Qu'est-ce que la création de la DIPN a changé concrètement ?
Nelson Bouard : Concrètement, ça a changé beaucoup de choses. Pas forcément aux yeux du public, et tant mieux, mais surtout en interne. L’organisation de la police nationale dans le département s’est simplifiée. Les structures d’encadrement et d’état-major ont été unifiées, avec une direction unique qui permet de raccourcir les circuits de coordination des services. Autrement dit, il est plus simple et plus rapide de mobiliser toutes les spécialités de la police nationale sur une même action, dans un quartier ou sur une thématique.
Les circuits de coordination et de circulation d’informations étant raccourcis, nous gagnons du temps, de l’énergie et des moyens, ce qui nous rend plus efficaces sur le terrain. Ce système s’avère aussi bénéfique pour les enquêtes, avec un interlocuteur unique pour le parquet et la justice.
La lutte contre le trafic de stupéfiants est-elle une priorité à Lyon ?
C’est évidemment l’une de nos priorités. Les commissariats et leurs services locaux de police judiciaire sont très investis chaque jour dans la lutte contre les points de deal. Mais au-dessus, on sait très bien qu’il y a des gérants de points de deal, il y a des réseaux qui les tiennent, il y a de la grande criminalité qui fait fonctionner ces points de deal et puis, il y a des réseaux d'importation de ces stupéfiants.
Les opérations « place nette » ont-elles été un succès à Lyon ?
Il y a eu cinq opérations « place nette » conduite par la police nationale dans le Rhône, aboutissant à 148 interpellations, dont une sur dix s’est conclue par un placement en détention. Ces opérations vont perdurer parce que dans des instructions assez récentes, le ministre de l'Intérieur a souligné l'efficacité de ce dispositif.
Nos autorités le disent, mais nous policiers le savons malheureusement aussi très bien : ce sont tous les petits consommateurs occasionnels, qui pensent que ce n'est pas grand-chose que d'aller chercher leurs petits produits de consommation hebdomadaire, qui font en réalité vivre tous ces réseaux criminels, du petit délinquant qui pourrit la vie des habitants d'un quartier, à la grande, voir très grande, criminalité qui organise des homicides, importe de la drogue depuis l'étranger, essaie parfois de corrompre des personnes, menacent ou blanchissent de l'argent.
Donc le consommateur, il est le point de départ de tout ça. Sans consommateur, il n’y a pas de trafic de drogue. Et sans trafic de drogue, il n’y a pas tous les délits et les crimes qui en découlent.
"L’uberisation" du trafic de stupéfiants complique-t-elle le travail de la police ?
Les opérations « place nette » portaient, en effet, sur des trafics de stupéfiants qui trouvaient leur place sur la voie publique : pieds d'immeuble, entrées, coins de rue. Mais le trafic est global et la revente prend plusieurs formes. La livraison de stupéfiants, observée depuis plus de dix ans, est aujourd'hui très courante, notamment sur l'agglomération lyonnaise. Elle implique deux catégories de délinquants : ceux qui gèrent des points de deal, diversifiant leurs ventes face aux actions de la BAC, BST, GSP et des brigades des stupéfiants ; et une deuxième catégorie, invisible à la population, qui opère via des réseaux sociaux et des canaux cryptés, avec des contacts éphémères et des livraisons quotidiennes. Ces réseaux, sous surveillance, ont conduit à plusieurs démantèlements.
La livraison se fait en scooter ou en véhicule, ces derniers étant de plus en plus utilisés. On observe deux types d'intermédiaires souvent exploités, notamment des jeunes en situation irrégulière, tandis que les têtes de réseau restent dans l'ombre pour limiter les risques. La difficulté à recruter des revendeurs pousse les trafiquants à recourir à une main-d'œuvre plus docile et moins coûteuse. Nous constatons, en effet, une augmentation de personnes en situation irrégulière se livrant à ce type d'activité, surtout sur les livraisons et les points de deal sur la voie publique. Ce n’est pas exponentiel, mais c'est une tendance en progression et aujourd'hui, assez visible.
L’augmentation des braquages dans l’agglomération lyonnaise ces derniers mois, est-elle liée aux moyens mis en place contre le trafic de stupéfiants ?
Il reste, dans l'agglomération lyonnaise, des équipes qui pratiquent encore le braquage comme on l'a plus connu partout ailleurs en France dans les années 80, 90, jusqu'au début des années 2000. C'est un phénomène qui a presque disparu, mais qui certes revient de manière récurrente encore sur la région avec un milieu du banditisme lyonnais qui continue à pratiquer ce type de criminalité.
