Stationnement, le racket continue !

Chez les commerçants tout d’abord. Pour un grand nombre, le passage à 23€ les 3 heures de stationnement en zone Presto entraîne déjà une baisse de leur fréquentation et donc de leur chiffre d’affaires. Il suffit notamment d’écouter certains d’entre eux pour ressentir  leur ras-le-bol.  En discutant l’autre jour avec une restauratrice de la rue Mercière et un commerçant du cours Franklin Roosevelt, nous comprenons que l’impact a été immédiat et brutal.

Chez les artisans ensuite. Avec un PV à 60€ au lieu de 17€ et un stationnement au prix aussi élevé, nombre d’entre eux refusent dorénavant d’intervenir dans certains quartiers de Lyon créant ainsi des situations ubuesques.

Chez les automobilistes enfin où le sentiment d’être pris en otage prédomine et où la révolte gronde jour après jour faute d’alternative.
 

Mais au-delà de ces premières constatations qui ne laissent présager rien de bon, c’est surtout le manque d’empathie et d’écoute de la Mairie centrale qui sont à déplorer.

En échangeant avec des représentants de syndicats professionnels ou d’associations de commerçants, il est évident que la méthode employée et l’absence de dialogue ne passent pas.

 

S’il est peu probable que le Maire de Lyon revienne sur ses mesures ressenties comme du racket par l’automobiliste, cela ne veut pas dire pour autant que nous devons laisser faire.

Je rappelle que le groupe auquel j’appartiens, "Les Républicains & Apparentés", a été le seul à avoir voté dès l’automne dernier contre l’augmentation aussi forte des PV et du tarif horaire. Des actions de sensibilisation sur le terrain continueront d’être menées et des propositions alternatives bientôt proposées.

D’ailleurs, il paraitrait que la majorité "Socialiste-En Marche" à la Ville de Lyon nous reproche notre pugnacité sur ce dossier et il y en aurait même qui nous soupçonnent de faire de la récupération politique. Sont-ils à ce point déconnectés de la vraie vie… ? Confortablement installés dans leurs certitudes, ils en seraient presque à oublier les préoccupations quotidiennes des Lyonnais.

En effet, comment est-il possible de dire "circulez y’a rien à voir" tant la colère augmente chez les automobilistes et l’inquiétude grandit chez les commerçants ? Ce n’est pas un problème à la marge, c’est un problème concret et bien réel.

Encore une fois, je ne suis pas contre la réforme du stationnement et plus généralement de limiter la voiture en ville, au contraire. Mais alors, ne faisons pas les choses à l’envers et ayons une vision globale à long terme en développant les offres de mobilité attractives (covoiturage, transport en commun, modes doux…) et les infrastructures routières.
 

On a beau dire ce que l’on veut, s’attaquer aux automobilistes, c’est s’attaquer à leur porte-monnaie. Et ce sont encore une fois les classes moyennes et les classes populaires qui trinquent le plus. Le temps où elles n’ont plus leur mot à dire doit être révolu car n’oublions pas que ce sont elles aussi qui font Lyon. Et ça, ce n’est pas de la récupération, c’est juste du bon sens.