Journée portes ouvertes à l'ISSEP : les potentiels étudiants veulent "une autre vision de la politique"

Mais pour entrer, les visiteurs doivent montrer patte blanche : "Donnez-moi votre nom, prénom et votre mail s'il vous plaît", réclame la secrétaire aux personnes venues se présenter à son bureau. Et contrairement à vendredi dernier, jour de l'inauguration de l'école, cette fois, les journalistes ne sont pas les bienvenus. C'est en tout cas la réponse apportée à une journaliste représentant un média national : "Désormais nous ne voulons plus de médias, nous voulons nous concentrer sur les étudiants".

Néanmoins, d'autres journalistes sont arrivés à passer entre les mailles du filet et à participer à ces portes-ouvertes en se faisant passer pour de simples visiteurs.

Les portes ouvertes vues de l'intérieur

Pour cette journée, pas de visite des locaux ni de discours de bienvenue. La présidente de l'ISSEP, Marion Maréchal, n'était même pas présente pour l'occasion. Le président honoraire de l'ISSEP, Patrick Libbrecht était, quant à lui, disponible à la discussion, tout comme l'économiste Patrick Louis, futur intervenant au sein de l'école. Ce dernier n'hésitera pas à conseiller quelques un de ses livres de chevet, dont celui de Pierre Manent : De Tocqueville et la nature de la démocratie. L'ouvrage de cet auteur, connu pour son positionnement sur la place des musulmans dans la société, trône d'ailleurs en haut de la maigre bibliothèque de l'école.

Les deux hommes expliquent ainsi clairement que l'enseignement proposé "ouvrira à une culture plus large" et que d'"autres auteurs viendront s'ajouter aux ouvrages traditionnellement enseignés dans les cursus politiques comme ceux de Marx".

Une école apolitique attirant tout de même des convaincus de l'extrême-droite

S'engage ensuite un débat sur le Liban et d'autres curieuses discussions sur Alain Soral et le Bastion Social avec un étudiant venu se renseigner sur l'ISSEP. Ce dernier finissant par confier appartenir au mouvement d'extrême droite : Génération Identitaire.

Un autre jeune, venu de Suisse avec sa mère, se définissant comme proche des opinions de Nicolas Dupont-Aignan explique, lui, vouloir "avoir une vision plus conservatrice des choses. Une vision moins libérale que celle proposée dans les autres formations politiques. Je ne souhaite pas forcément étudier de la propagande mais voir des idées intellectuelles".

Une idée partagée par une étudiante croisée lors de cette journée portes ouvertes : "ça peut être intéressant d'avoir accès à une autre vision de la politique que celle offerte actuellement dans les écoles qui est la même que celle qu'on écoute à la radio ou à la télévision où c'est toujours le même son de cloche".

Ainsi même si la directrice de l'ISSEP, Marion Maréchal, a soutenu ne pas vouloir associer son institut de politique à son passé en tant que femme politique, il se trouve néanmoins que les potentiels étudiants intéressés par la future école se reconnaissent principalement dans le courant de pensée de l'extrême droite.