être un piège si le candidat ne répond pas avec sincérité. Ou s’il répond ce qu’il pense qu’on attend de lui. Alors que le recruteur voulait justement vérifier si le candidat avait la lucidité pour ne pas rentrer dans un discours standard”, explique Stéphane Salto. Et il ajoute que “les questions pièges style “vos qualités, vos défauts” sont aujourd’hui devenues des questions bateaux...” En fait, le recruteur peut demander des explications plus poussées s’il juge le parcours du candidat incohérent. Il peut aussi le mettre sous pression pour voir ses réactions, mais surtout pour évaluer ses capacités de réaction.

Echecs
L’erreur est de ne pas parler de ses échecs professionnels. Car le recruteur finira par demander pourquoi le candidat a quitté une entreprise, pourquoi ses objectifs n’ont pas été atteints... “Tout le monde traverse des périodes difficiles, il est intéressant de voir comment le candidat les a surmontées et ce qu’il en a retiré”, explique Anne Dewald.

Vie personnelle
“Normalement, les aspects de la vie personnelle ne doivent même pas être abordés au cours d’un entretien. Si c’est le cas, le candidat a tout à fait le droit de ne pas répondre”, affirme Stéphane Salto. Par contre, pour Cyril Capel, “le candidat peut de lui-même aborder un aspect personnel pour appuyer une compétence professionnelle. Comme dire qu’il fait du judo depuis 15 ans pour monter qu’il est indépendant et réactif. Ça montre une cohérence entre vie professionnelle et vie personnelle, qui est toujours appréciée des recruteurs.”

Blancs
“On n’est pas là pour faire du remplissage”, explique Anne Dewald. Du coup, des blancs dans la conversation ne doivent pas être mal vécus. Evidemment, il ne faut pas qu’ils durent trop longtemps, mais cela montre simplement que le candidat ou le recruteur ont besoin d’un temps de réflexion. Il est d’ailleurs intéressant de partager ensuite ses réflexions ou ses interrogations.

Salaire
“Une question légitime mais qui est encore taboue en France”, rappelle Stéphane Salto. La question du salaire, toujours annoncé en brut annuel, est généralement abordée par le recruteur après la description précise du poste. C’est ensuite au candidat d’annoncer ses prétentions. En évoquant une fourchette. “Le plus simple est encore de dire combien on gagnait avant et combien on demande pour ce poste”, explique Cyril Capel. Les cadres parlent d’ailleurs de plus en plus de package de rémunérations avec les périphériques : intéressement, participations, avantages en nature...

Durée
Un entretien dure généralement entre 1 heure et 1 heure 30. Mais il n’y a pas de règle et tout dépend de l’expérience du candidat. Pour Cyril Capel, une certitude : “Si ça dure moins de 40 minutes, c’est soit que le recruteur ne sait pas recruter, soit que ça c’est vraiment mal passé.”

Dernières minutes
“Dans les deux ou trois dernières minut

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