“De la triche”
La grande mosquée de Lyon a décidé de boycotter les élections des représentants du conseil français du culte musulman le 8 juin. Explications de Kamel Kabtane, le recteur de cette mosquée.
Pourquoi vous boycottez ces élections ?
Kamel Kabtane : Parce qu’on conteste le mode de scrutin. Et la mosquée de Paris aussi puisqu’elle ne va pas participer non plus à ce scrutin. En effet, le nombre de délégués que les mosquées peuvent élire au conseil du culte musulman dépend de la surface de la mosquée en m2. Résultat, de plus en plus d’associations musulmanes essayent d’avoir le plus de salles de prière possible pour être mieux représentées. Mais c’est de la triche, car l’objectif d’une mosquée, c’est d’abord de servir les croyants, pas d’ouvrir des salles de prière pour avoir plus d’influence.
Mais ces salles de prière sont utiles !
Oui, mais la plupart sont de petites salles qui ne sont ouvertes que quelques jours par semaine. Alors que nous, à la mosquée de Lyon, on propose énormément de services : des prières, le prêche du vendredi avec un imam qualifié, des conférences, des séminaires... Mais comme notre mosquée est moins grande que celles détenues par d’autres associations, on va être marginalisés.
Ce que vous réclamez ?
Il faut reporter les élections et choisir d’autres critères pour fixer le nombre de délégués par mosquée : y a-t-il un prêche le vendredi ? Quelles sont les activités culturelles et sociales proposées ? L’imam est-il enseignant ou est-il un simple croyant ? La mosquée a-t-elle des salariés... Il est normal qu’une mosquée qui est plus active ait davantage de délégués qu’une autre qui se contente de proposer les 5 prières quotidiennes.
Quel bilan vous tirez de votre mandat au bureau national du CFCM ?
Je regrette que l’Etat ne nous ait pas donné les moyens de développer un véritable islam de France. Exemple : j’ai souvent milité pour qu’on construise un institut de civilisation musulmane à Lyon, pour former des imams. Mais nous n’avons jamais eu d’aides financières pour réaliser ce projet. Résultat, les principaux mouvements comme l’Union des organisations islamiques de France ou le Rassemblement des musulmans de France font venir des imams étrangers qui ne connaissent pas la langue ni la culture françaises. D’autant plus que ces mouvements vont demander des financements auprès de leur pays d’origine comme l’Algérie ou le Maroc. Alors qu’aujourd’hui, il faut qu’on sorte de ce système.
bonne et jeuyeuse fete de l aide el keber
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