Académie de Marion Maréchal-Le Pen à Lyon : un coût annuel de 100 000 euros

La semaine dernière, nous évoquions le choix de Marion Maréchal-Le Pen d’installer à Lyon sa future Académie de sciences politiques. Le lieu exact est désormais connu ; ce sera dans le quartier de la Confluence, dans l’immeuble tout récemment construit par Icade (et en cours de commercialisation) à l’angle des rues Smith et Casimir-Perrier où la petite-fille du fondateur du Front National a réservé quelque 400 m2.

Selon nos informations, elle a créé une structure pour se lancer dans cette aventure. Il s’agit de la société Idées’O dont on notera qu’elle est basée à Montretout, c’est-à-dire au sein du domaine familial de Saint-Cloud dont a hérité Jean-Marie Le Pen de Lambert. Selon le dépôt effectué le 25 janvier dernier auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), les domaines d’activité d’Idées’O sont les suivants : "Travaux de bureau ; conseils en organisation et direction des affaires ; conseils en communication (publicité) ; relations publiques ; conseils en communication (relations publiques) ; services d’intermédiation commerciale (conciergerie) ; éducation ; formation ; organisation et conduite de conférences".

Le lancement de cette Académie nécessite d’importants moyens financiers. Visiblement, Marion Maréchal-Le Pen n’en manque pas. On sait qu’elle va s’appuyer sur des structures de formation déjà existantes pour que l’enseignement dispensé à Lyon puisse être diplômant. Reste que dans ce domaine comme dans bien d’autres, l’argent demeure le nerf de la guerre.

La location de 400 m2 dans le quartier de la Confluence a un coût : autour de 230 euros le m2 annuel hors taxes. Ce qui représente quelque 100 000 euros par an pour ce seul poste. Ensuite, il faut payer les intervenants, assurer le fonctionnement administratif d’un tel établissement. Bien sûr, dans toutes ces écoles supérieures, les étudiants payent chaque année le coût de leur scolarité. La facture qui dépend de la notoriété de l’école peut facilement dépasser (et même exploser) les 10 000 euros annuels.

Avant de pouvoir prétendre jouer dans la cour des grands, l’Académie de Marion Maréchal-Le Pen va devoir commencer par faire ses preuves. Une opération portes ouvertes et une campagne de communication est programmée avant l’été. On devrait alors en savoir plus sur le contenu de ses futures formations et sur l’identité des intervenants (enseignants, élus, syndicalistes, chefs d’entreprises, cadres dirigeants, professionnels extérieurs, etc.) qui seront en charge des cours dispensés aux étudiants.

Qui pour épauler Marion Maréchal-Le Pen dans son aventure lyonnaise ?

Parmi ses proches, plusieurs personnalités sont susceptibles de l’aider dans son aventure. C’est le cas de l’industriel Charles Beigbeder (et ancien membre de l’UMP) qui n’a jamais caché son admiration pour elle. Au moment où elle a décidé de prendre ses distances avec la politique politicienne, il n’a pas hésité à lui tresser des lauriers : "Marion ferait une excellente commerciale ou directrice marketing. Elle est travailleuse, intelligente et énergique".

Ses proches ont beau affirmer que Marion Maréchal-Le Pen a tourné la page de la politique politicienne, qu’elle n’envisage pas de briguer à nouveau un quelconque mandat, son installation prochaine à Lyon donne lieu à toutes les spéculations possibles et imaginables. On sait qu’une majorité des trente conseillers régionaux encore membres du groupe FN sont plutôt proches d’elle. C’est d’ailleurs aussi le cas du président Christophe Boudot dont on peut se demander si ce n’est pas cette proximité qui lui a valu d’être écarté du bureau politique du FN.

À l’inverse, l’arrivée de Marion Maréchal-Le Pen constitue une mauvaise nouvelle pour Muriel Coativy, l’actuelle patronne du FN dans le Rhône qui a déjà bien du mal à s’imposer au sein de sa fédération.

Enfin, on peut facilement imaginer que Laurent Wauquiez ne peut que s’interroger sur cette arrivée à Lyon. Qu’il le veuille ou non, le patron de LR est incontestablement en concurrence directe avec Marion Maréchal-Le Pen sur le plan des idées politiques. Pour l’instant, sa mise en retrait lui rend plutôt service dans la mesure où elle participe à la déstabilisation de sa tante Marine. Mais rien ne dit qu’elle n’aura pas un jour un goût de "reviens’y".

Si tel était le cas, ses proches en sont convaincus ; ce ne serait pas au Front National mais avec un nouveau parti avec pour objectif de réunir la droite. C’est-à-dire exactement ce qu’essaye de faire Laurent Wauquiez.