Procès Barbarin : Régine Maire fait valoir son droit au silence, les victimes outrées

Et pour cause, les parties civiles ont donné de la voix et ont quitté la salle après un premier coup de théâtre signé Régine Maire.

Cette dernière, citée à comparaître pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineur, était bénévole au diocèse de Lyon. La septuagénaire avait notamment reçu et écouté des victimes du père Preynat, allant jusqu'à organiser un échange ponctué d'une prière entre l'une d'entre elles et le prêtre pédophile.

Sauf qu'arrivée à la barre, Régine Maire s'est contentée de lire une déclaration, faisant valoir son droit au silence. "J'ai conseillé à Alexandre Hezez de déposer plainte, après l'avoir rencontré en 2014. Je l'ai reçu dans un climat de confiance et d'écoute. Il m'a raconté les abus qu'il a subis entre 9 et 11 ans. Il m'a dit que les faits étaient prescrits. J'ai proposé une rencontre avec le père Preynat. Ils ont récité ensemble en ma présence une prière et sur ma proposition, ce qui était sans doute une erreur de ma part. Loin de moi l'idée qu'une prière puisse réparer des douleurs aussi profondes. Je déplore vivement le fait qu'à cette occasion, le père Preynat n'ait pas demandé pardon.  Je n'ai jamais imaginé de dénoncer ces agressions sexuelles à la justice alors qu'Alexandre était un adulte en âge de le faire. Après la création de La Parole libérée (l'association de victimes ndlr), je suis tombée malade en raison de la violence de ce qui m'a été reproché sur leur site et dans la presse. Je n'ai jamais cherché à couvrir des agissements ignobles", a-t-elle déclaré.

La présidente du tribunal a réussi à la relancer avec quelques questions avant que l'avocat de Régine Maire n'intervienne pour rappeller à sa cliente qu'elle devait garder le silence.