Malgré la violence de la scène au hameau du Mezely, avec une dizaine de balles criblant le corps de Hayk Sanosyan, les faits étaient restés relativement secrets.
Car les enquêteurs souhaitaient avancer rapidement, disposant de plusieurs témoignages qui ont permis cette semaine l’interpellation d’un suspect à Décines.
L’homme âgé de 48 ans, appréhendé par le GIGN, a longtemps nié les faits avant de craquer en fin de garde à vue. Mais il a donné une version à laquelle la police ne s’attendait pas.
Le tireur aurait été victime depuis plusieurs mois de tentatives de racket de la part de la communauté arménienne de l’agglomération lyonnaise. Après avoir vendu une boulangerie lui appartenant à Villeurbanne, il avait attiré les convoitises de certains. Et aurait été intimidé, passé à tabac, menacé pour céder son argent récemment gagné.
Devenu paranoïaque, le quadragénaire, qui n’avait pas prévenu la police, était allé se faire justice lui-même auprès du garagiste de Saint-Bonnet-de-Mure. Il était allé le voir armé, persuadé qu’il faisait partie de la mafia arménienne. Il lui aurait ensuite tiré dessus à plusieurs reprises car Hayk Sanosyan se serait baissé dans une voiture. Un geste interprété par le tireur comme une tentative de récupérer une arme dans la boîte à gants.
Aux enquêteurs désormais de déterminer si ces aveux et cette histoire de racket tiennent debout.