Mais ce ne sont pas du tout les mêmes personnes, il n’y a pas de lien direct avec le trafic de stupéfiants, car ces délits relèvent différentes criminalités. On observe cependant l’émergence d’une délinquance financière plus astucieuse, avec des escroqueries, du blanchiment et des montages plus complexes, mais pas assez complexes pour qu'on ne les voit pas (sourire). Cette délinquance attire d’anciens trafiquants, qui y voient une activité plus rentable et moins risquée.
Quel bilan tirez-vous de l’année 2024 et quelles sont les priorités pour 2025 ?
2024 a été une année exceptionnelle. La délinquance a fortement baissé dans plusieurs catégories, tandis que l’activité de la police a doublé en trois ans. Nos saisies de stupéfiants et d’avoirs criminels ont battu des records, avec près de 6 tonnes de cannabis saisies, un peu moins de 20 millions d’euros confisqués.
Il y a certaines formes de criminalité qui ont repris un peu de regains sur le troisième trimestre 2024 : nous serons donc attentifs au cambriolage, au vol avec violence, aux violences faites aux femmes, toujours au trafic de stupéfiants, évidemment, à la lutte contre l'immigration irrégulière et aux formes de délinquance qu'elle peut générer. Cette réforme de la police nationale a mûri au cours d'un an, et doit encore continuer à mûrir. La mise en musique de tous ces instruments qui nous servent à protéger les Français, sera de plus en plus harmonieuse, c'est ça qui est important.
Cette interview, réalisée en fin d’année 2024, avait été publiée dans notre numéro 208, disponible en kiosque début janvier 2025.
La France est un pays de camé alcolo sous anxiolytique surtout chez EELV.
Signaler RépondreToujours a côté de la plaque ces gens!
Signaler RépondreMais bien sur c'est la faute du consommateur
Il faut verbalisé le consommateur!
Pareil pour les prostituées, elles sont déclarées, paient des impôts
Mais tu n'as pas le droit d'aller les voir!
Faut embaucher car il y a du boulot ! Donc les mafias trouverons un nouveau moyen de fournir , les consommateurs commanderons plus pour prendre moins de risques et c'est reparti pour un tour ! la prohibition enrichie les mafias cela a toujours été prouvé
Signaler RépondreCe brave simplet est très simpliste.
Signaler RépondreQuelle intelligence sans fabrication non plus aller au Maroc c'est là-bas personne n'en parle
Signaler Répondretoujours pareils, je retourne directement l'argument. si l'état organiser la distribution d'un produit contrôlé, il n'y'aurait pas de délinquance induite.
Signaler Répondredonc c'est trop facile de mettre ca sur le dos des consommateurs.
et ne venait pas me parler de moral comme quoi on devrait se soucier des actes induits. personne qui achètent un t-shirt sur shein, wish ou primark ne se soucient de faire travailler des enfants avec les pires conditions et pourtant tout le monde le sait.
Taxer les con..sommateurs.trices qui participent au développement des réseaux mafieux !
Signaler Répondre"Un peu tard !! comme d'habitude en France , maintenant que les trafiquants pèsent plus lourd que l'état . Il y a trente ans ils aurait du miser sur la légalisation ..." Dans tout les cas bien qu'il soit trop tard , que proposez vous ??
Signaler RépondreMsg signalé à la Préfète pour apologie de la drogue
Signaler RépondreUn peu tard !! comme d'habitude en France , maintenant que les trafiquants pèsent plus lourd que l'état . Il y a trente ans ils aurait du miser sur la légalisation (canab.) avec une production locale contrôlé de A à Z par l'état , une politique zéro tolérance pour la marché noir et drogues dures (excepté l'alcool) ... Une politique d'information forte auprès des jeunes avec une réorganisation de la vie scolaire ( plus de jours à l'cole avec l'après midi consacré aux sports ) ... bref c'est un point de vu
Signaler RépondreIls restent focalisés sur le cannabis alors que depuis plus de 15 ans, il est plus facile de trouver de la cocaïne à la sortie des lycées, ou que l'héroïne fait des ravages en se "démocratisant".
Signaler RépondreLa "guerre contre la drogue" est héritée des mouvements puritains américains du milieu du XIXème ayant conduit la prohibition aux EU....avec l'échec qu'on connait.
La seule chose que "la guerre contre la drogue" permet vraiment, c'est de mititariser la police et de stigmatiser une partie de la population (mais pas les riches des beaux quartier qui consomment de la coke, on tape sur le fumeur de joints de banlieue).
Enfin, la France est le pays où il y a le plus de consommateurs en Europe, c'est en vente libre aux Pays Bas, et comment font ils pour que leurs jeunes ne tombent pas dedans.....?
Ils font réellement de l'éducation et de formation, et ça marche !
