Thierry Ehrmann, pdg d'Artprice, doit remettre en état la Demeure du Chaos

Thierry Ehrmann, pdg d'Artprice, doit remettre en état la Demeure du Chaos

La cour d'appel de Grenoble a ordonné la remise en état de la "Demeure du Chaos", la maison déconstruite par Thierry Ehrmann à Saint-Romain au Mont d'Or. Le pdg du groupe Serveur, qui dénonce un "négationnisme artistique", se pourvoit en cassation.

La cour d'appel a donné neuf mois à Thierry Ehrmann, qu'elle a également condamné à une amende de 30 000 euros, pour exécuter son ordre sous peine d'une astreinte de 75 euros par jour. L'arrêt est conforme aux réquisitions du ministère public lors de l'audience des 17 et 18 novembre.

Dans un communiqué, Thierry Ehrmann dénonce ce "négationnisme artistique". "Ce quatrième jugement qui exige la remise en état n'est ni plus ni moins que la demande de destruction pure et simple des 3 123 œuvres formant le corpus de la Demeure du Chaos depuis 1999. Il est aussi la conséquence du réquisitoire de l'Avocat général qualifiant thierry Ehrmann de terroriste intellectuel."

Du coup, le pdg du groupe Serveur a décidé de se pourvoir en cassation. Avant d'aller si nécessaire devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme dans le cadre de l'article 10 de la convention européenne des Droits de l'Homme sur la liberté d'expression.



Située à Saint-Romain-au-Mont-d'Or (Rhône), la "Demeure du Chaos" est un ancien relais de poste du XVIIe siècle, "déconstruit" par Thierry Ehrmann, président du groupe Serveur et d'Artprice.com, le site de cotation en ligne d'oeuvres d'art. Depuis 1999, Thierry Ehrmann a supervisé le travail d'une quarantaine d'artistes qui ont transformé les murs d'enceinte et la façade de la bâtisse, les ornant de signes ésotériques ou de portraits plus ou moins provocateur s: Oussama Ben Laden ou Fidel Castro, sur fond noir ou rouge sang.

En 2004, le maire de Saint-Romain avait porté plainte contre Thierry Ehrmann, lui reprochant d'avoir enfreint le code de l'urbanisme en effectuant ces travaux sans déclaration préalable et en demandant la "remise en état des lieux".

En première instance, le tribunal correctionnel de Lyon avait donné raison à l'élu, enjoignant Thierry Ehrmann à remettre sa maison en l'état. Il avait également condamné le prévenu et sa société immobilière à payer au total une amende de 120 000 euros. Ce jugement avait été partiellement infirmé par la cour d'appel de Lyon en septembre 2006, cette dernière alourdissant l'amende à 200 000 euros, mais autorisant le maintien en l'état. Saisie par Ehrmann et le parquet général de Lyon, la cour de cassation avait cassé l'arrêt de la cour d'appel de Lyon et renvoyé l'affaire à Grenoble.

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