Peut-on dire "non" à Gérard Collomb ?

Peut-on dire "non" à Gérard Collomb ?
Gérard Collomb - LyonMag

Mercredi après-midi, Gérard Collomb est revenu à Lyon.

Il était 17h09 lorsqu'il posa le pied sur le quai D de la gare de Perrache, sortant d'un train en provenance de Paris, une ville qu'il ne regrettera pas.

La nuée de journalistes présents pour recueillir sa première déclaration a quelque peu occulté l'absence quasi totale d'élus, de parlementaires, de militants de la République en Marche pour l'accueillir. Sa femme Caroline est pourtante référente du parti dans le Rhône, et pas plus tard que samedi dernier, Gérard Collomb était très applaudi à l'occasion d'un meeting au Double-Mixte.

Il n'y avait que deux élus sur le quai : le futur ex-maire Georges Képénékian, et Roland Bernard, conseiller du 2e arrondissement qui venait en voisin car il possède un hôtel à Perrache. Sans oublier le président du club de football Lyon-Duchère, Mohamed Tria. Et deux groupies que les journalistes avaient envie d'assassiner lorsqu'elles poussaient des cris d'encouragement quand l'ancien ministre de l'Intérieur parlait aux micros des TV et des radios.

Clairement, de nombreux élus de la majorité à Lyon sont gênés par ce retour soudain. A commencer par David Kimelfeld, président de la Métropole, qui a d'ores et déjà prévenu son mentor que la place était bien gardée.

Les autres réfractaires restent silencieux et mystérieux : "On risque notre peau politique", nous glisse l'un d'entre eux, présent au sein du conseil municipal.

Car il est si difficile de dire "non" à Gérard Collomb.

Même avec un an et six mois passés à Paris, Gérard Collomb n'a jamais perdu le contact avec Lyon et ses réseaux. Il était encore récemment au forum des associations, ces dernières étant si importantes pour les élections locales. Il peut, d'un claquement de doigt, détruire la destinée politique d'un rebelle. Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Braillard ou dans une moindre mesure Nathalie Perrin-Gilbert peuvent témoigner en tant que victimes du courroux du baron lyonnais.

C'est aussi pour cela qu'il est inimaginable pour Georges Képénékian ou David Kimelfeld de s'opposer à son retour. Ils perdraient des membres de leur majorité, restés fidèles à Gérard Collomb, ou des partenaires, certains dossiers n'avanceraient curieusement plus, des travaux seraient retardés...
"Il y a quelque chose de pourri dans le système", nous indiquait Jean-Michel Daclin, président d'ONLYLYON et potentiel auteur de la lettre demandant à Gérard Collomb de ne pas se représenter.

En fait, à Lyon, dire "non" à Gérard Collomb fonctionnerait uniquement si tout le monde s'y mettait en même temps. "Mais alors ça, ça n'arrivera jamais. Déjà parce qu'il pourra toujours compter sur le "oui" de Caroline", conclut un vice-président de la Métropole agacé par l'affaire.

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31 commentaires
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Rasle bol 69 le 04/10/2018 à 11:10

Espérons que le vote sera secret et que le courage reviendra à certains pour refuser cette pantalonade.

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