La remise en ordre, ne pourra qu'être violente et très dure, pour cette couche de la population
Signaler Répondre- suppression de l'excuse de minorité
- relégation pour tout les récidivistes français
- suppression de la double nationalité immédiate des délinquants la possédant
- suppression de toute des aides familiales aux familles de délinquants
- contrôle répressif des stupéfiants au volant avec confiscation provisoire ou définitif des véhicules conduits
- retour manu militari des OQTF dans leur pays de base
- prison payante pour tous les condamnés, comme le forfait hospitalier
en France dans les années 70 la toxicomanie était une maladie et on soignait ces malades. cela dissuadait les trafiquants. pour faire des économies on a préféré faire de ces malades des délinquants et le trafic s'est développé. les thérapeutes sont plus efficaces que les juges.
Signaler RépondrePrenez l'exemple sur le Japon. Vous verrez le résultat sera spectaculaire
Signaler Répondreévidence les consommateurs font le beurre des dealer. je mettrai de très grosses amendes aux consommateurs style 3000 € si récidive 6000 €. si conducteur retrait de permis pendant un an si récidive annulation total du permis.
Signaler RépondreLes con..sommateurs trices participent au développement des réseaux mafieux
Signaler RépondreSans politicien, pas de déficit .....
Signaler Répondreles vôtres sont ils anesthésiés par la fumette et/ou n' en avez vous pas été suffisamment doté ?
Signaler Répondremerci les lois guigou puis taubira pour l'hyper paperasserie qui pétrifie nos administrations
Signaler Répondresans revendeur il n’y a pas d’acheteur….
Signaler Répondrene vous faite pas avoir par ce discours !!
Ok. Alors bon, bien évidemment que c'est la consommation qui crée le commerce. Donc, question : pourquoi ne punissons nous pas très lourdement les consommateurs, ça ferait de l'argent dans les caisses vides de l'etat et ainsi, moins de consommateurs, donc moins de deals et retour au calme. Mais cela voudrait il dire que même les hautes sphères de l'etat seraient dans le système ??? question...
Signaler RépondreVous etes un bel exemple. Sans neurone pas de propos intelligents
Signaler RépondreEn effet, sans consommateur, il n'y a pas de trafic de drogue. L'ancien président des Philippines Rodrigo Duterte dressait exactement le même constat que notre directeur interdépartemental de la police nationale et c'est pour cela qu'il faisait exécuter sur-le-champ, non seulement les trafiquants, mais aussi leurs clients. Monsieur Bouard, quant à lui, se félicite de ses « opérations place nette » où 90% des trafiquants arrêtés sont aussitôt libérés.
Signaler RépondreBien mais :
Signaler RépondreLa délinquance a fortement baissé dans plusieurs catégories, ben pas celles vers chez moi et celles que je constate ailleurs, c'est même en progression, et ce n'est pas un sentiment ce sont des faits.
L’activité de la police a doublé en trois ans, en paperasse alors ? Les syndicats se plaignent de la nouvelle organisation sur la Métropole depuis 3 ans (nous aussi plus 1 policier national en journée), et surtout qu'il manquerait 550 agents. Je ne vois pas comment cette "activité" aurait triplée, ce serait plutôt l'inverse que nous constatons par des faits...
Oui Monsieur vous avez raison,je rajouterais sans consommateurs et sans consommatrices....
Signaler RépondreIl fréquente la même salle de sport que son ministre ?
Signaler Répondreplus de 7 h pour une plainte courant 2024 contre 1h en 2020 ☹️ cela n arien changé pour le public , mouais
Signaler Répondresans police, pas de dealers
Signaler RépondreT’ACHÈTE DE LA DROGUE, TU ES COMPLICE !
Signaler RépondreEt pourtant, il a bien raison. C'est le principe de l'offre et de la demande, demande qui existe bel et bien, et dans tous les milieux, du plus miséreux au plus riche. Ces mêmes individus qui ensuite viennent se plaindre de ne pas pouvoir boucler leur fin de mois, car ils préfèrent dépenser tout leur budget en drogues, alcools, abonnements divers, Iphones, etc... plutôt que de payer leur loyer et consommer des produits de qualité. Ces clients nourrissent les dealers, les délinquants, et des pays comme le Maroc et la Colombie. Vive la mondialisation !
Signaler RépondreC'est une lapalissade ! mais ça ne fait pas avancer grand chose !
Signaler RépondreSans délinquants, il n'y aurait pas de délinquance.
Signaler Répondre"""""Sans consommateur, il n’y a pas de trafic de drogue"""""""""""""
Signaler RépondreOn pourrait s'attendre à mieux comme constatation à ce niveau
Du même tonneau que : "sans œuf pas d'omelette" 😂😂😂